+†+Yesus Kristus azu+†+

« Il n’est pour l’âme aliment plus suave que la connaissance de la vérité » (Lactance)

Le Filioque chez les Pères de l’Eglise

Dossier sur les dogmes niés par les non-catholiques : ici

Dossier : le Filioque : ici

Dossier sur l’église orthodoxe : ici

Nous avons traité dans un précédent article la légitimité canonique de l’ajout du Filioque au Symbole. Voyons aujourd’hui ce que disaient les Pères de l’Eglise au sujet de cette vérité de foi. Photius, qui fit s’engager le siège de Constantinople sur la voie du schisme dit « orthodoxe » qui sera consommé en 1054, se demandait  :

« Qui de nos Pères sacrés et renommés dit que l’Esprit procède du Fils ? Y a t-il un seul Concile, reconnu comme œcuménique, qui l’a proclamé ? Quelles assemblées de prêtres et d’évêques, inspirés par Dieu, ont affirmés cette compréhension de l’Esprit Saint ? » (Mystagogie du Saint-Esprit §5, PG 102:284AB-285A)

Puis, il se corrige lui-même, après s’être aperçu de son erreur : dans sa Lettre au Patriarche d’Aquilée :

« Le grand Ambroise, ainsi qu’Augustin, Jérôme et certains autres ont écrit que le Saint Esprit procède également du Fils »

Photius poursuit :

« Si dix ou même vingt Pères ont dit cela, six cents ou encore une multitude ne l’ont pas dit. Quels sont ceux qui offensent les Pères ? Ne sont-ce point ceux qui, emprisonnant la foi intègre de ces quelques Pères dans certains mots et les plaçant en contradiction avec les conciles, les préfèrent à la foule innombrable (des autres Pères) ? Ou bien sont-ce ceux qui choisissent pour défenseurs tous les autres Pères ? Qui fait offense aux bienheureux Augustin, Jérôme et Ambroise ? Est-ce celui qui les force à rentrer en contradiction avec notre commun Maître et Précepteur, ou bien est-ce celui qui, ne faisant rien de semblable, désire que tous suivent le décret du Maître commun ? »

Voici le sophisme : si dix Pères se sont prononcés en faveur du Filioque mais que cent autres n’en ont pas parlé, cela voudrait dire qu’ils se sont prononcés contre le Filioque par leur silence. Malheureusement pour Photius, comme nous allons le voir, il y a bien plus que dix Pères de l’Eglise qui ont affirmé le Filioque et pas un seul ne l’a nié. C’est la foi constante de l’Eglise, et c’est la doctrine des Papes.

Nous allons voir les même raisonnements défectueux chez un autre champion de l’opposition à Rome : Marc d’Ephèse ; il fût le seul évêque oriental à ne pas abdiquer ses erreurs lors du Concile de Florence, il dira lors de ce même Concile :

« En dehors du Filioque dont je n’admettrai jamais l’orthodoxie, toutes les questions qui nous divisent peuvent être résolues en une heure. » (Joseph.Methonens., Synaxarium concil. Florent. ; Patr. graec, tom. CLIX, col.1108, B)

Marc, lors des premières sessions du Concile réuni dans un premier temps à Bâle, voyant ses coreligionnaires embrasser la vraie foi (citons Bessarion, archevêque de Nicée, et l’archevêque de Colosse, entre autres), et une fois tous ses sophismes épuisés s’exclamera : « Retirons-nous ! Retirons-nous ! » et essayera avec quelques uns de fuir, il fallut l’intervention de l’empereur pour les retenir à Ferrare. Il tentera par tous les moyens de mettre un terme au Concile, il n’assista aux sessions conciliaires que très rarement et à contre-coeur (Abbé Joseph-Epiphane DARRAS, Histoire générale de l’Eglise, Tome XXXI, p.355).

Le décret de translation fut lu en séance solennelle le 4  des ides de janvier 1439. Le 16 du même mois, après avoir assuré aux Grecs le nécessaire pour se transporter honorablement à Florence, et de plus envoyé dix-neuf mille florins à Constantinople, Eugène IV et la Cour pontificale sortirent de Ferrare en grande pompe. Le 13 février il était rejoint à Florence par le patriarche Joseph, et le 17 par l’empereur Jean Paléologue. Les discussions théologiques recommencèrent, et l’on conclut enfin, même de l’avis des docteurs grecs, que le Saint-Esprit procède aussi du Fils, et par conséquent que les deux mots Filioque ont été introduits à bon droit dans le Symbole, non comme simple addition, mais comme une explication indispensable. Sur cela, le 3 juin, tous les Grecs se réunirent dans la demeure du patriarche. Celui-ci, encore retenu dans son lit par la maladie, fit signifier à l’empereur qu’il désirait la concorde et qu’il voulait s’unir à l’Église Romaine. On prit individuellement l’avis de chacun, et tous, à l’exception de Marc d’Éphèse, à l’unanimité et d’une seule voix proclamèrent que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Alors les Grecs furent appelés à l’assemblée, et l’on convint de la formule qui réalisait l’union des deux Églises sur ce dogme capital. L’adhésion des orientaux à la foi romaine sur un point de cette importance fut une cause de joie universelle : cette immense difficulté résolue, toutes les autres semblaient près de l’être. Le patriarche Joseph fit demander instamment la célébration d’une séance, où l’union intime des deux Églises recevrait sa sanction dans un décret solennel. La chose fut remise, afin que les Grecs fissent auparavant profession de la foi orthodoxe sur d’autres articles controversés. On en était là, lorsque, le 10 juin après le coucher du soleil, le patriarche entrait en agonie. Il mourut la même nuit. Mais sentant sa fin prochaine, il avait écrit de sa main une déclaration où il proclamait sa ferme croyance au Saint-Esprit comme procédant du Père et du Fils et ses sentiments d’humble soumission à sa sainte mère l’Église. Après avoir rendu au patriarche les honneurs funèbres dus à son rang et à ses vertus, le concile continua ses travaux pour la consommation de l’union des deux Églises. Le 6 juillet enfin eut lieu la séance solennelle, dans laquelle fut lu, en latin, par le cardinal de Sainte-Sabine, en grec, par l’archevêque de Nicée, le décret qui proclamait la fin du schisme d’Orient et la réunion définitive de l’Église de Constantinople à l’Église de Rome (Abbé Joseph-Epiphane DARRAS, Histoire générale de l’Eglise, Tome XXXI, pp.356-357).

Les orthodoxes ont pour habitude de dire que les Pères de l’Eglise qui affirment le Filioque parlent uniquement des missions temporelles du Saint-Esprit et non des relations intertrinitaires, nous verrons bien que les Pères de l’Eglise ayant à lutter contre les erreurs sur le dogme de la Sainte Trinité ne peuvent parler des simples missions temporelles du Saint-Esprit, encore moins quand il s’agit de Profession de Foi faisant écho au Symbole de NicéeConstantinople.

Voyons maintenant l’unanimité des Pères et Docteurs de l’Eglise, des Conciles œcuméniques et régionaux, des Papes et des théologiens sur le dogme du Filioque :

IIIe siècle

Tertullien (vers 155-vers 230)

« J’en dis autant du troisième degré, parce que l’Esprit ne procède pas d’ailleurs que du Père par le Fils. » (Contre Praxéas, IV, 1)
« Par conséquent, d’après la nature de ces exemples, je déclare que je reconnais deux personnes, Dieu et son Verbe, le Père et son Fils. Car la racine et l’arbre sont deux choses, mais unies; la source et le ruisseau sont deux espèces, mais indivises; le soleil et le rayon son’ deux formes, mais adhérentes. Toute chose qui sort d’une autre est nécessairement la seconde par rapport à celle dont elle sort, mais sans en être nécessairement séparée. Or, il y a un second, là où il y a deux ; il y a un troisième, là où il y a trois. Car le troisième est l’Esprit qui procède de Dieu et du Fils, de même que le troisième par rapport à la racine est le fruit sorti de l’arbre; le troisième par rapport à la source est le ruisseau qui sort du fleuve; le troisième par rapport au soleil est la lumière qui sort du rayon. Aucun d’eux toutefois n’est étranger au principe dont il tire ses propriétés. De même la Trinité descend du Père comme de sa source, à travers des degrés qui s’enchaînent indivisiblement l’un à l’autre sans nuire à la monarchie, disons mieux, en protégeant l’essence de l’économie. » (Contre Praxéas, VIII)

Tertullien s’adresse à Praxéas qui était un monarchien, ce dernier niait le dogme de la Sainte Trinité et disait que les Trois Personnes divines sont uniquement trois modes ou aspect de Dieu mais en aucun cas Trois Personnes égales et distinctes. Comment, à partir de là, croire que Tertullien puisse parler de la grâce qui nous est donnée par le Saint-Esprit dans ce texte plutôt que de l’essence du Saint-Esprit et des relations inter-trinitaires?

L’article « ESPRIT-SAINT » (II. PROCESSION DU PÈRE ET DU FILS II. D’après les Pères) du Dictionnaire de théologie catholique par A. PALMIERI dit au sujet de Tertullien et du Filioque:

Origène (vers 185-vers 254)

« Nous croyons, cependant, qu’il y a trois personnes: le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; et nous croyons qu’aucun est inengendré excepté le Père. Nous admettons, comme plus pieux et vrai, que toutes choses ont été produites par la Parole, et que le Saint-Esprit est le plus excellent et le premier dans l’ordre de tout ce qui a été produit du Père par le Christ » (Commentaires sur Jean, II, 6)
Origène commence par parler des trois personnes de la Sainte Trinité puis il explicite les relations entre chaque hypostase. Il est encore une fois difficile de voir la moindre trace, ici encore, d’une mission temporelle du Saint-Esprit.
L’article « ESPRIT-SAINT » (II. PROCESSION DU PÈRE ET DU FILS II. D’après les Pères) du Dictionnaire de théologie catholique par A. PALMIERI exposé avec encore plus de clarté la position catholique d’Origène:
 

Saint Grégoire le Thaumaturge (214-vers 270)

« Il y a un Saint-Esprit, ayant la substance de Dieu, et qui se manifeste par le Fils ; image du Fils , perfection de la perfection ; la vie, la source de la vie ; fontaine sainte ; la sainteté , le distributeur de la sanctification ; en qui se manifeste Dieu le Père qui est au-dessus de tout et en tout, et en Dieu le Fils qui est dans tout. Trinité parfaite , dans la gloire de l’éternité et de la souveraineté ni divisé , ni aliéné » (Confession de la Foi cité dans Tom. X de la patrologie grecque de Migne, oeuvres de St Grégoire le thaumaturge)

IVème siècle

Marius Victorinus

« Par conséquent, l’ Esprit est dit recevoir du Christ, et le Christ Lui-même du Père » (Contre Arius, I,12)

Apollinaire de Laodicée (vers 315-vers 390)

Malgré son hérésie, il nous renseigne sur la croyance générale de son temps: «  Nous  confessons  que  le  Fils  et  le  Saint-Esprit  sont  consubstantiels au  Père  et  qu’il  y  a une  seule  essence  de  la  Trinité, c’est-à-dire une  seule divinité sous  le  rapport de la nature  :  le  Père n’est pas engendré ;  le  Fils est engendré du Père  par  une véritable génération,  non par création libre; et le  Saint-Esprit, sanctificateur de toute  la création,  est  produit éternellement de l’essence  du  Père par  le Fils. » (P.G., t.X,  col. 1117 C.)
La citation originale en grec :
Nous posterons ici un extrait de la brillante analyse de ce texte qui a été faite par le Père Martin JUGIE dans dans Échos d’Orient, tome 35, N°183, 1936. pp. 257-273 (lire l’étude complète ici) :
« Ce passage est remarquable à plus d’un titre. Tout d’abord, il se rapporte, sans aucun doute possible, à la procession éternelle du Père par le Fils. Un  disciple de Photius n’arrivera  pas, malgré ses efforts, à lui faire signifier la simple mission temporelle du Saint-Esprit, car il y a l’adverbe άϊδίως. Second point  non moins capital que le premier pour ce  qui regarde  la  controverse photienne : Apollinaire n’affirme pas simplement que le Saint-Esprit procède du Père par le Fils,  mais qu’il  est produit  de l’essence du Père par le Fils. Le concile de Nicée avait dit du Fils : Engendré du Père, c’est-à-dire de l’essence du Père. L’évêque de Laodicée emploie une expression semblable pour indiquer la procession du Saint-Esprit du Père par  le  Fils.  Cette expression  s’oppose directement  à l’un des principaux sophismes dont a  usé  Photius  pour établir  sa thèse  que le Saint-Esprit  procède  du  Père seul.  Il pose en principe que le Saint-Esprit procède non  de  l’essence du  Père,  mais de  son  hypostase, de  sa personne, sous  prétexte  que  l’essence  divine  est  commune  aux  trois  personnes.  Il rend  ainsi impossible toute participation du Fils à la production de la troisième personne. Mais c’est un pur sophisme : Le Saint-Esprit procède à la fois et de l’essence  et de l’hypostase du Père,  mais  à  un  point  de vue différent : de l’essence du Père comme du principe de l’opération (du principium quo, comme disent les scolastiques) ; de l’hypostase du Père comme du sujet de l’opération (du principium quod). Il procède également du Fils sous ce  double rapport, et sous ce double rapport le  Fils ne se distingue pas réellement du Père et  ne fait avec lui qu’un seul principe de l’opération,  qui est l’essence  divine  en tant qu’elle  est possédée à la fois par le Père et le Fils — mais le Père la possède par lui-même, le Fils la reçoit du  Père par la génération — et un seul sujet de l’opération, car le sujet de l’opération dont le terme est le Saint-Esprit n’est ni le Père comme  tel ni le Fils comme tel, mais le Spirateur. Or, le Spirateur  est unique, car unique est la vertu, le pouvoir immanent par lequel est produit le Saint-Esprit. Le Père et le Fils ne se distinguent réellement l’un de l’autre qu’en tant que l’un est engendrant, et l’autre engendré. Tout le reste leur est commun, et donc la vertu par laquelle la troisième personne est produite et constituée réellement  distincte du  Père  et  du Fils fusionnés en un seul sujet opérant, qui reçoit le nom de Spirateur. Mais dans  cet  unique Spirateur, l’œil du croyant continue à voir à la fois le Père et le Fils, et aperçoit une différence dans cette unité de sujet opérant; car le Père y est comme possédant en propre la  vertu  spirative, et le Fils y est comme recevant du Père cette même vertu. Les théologiens expriment cela  brièvement : Sunt duo spirantes, sed unus Spirator. Apollinaire dit la même chose par sa formule : Le  Saint-Esprit est produit de l’essence du Père — donc à la fois et de l’essence et de l’hypostase du Père — par le Fils, qui a reçu l’essence du Père, et donc aussi la vertu qui est dans cette essence, la vertu de produire le Saint-Esprit. Le Fils n’est donc pas étranger à la production du Saint-Esprit Saint-Esprit. Apollinaire, comme les autres Pères grecs condamne  Photius. Le terme par lequel l’évêque de Laodicée indique la procession de l’Esprit est fort expressif : c’est une sortie, une émission, une poussée, une floraison éternelle, εxπεμψις  άΐδως, mot qui marque bien une opération immanente, spontanée et nécessaire  de  la nature  divine. Comme  l’ont dit plusieurs Pères grecs, si le Père est la racine, et le Fils la tige, le Saint-Esprit est la fleur.  » (Quelques témoignages grecs nouveaux ou peu connus sur la doctrine catholique de la procession du Saint-Esprit.dans Échos d’Orient, tome 35, N°183, 1936. pp. 257-273.)

Saint Hilaire de Poitiers (315-367)

« Faites, ô Seigneur que je reste toujours fidèle à ce que j’ai professé dans le symbole de ma régénération, lorsque j’ai été baptisé dans le Père, dans le Fils et dans l’Esprit Saint. Faites que je vous adore, Notre Père, et en même temps que Vous, que j’adore Votre Fils; faites que je mérite Votre Esprit Saint, qui procède de Vous à travers Votre Fils unique. Amen. » (De Trinitate, XII, 57)
« Certains d’entre eux estimant que l’Esprit Paraclet vient du Père ou du Fils. Notre Seigneur ne nous a pas laissé dans l’incertitude sur ce point, car après ces mêmes mots, Il parla ainsi : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire ; mais vous ne pouvez les porter à présent. Quand le Consolateur, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous guidera dans toute la vérité. Car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Celui-ci me glorifiera, parce qu’il recevra de ce qui est à moi, et il vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi. C’est pourquoi j’ai dit qu’il recevra ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera. »(Jean 16: 12-15) Par conséquent, il reçoit du Fils, qui est à la fois envoyé par Lui, et procède du Père. Maintenant je demande si recevoir du Fils est la même chose que de procéder du Père. Mais si l’on croit qu’il y a une différence entre recevoir du Fils et qui procède du Père, il est certain que recevoir du Fils et de recevoir du Père sera considéré comme une seule et même chose » (De Trinitate, VIII, 20)
Ainsi donc, Saint Hilaire de Poitiers en plus d’affirmer le Filioque prouve toute son orthodoxie sur le dogme de la Sainte Trinité en affirmant que le Saint Esprit qui procède du Père et du Fils sont un seul et même principe et non deux principes. Nous mettons ci-dessous une très brève mais très pertinente réflexion de l’Abbé DARRAS sur le sujet dans son Histoire générale de l’Eglise (Tome XIX, p. 161) :

Saint Athanase (vers 295-373)

« Que le Père et le Fils ont la même divinité, qui par nature anime un seul Esprit saint. » (Lettre à Sérapion)

« Le Christ a dit de son Esprit : Il ne parle pas de lui-même, mais il dit tout ce qu’il apprend, c’est-à-dire en ce sens qu’il est un Esprit sans principe d’existence, ce qui n’appartient qu’au Père mais surtout et particulièrement il vient du Fils, duquel il possède ce qui le fait Dieu essentiellement avec lui, et duquel il apprend ce qu’il dit. » (Lettre à Sérapion)

« Car lui, comme cela a été dit, donne à l’Esprit, et tout ce que l’Esprit a, il l’a du Verbe. » (Contre les Ariens, III, ch. 25)

« Notre sainte mère l’Eglise, ici réunie, condamne les auteurs de cette hérésie, c’est-à-dire les Ariens, et affirme que le Saint Esprit est incréé, vrai Dieu, personne procédant des personnes du Père et du Fils, coessentiel à ces mêmes personnes. » (Sermon du Concile de Nicée)

Saint Grégoire de Nazianze (329-390)

« Si jamais il y avait un moment où le Père n’était pas, alors il y avait un temps où le Fils n’était pas. Si jamais il y avait un temps où le Fils n’était pas , alors il fut un temps où l’Esprit n’était pas » (Discours XXXI, 5ème Discours théologique)

Didyme l’Aveugle (vers 313-398)

« Notre Seigneur enseigne que l’être de l’Esprit est dérivé non pas de l’ Esprit lui-même, mais du Père et du Fils ; Il vient par le Fils, procédant de la Vérité ; Il n’a pas de subsistance, mais ce qui lui est donné l’est par le Fils » (Le Saint Esprit, XXXVII)
« Le Sauveur donne à l’Esprit saint le nom de consolateur, nom significatif de ce qu’il produit dans les âmes, parce que, non-seulement il affranchit de toute espèce de trouble ceux qu’il en trouve dignes, mais il les remplit encore d’une joie ineffable; car les coeurs où l’Esprit saint fixe son séjour, jouissent d’une joie éternelle. Cet Esprit consolateur est envoyé par le Fils, non comme Dieu envoyait les anges, les prophètes ou les Apôtres, mais comme il convenait à la sagesse et à la vérité d’envoyer l’Esprit de Dieu qui a une nature indivisible avec cette même sagesse et cette même vérité. En effet, le Fils qui est envoyé par le Père, n’en est pour cela ni séparé, ni divisé, il demeure dans son Père, et son Père demeure en lui. Ainsi l’Esprit saint envoyé par le Fils, sort du Père, sans aller d’un lieu dans un autre; car de même que le Père ne peut être contenu dans un espace limité, puisque son infinité s’étend au-delà de tous les espaces matériels, ainsi l’Esprit de vérité ne peut être circonscrit par aucune limite, parce qu’il est incorporel et qu’il est au-dessus de toutes les créatures raisonnables. » (Commentaire sur St Jean, XV, 26)

Saint Basile le Grand (vers 329-379)

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« Le Fils n’est pas l’Esprit du Fils, parce qu’il vient de Dieu, c’est-à-dire, du Père par le Fils. » (Traité du Saint Esprit)
« L’Esprit Saint, conjoint tel qu’il est à l’unique Père à travers l’unique Fils, et par lui-même complétant l’adorable et bénie trinité […] La bonté naturelle et l’inhérente sainteté et la dignité royale s’étend du Père à travers l’unique-engendré jusqu’à l’Esprit. » (Traité du Saint Esprit, XVIII, 45 et 47)
« Si de ta parole et de ton propre intellect tu produis une pensée, ô persécuteur de la vérité, une pensée qui frappe d’une parole de bronze, qui n’est pas de la même essence, comment peux-tu douter que le Père produise le Saint Esprit, par son Fils unique le Verbe » (Traité contre Eunomius)
Saint Basile va jusqu’à traiter de persécuteur de la vérité celui qui nierait que le Saint-Esprit procède également du Fils. Remarquez qu’il parle de l’essence des Personnes divines, il est donc inconcevable que Saint Basile traite des missions temporelles du Saint-Esprit.
« Le Fils se nomme lui-même le Verbe du Père, et affirme d’une manière incontestable que le Saint Esprit venant de lui Verbe de Dieu, nous est donné par le Père. » (Traité contre Eunomius)
« Comment le Saint Esprit est-il greffé sur le Fils, s’il diffère du Père et du Fils? Comment peut-il, étranger qu’il est, habiter dans ceux que Jésus-Christ a rachetés, si vous le faites venir d’un autre que du Fils ? » (Contre Arius et Sabellius)

Saint Epiphane (vers 315-403)

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Le grec le plus zélé ne pourra jamais entrevoir dans cette citation la moindre mission temporelle, Saint Epiphane parle bien des hypostases.
« Le Saint Esprit est une hypostase véritable, qui ne diffère en rien de l’essence du Père et du Fils, qui ne leur est étrangère en aucune façon, et tirant sa nature de leur propre essence; mais une personne distincte en soi et procédant des personnes du Père et du Fils. » (L’Anchoratus)
« Que vous croyiez que le Christ est du Père comme Dieu de Dieu et que l’Esprit est du Christ ou des deux. […] Certes le Père existe depuis toujours ainsi que le Fils, et l’Esprit souffle du Père et du Fils » (Ancoratus 67, 75)
Cette dernière citation est encore plus frappante que la précédente. L’orthodoxie de Saint Epiphane sur le dogme de la Sainte Trinité est incontestable

Saint Ambroise (vers 340-397)

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« Le Saint-Esprit, quand il procède du Père et du Fils ne se sépare pas du Père, ne se sépare pas du Fils. » (Du Saint Esprit, livre I, chapitre 11, n° 120, PL, 16:733A)
Le Filioque est enseigné dans l’Ecriture Sainte : Apocalypse XXII, 1 :
« Puis il me montra un fleuve d’eau de la vie, clair comme du cristal, jaillissant du trône de Dieu et de l’Agneau, au milieu de la rue de la ville » (Traduction Chanoine CRAMPON)
« και εδειξεν μοι καqαρον ποταμον υδατοΥ ζωης λαμπρον ωΥ κρυσταλλον εκπορευομενον εκ του qρονου του qεου και του αρνιου » (Texte grec original)

C’est le même mot que le Symbole de NicéeConstantinople emploie lorsqu’il parle de la procession du Saint-Esprit :

« Nous croyons au Saint-Esprit, Seigneur et vivifiant, qui procède du Père » (Français)

« καὶ εἰς τὸ πνεῦμα τὸ ἅγιον, τὸ Κύριον, τὸ ζωοποιόν, τὸ ἐκ τοῦ πατρὸς κπορευόμενον » (Grec)

Comme nous pouvons le constater, nous avons ici littéralement le même verbe utilisé quand dans le Credo pour parler de la Rivière jaillissant du Trône de Dieu et de l’Agneau.

On pourrait croire qu’il s’agit d’une procession économique, mais selon Saint Ambroise, il s’agit du Saint-Esprit tant dans le Royaume de Dieu que dans la procession économique. En effet, l’idée d’une procession économique séparée de la procession éternelle ne fait pas parti de la Patrologie Latine. Pour Saint Ambroise, ce qui se passe dans l’Église se passe aussi dans le Royaume de Dieu. L’Esprit-Saint procède donc aussi du Fils dans le Royaume de Dieu et non seulement dans l’économie de l’Église.

« 152. La Rivière jaillissant du Trône de Dieu est une figue du Saint Esprit, et il faut bien entendre les eaux mentionnées par David signifiant les puissances des cieux ici. Le Royaume de Dieu est l’oeuvre du Saint-Esprit; et il n’y a rien d’étonnant qu’ils règnent avec le Fils, puisque Saint Paul nous a promis que l’on règnera, nous aussi, avec le Fils.

153. Et ceci [affirmer que cette rivière est le Saint-Esprit], encore, n’est pas une manière fortuite de lire qu’une rivière jaillie du Trône de Dieu. Car vous avez compris les paroles de l’Évangéliste Jean dans ce [même] sens : «1 Puis il me montra un fleuve d’eau de la vie, clair comme du cristal, jaillissant du trône de Dieu et de l’Agneau, au milieu de la rue de la ville; 2 et de part et d’autre du fleuve, des arbres de vie qui donnent douze fois leurs fruits, les rendant une fois par mois, et dont les feuilles servent à la guérison des nations. » Apocalypse 22:1-2

154. Il s’agit certainement de cette Rivière jaillissant du Trône de Dieu, c’est-à-dire le Saint Esprit, que celui qui croit dans le Christ boit, comme il le dit lui-même : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. 38 Celui qui croit en moi, de son sein, comme dit l’Écriture, couleront des fleuves d’eau vive. » Jean 7:37-38

155. Cette [Rivière] est donc dans le Trône de Dieu puisque l’eau ne lave pas le Trône de Dieu. Alors, quoique vous compreniez par cette eau, David ne dit jamais qu’elle est au-dessus du Trône de Dieu, mais au-dessus des cieux, car il est écrit : «4 Louez-le, cieux des cieux, et vous, eaux, qui êtes au-dessus des cieux! ». Psaumes 148:4 Ainsi, s’il avait voulu nous faire comprendre l’élément de l’eau [plutôt que le Saint-Esprit], il aurait certainement dit: Laissez-la louer, mais en utilisant le pluriel, il voulait bien faire comprendre qu’il s’agissait des Puissances.

156. Et quelle merveille si le Saint-Esprit est dans le Trône de Dieu, puisque le Royaume de Dieu lui-même est l’œuvre du Saint-Esprit, comme il est dit : « 17 Car le royaume de Dieu ce n’est pas le manger et le boire; mais la justice et la paix et la joie dans l’Esprit-Saint. » Romains 14:17 Et le sauveur Lui-même dit aussi : « Tout royaume divisé contre lui-même va à la ruine » Matthieu 12:25 en ajoutant ce qui suit : « si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc arrivé à vous. » Matthieu 12:28 Il montre donc que le Royaume de Dieu est indivis par Lui-même [le Fils] et par l’Esprit.

157. Mais qu’y a-t-il de plus insensé que de nier que le Saint-Esprit règne avec le Christ dans le Royaume du Christ : « Si nous sommes morts avec [lui], nous vivrons aussi avec [lui]; 12 si nous supportons [les épreuves], nous régnerons avec [lui] ». 2 Thimoté 2:11-12 Mais nous, par adoption, nous par puissance; nous par grâce, Lui par nature.

158. Le Saint-Esprit partage donc le Royaume avec le Père et le Fils, et il est d’une seule nature avec eux, d’une même Seigneurie et d’un seul pouvoir. (Sur le Saint Esprit, Livre III, Chapitre 20)

Saint Damase (vers 305-384)

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« Credimus… Spiritum Sanctum de Patre et Filio procedentem. » ; « Nous croyons au Saint-Esprit qui procède du Père et du Fils. » (Profession de Foi au Concile de Saragosse en 380, Fides Damasi, sources : Hahn, Bibliothek der Symbole, 4e édit., Breslau, 1897, p. 276; K. Kunstle, Anti-priscilliana, Fribourg-en-Brisgau, 1905, p. 47-49.)

Saint Grégoire de Nysse (vers 335-394)

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« Nous croyons que le Saint Esprit vient du Père, par l’intermédiaire du Fils » (Clavis Patrum Græcorum, 3135-3226)

« L’Esprit à la fois est dit du Père, et est en outre déclaré être du Fils. Car, dit-il, «si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Rm 8, 9). Par conséquent, l’Esprit qui vient de Dieu, est aussi l’Esprit du Christ. » (Sermon 3 sur la Prière du Seigneur)

«Car comme le Fils est lié au Père, et, tout en ayant de lui son existence, n’est pas substantiellement après lui, alors de nouveau l’Esprit Saint est en contact avec l’Unique-engendré, qui est conçu comme avant la subsistance de l’Esprit seulement à la lumière théorique d’une cause. » (Contre Eunome, livre I, 42)

Saint Jean Chrysostome (vers 344-407)

« Si l’Esprit est le sceau et la marque du Christ, celui qui ne possède pas ce sceau et cette marque du Christ, celui-là n’est pas non plus du Christ. » (Commentaire de l’Epître aux Romains)
Saint Thomas d’Aquin commente ainsi cette citation de Saint Jean Chrysostome :
« Or, il est clair que le caractère et le sceau appartiennent à celui qu’ils désignent. Donc il est prouvé par les saints Pères que nous avons cités, que le Saint Esprit vient du Fils. Et leur assertion est encore appuyée de l’autorité des saints Livres. Saint Paul dit, en effet, dans sa deuxième aux Corinthiens, 1.21 : « Dieu nous a oints et nous a marqués, et a donné à nos cœurs le sceau de l’Esprit saint. » Il faut entendre ceci du Père et du Fils, puisque l’un et l’autre donnent le Saint Esprit, comme nous l’avons prouvé; et comme le dit saint Paul aux Ephésiens, 1.13 : « Après avoir cru en lui, » c’est-à-dire en Jésus-Christ, « vous avez été marqués du sceau de l’Esprit saint qui avait été promis, qui est le gage de notre héritage. » (Opuscule contre les erreurs des grecs, II. part, Ch. VII)

Concile de Séleucie-Ctésiphon (vers 410)

Ce concile de Perse ajouta le Filioque au Symbole (Annuarium Historiae Conciliorum, XXXII, 2000, p. 10)

Saint Jérôme (347-420)

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« L’Esprit qui procède du Père et du Fils » (cité par Saint Pierre Damien, lettre 91, PL145.639C-D)
Cette citation de seconde main qui n’indique pas sa source pourrait être rejetée par les ennemis du Filioque. Mais l’aveu de Photius que nous avons cité plus haut et qu’ils considèrent comme un saint et un Pères de l’Eglise les oblige à admettre le fait. Ce dernier qui, ayant intérêt à ce qu’un minimum de grands personnages aient professé le Filioque ne l’aurait jamais dit s’il n’avait pas sous les yeux la preuve du fait (certainement dans la Bibliothèque impériale de Constantinople dont beaucoup de manuscrits furent brûlé par accident en 1204). Rappelons son témoignage :
« Le grand Ambroise, ainsi qu’Augustin, Jérôme et certains autres ont écrit que le Saint Esprit procède également du Fils » (Lettre au Patriarche d’Aquilée)

Saint Phébade (mort vers 393), évêque d’Agen

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« le Saint-Esprit est l’Esprit du Père et du Fils. » (Profession de Foi cité dans Hahn, Bibliothek der Symbole, 4e édit., Breslau, 1897, p. 259; K. Kunstle, Anti-priscilliana, Fribourg-en-Brisgau, p. 55)

Saint Victrice, évêque de Rouen (mort vers 415)

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« Spiritus Sanctus de Patre et Filio. » ; « Le Saint-Esprit qui est du Père et du Fils. » (Profession de Foi cité dans Hahn, Bibliothek der Symbole, 4e édit., Breslau, 1897, p. 628)

Vème siècle

Saint Augustin (354-430)

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« Répéter une chose, c’est lui donner un nouveau degré d’assurance, et le Seigneur, par la bouche du Prophète, ajoute la paix à la paix qu’il accorde (Isa. XXVI, 5). « Comme mon Père m’a envoyé », dit Jésus, « je vous envoie moi-même ». Nous savons que le Fils est égal au Père, mais, ici, nous le reconnaissons à son langage comme notre médiateur. Le Père m’a envoyé, et moi je vous envoie. « Après qu’il eut dit ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit ». En soufflant sur eux, il montra que le Saint-Esprit n’est pas seulement l’Esprit du Père, mais qu’il est aussi le sien. « Ceux à qui vous a remettrez les péchés, ils leur seront remis, et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus ». La charité de l’Eglise, que l’Esprit-Saint répand en nos coeurs, remet les péchés de ses membres, mais elle retient les péchés de ceux qui ne lui appartiennent pas. Aussi, après avoir dit : « Recevez l’Esprit-Saint », le Sauveur a-t-il immédiatement parlé de la remise et de la retenue des péchés. » (Traités sur Saint Jean, 121, 4)
« Si donc l’Esprit-Saint qui est donné, a pour principe celui qui le donne, parce qu’il ne procède que de lui, il faut avouer qu’à l’égard de ce divin Esprit le Père et le Fils sont un seul et unique principe, et non deux principes. Et en effet, comme le Père et le Fils ne sont qu’un seul et même Dieu, ils ne sont également, par rapport aux créatures, qu’un seul et même Seigneur, un seul et même Créateur. Et de même à l’égard de l’Esprit-Saint, ils ne sont qu’un seul et unique principe. S’agit-il au contraire d’exprimer les rapports de la Trinité avec la création? le Père, le Fils et l’Esprit-Saint sont un seul principe, un seul Créateur et un seul Seigneur. » (Traité de la Trinité, V, 14 : 15)
« Si nous voulons approfondir ce sujet, nous rencontrons la question suivante. De même que le Fils est essentiellement Fils, et en dehors de sa naissance temporelle, l’Esprit-Saint est-il par lui-même le don de Dieu, et abstraction faite de toute effusion sur l’homme? En d’autres termes : l’Esprit-Saint existait avant qu’il fût donné, mais il n’était pas encore le don de Dieu; ou bien, parce que Dieu devait un jour le donner, il était déjà le don de Dieu quoiqu’il n’eût pas encore été donné. Voici ma réponse: Si l’Esprit-Saint ne procède du Père et du Fils qu’au moment où il est donné, et si cette procession n’est point antérieure à l’homme auquel il devait être donné, comment pouvait-il exister personnellement et de toute éternité , puisque selon vous il n’est que parce qu’il est donné ? Vous reconnaissez que le Fils est Fils bien moins par relation de paternité et de filiation que par nature et essence : et pourquoi n’avouerez-vous pas aussi que l’Esprit-Saint procède du Père et du Fils avant tous les siècles et de toute éternité, mais qu’il en procède comme devant en être le don? Ainsi il était le don de Dieu avant même que fût créé l’homme auquel il devait être donné. On peut en effet le considérer comme étant le don de Dieu, et comme étant donné de Dieu. Sous le premier rapport l’Esprit-Saint existe avant que d’être donné; mais le second ne peut s’affirmer de lui s’il n’a été réellement donné. » (Traité de la Trinité, V, 15, 16)
« Et cependant ce n’est pas sans raison que, dans cette souveraine Trinité, le nom de Verbe de Dieu n’est donné qu’au Fils, le nom de don de Dieu n’est donné qu’au Saint-Esprit et celui de Dieu le Père au principe dont le Verbe est engendré et dont procède en premier lieu le Saint-Esprit. J’ai dit : en premier lieu , parce qu’on découvre que le Saint-Esprit procède aussi du Fils. Mais le Père a donné cela au Fils, non en ce sens que le Fils existât avant de l’avoir; mais tout ce que le Père a donné à son Verbe Fils unique, il le lui a donné en l’engendrant. Il l’a donc engendré de manière à ce que le Don commun procédât aussi de lui, et que l’Esprit-Saint fût l’Esprit des deux. Ce n’est donc pas rapidement et au vol, mais sérieusement qu’il faut considérer cette distinction au sein de l’indivisible Trinité. Voilà pourquoi le Verbe de Dieu a été proprement appelé Sagesse de Dieu, bien qui le Père et le Saint-Esprit soient sagesse. Si donc le nom de Charité a pu être le nom propre d’une des trois personnes, à qui convient-il mieux qu’au Saint-Esprit? En ce sens cependant que, dans cette simple et souveraine nature, la substance et la charité ne soient pas choses différentes; mais que la substance elle-même soit charité, et la charité substance, soit dans le Père, soit dans le Fils, soit dans le Saint-Esprit, bien que le nom de charité soit proprement attribué au Saint-Esprit. » (Traité de la Trinité, XV, 17 : 29)
« Pouvons-nous donc demander si, quand le Fils est né, le Saint-Esprit avait déjà procédé du Père, ou non, et s’il a procédé des deux, après la naissance du Fils, là où il n’y a pas de temps; absolument comme nous avons pu, là où le temps existe, examiner si la volonté procède en premier lieu de l’âme humaine, pour chercher ensuite l’objet qui, une fois découvert, prendra le nom de fils; lequel fils étant enfanté ou engendré, la volonté se complète, et trouve le repos en atteignant sa fin, en sorte que ce qui était désir quand elle cherchait, devienne amour quand elle jouit : amour procédant de deux choses, c’est-à-dire de l’âme qui joue le rôle de père en enfantant, et de la connaissance qui joue le rôle de fils comme étant enfantée? Non assurément, on ne peut poser de telles questions là où rien ne commence avec le temps pour s’achever dans le temps. Ainsi donc, que celui qui peut comprendre que le Fils est éternellement engendré du Père, comprenne que le Saint-Esprit procède aussi éternellement des deux. Que celui encore qui peut comprendre, d’après ces paroles du Fils : « Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir en lui-même la vie (Jean, V, 28 )», comprendre, dis-je, que le Père n’a pas donné la vie à un Fils jusque-là sans vie, mais qu’il l’a engendré en dehors du temps, en sorte que la vie que le Père a donnée au Fils en l’engendrant est coéternelle à la vie même du Père qui l’a donnée; que celui-là comprenne aussi que, comme il est dans la nature du Père que le Saint-Esprit procède de lui, de même il a donné à son Fils que le même Saint-Esprit procède aussi de lui, double procession également éternelle; et que, quand on dit que le Saint-Esprit procède du Père, on l’entend en ce sens que le Père a aussi donné au Fils que le Saint-Esprit procède du Fils. En effet, si le Fils tient du Père tout ce qu’il a, il en tient aussi que le Saint-Esprit procède de lui. Mais, qu’on exclue ici toute idée du temps, qui renferme celle d’antériorité et de postériorité; car il n’y en a pas l’ombre.
Comment donc ne serait-il pas souverainement absurde d’appeler le Saint-Esprit fils des deux, puisque, comme, par sa génération du Père, le Fils possède une essence éternelle et immuable, de même, par sa procession des deux, le Saint-Esprit possède une nature éternelle et immuable? Voilà pourquoi, si nous ne disons pas que le Saint-Esprit est engendré, nous n’osons cependant le dire non engendré: évitant d’employer cette expression pour ne pas laisser croire ou qu’il y a deux pères dans la Trinité, ou qu’il y a deux personnes qui ne sont pas d’une autre. Car le Père seul n’est pas d’un autre; voilà pourquoi seul il est appelé non engendré, sinon dans les Ecritures, au moins dans le langage usuel de ceux qui discutent un si haut mystère et s’en expliquent comme ils peuvent. Le Fils est né du Père; et le Saint-Esprit procède principalement du Père, et, sans aucun intervalle de temps, tout à la fois du Père et du Fils. Or, on l’appellerait fils du Père et du Fils, si — ce que tout homme de bon sens rejette avec horreur — tous les deux l’avaient engendré. L’Esprit des deux n’a donc pas été engendré par les deux, mais il procède des deux.  » (Traité de la Trinité, XV, 26 : 47)
« L’Esprit procède du Père et du Fils ; il est évident qu’il est de la substance divine, procédant substantiellement en elle et d’elle. » (Thesaurus P.G. 75, 585 A)
« Quoique le Saint-Esprit subsiste en sa propre personne, si on le considère en lui-même et en tant qu’il est le Saint-Esprit et non le Fils, il n’est cependant point étranger au Fils, puisqu’il est appelé l’Esprit de vérité, et que Jésus-Christ est la vérité : par conséquent il procède du Fils comme il procède de Dieu le Père. » Et si Spiritus in propria persona subsistat, eatenusque in seipso consideretur, quatenus Spiritus est et non Filius, non est tamen ab eo alienus : quandoquidem Spiritus veritatis nominatur, Christus autem veritas est ; et proinde quoque ab illo atque a Deo Patre procedit (Lettre à Nestorius cité dans Labbe. Tom. III, col. 405.)
Cette lettre de Saint Cyrille d’Alexandrie à Nestorius a été approuvée par cinq Conciles œcuméniques, à savoir, le deuxième (553), le troisième (680-681) et le quatrième de Constantinople (869), celui de Chalcédoine (451) et celui d’Ephèse de l’an 431. Cela n’aurait jamais été le cas si elle n’était pas d’une parfaite orthodoxie. Les disciples de Photius ne pourraient pas invoquer ici une simple mission temporelle du Saint-Esprit étant donné que Saint Cyrille use de termes qui ne peuvent prêter à l’équivoque : « Et si Spiritus in propria persona subsistat », Le Saint-Esprit subsiste en sa propre personne, nous parlons donc bien de l’hypostase et non d’une quelconque mission temporelle.

Concile d’Ephèse (431)

Un « argument massue » des orthodoxes dans la controverse avec les catholiques au sujet du Filioque est que le 7è canon du concile d’Ephèse, intitulé « Acclamation contre ceux qui altèrent la foi de Nicée » dispose :
« Le saint concile a décidé qu’il ne sera pas permis de produire en public, d’écrire ou de composer un symbole de foi autre que celui défini par les saints pères réunis à Nicée sous la conduite du saint Esprit. Ceux qui oseront composer un autre symbole, le répandre, ou le présenter à ceux qui veulent se convertir et reconnaître la vérité, venant du paganisme, du judaïsme ou de n’importe quelle hérésie, ceux-là, s’ils sont évêques ou clercs, seront dépouillés, les évêques de l’épiscopat et les clercs de la cléricature; s’il sont laïcs, ils seront anathématisés. De même, si des évêques, des clercs ou des laïcs étaient convaincus d’admettre ou d’enseigner la doctrine contenue dans l’exposé du prêtre Charisius, au sujet de l’incarnation du Fils unique de Dieu, ou bien encore les enseignements impurs et pervers de Nestorius qui y sont adjoints, qu’ils tombent sous le coup de la sentence de ce saint et œcuménique concile, c’est-à-dire que l’évêque soit dépouillé de son épiscopat et soit déposé, et le clerc pareillement soit déchu de la cléricature, et si c’est un laïc, qu’il soit anathématisé, comme il a été dit plus haut. »

Le Pape de Rome ayant introduit unilatéralement le Filioque au Symbole, ce dernier aurait entrainé sa déposition automatique. Mais à la réalité l’interprétation orthodoxe de ce canon est gravement erronée. Il est possible de le démontrer de deux façons.

La première manière est de le prouver par la pratique de l’Eglise antique, de ses saints et de ses Conciles, y compris généraux :

– les auteurs de ce Canon eux-mêmes n’ont pas pu avoir l’intention que lui attribuent les orthodoxes, puisque seulement deux ans après le Concile d’Éphèse, saint Cyrille d’Alexandrie, et Jean, patriarche d’Antioche, qui s’était brouillés lors du Concile, se réunirent pour élaborer et signer conjointement, en 433, un exposé christologique commun : le Symbole d’union, parfois appelé Symbole d’Éphèse !

– 20 ans plus tard, le Concile de Chalcédoine (451) vient à son tour contredire l’interprétation orthodoxe du canon, de deux manières. La première est qu’elle adjoignit au Symbole de Nicée les compléments du Concile de Constantinople (381), qui n’était jusqu’alors pas considéré comme un Concile général et dont les ajouts au Symbole n’avait jamais été considéré comme faisant partie de la déclaration officielle de la foi de l’Eglise. Nous démontrons cela, entre autres choses, dans notre article La Papauté au Ier Concile de Constantinople (381). Il le fit encore d’une seconde manière en composant le Symbole de Chalcédoine : cliquer ici et ici.

– Profession de foi imposée par le Pape Anastase II à l’évêque Laurentius de Lingnido : cliquer ici.

– Le Libellus Fidei, ou encore Regula Fidei, ce qui peut se traduire par Programme de la foi, Opuscule de la foi, Règle de la foi ou encore Profession de foi, mais plus connu sous le nom de Formulaire d’Hormisdas du 11 août 515. D’après des rapports, 2500 Evêques ont souscrit à ce formulaire : cliquer ici.

– La Profession de foi de Justinien, approuvée par le Pape Jean II (PL, tome 66, colonnes 14-20Code Justinien, Livre I, titre premier, point n°8)

– Profession de foi du Pape Vigile : cliquer ici.

– Nous pouvons encore citer les Professions de foi composées par différents Concile de Tolède : le IIIè (8 mai 589), le IVè (5 décembre 633), le VIè (9 janvier 638), et le XIè (7 novembre 675).

– Quelques autres exemples de Symboles de la foi postérieurs au Concile d’Ephèse (431) : cliquer ici et ici.

La seconde manière est théorique. Il s’agit de démontrer l’intention des Pères du Concile d’Éphèse. Le décret du Concile d’Éphèse n’a pas défendu à l’autorité suprême de l’Église d’ajouter au symbole de Constantinople. — L’addition au symbole peut être faite ou par la suprême autorité de l’Église, ou par une personne privée. Le décret du concile d’Éphèse frappe d’interdit les personnes privées, évêques, clercs ou laïques, qui s’arrogeraient le droit de modifier le symbole par de nouvelles additions. Cette défense était très juste et très opportune, parce que, dans les Églises d’Orient, circulaient plusieurs symboles composés ou altérés par les hérétiques, et les fidèles leur donnaient souvent leur adhésion sans soupçonner le vice de leur origine. Mais il est évident que ce décret n’infirme pas le droit de la suprême autorité de l’Église, qui, dans un cas de juste nécessité, peut choisir une formule pour exprimer une vérité dogmatique et l’insérer dans ses professions de foi. Le symbole de Constantinople n’est pas une pièce écrite et rédigée par les apôtres. Il est le produit du travail spéculatif et théologique de l’Église, travail accompli avec l’assistance du Saint-Esprit. Il ne diffère donc pas, quant à sa valeur, des autres symboles, et si l’Église a le droit de développer par l’addition de nouvelles explications dogmatiques les autres symboles, elle garde aussi le même droit sur le symbole de Constantinople. L’inviolabilité matérielle, littéraire du symbole de Constantinople est donc un dogme inventé par la théologie orthodoxe.

Lire à ce sujet : Le décret du concile d’Ephèse sur les formules de foi et la polémique anticatholique en Orient par le Père Martin JUGIE (dans Échos d’Orient, 1931, Volume 30, Numéro 163,  pp. 257-270). Ainsi que la parte afférente de l’article « FILIOQUE » du Dictionnaire de théologie catholique, tome V, partie 2, à partir de la colonne 2321 : cliquer ici.

La faiblesse de l’argumentation grecque est si évidente que le Prokopovitch (théologien grec) lui-même a été obligé de reconnaître d’une manière générale aux conciles œcuméniques le droit d’ajouter au symbole, ostendendo necessitatem et adjiciendo cautelam, quod hoc fiat non ad infringendam auctoritatem synodi ephesinæ, sed alium finem salutarem. Op. cit., p. 429. Donc, lorsque les Pères, par exemple, saint Cyrille d’Alexandrie, affirment qu’on n’a pas le droit d’ajouter même une syllabe au symbole de Nicée, Epist., xxxix, ad Johannem Antiochenum, P. G., t. LXXVII, col. 181, ils entendent parler des additions illicites faites par une personne privée. Saint Cyrille lui-même explique bien sa pensée, lorsqu’il écrit à Acace de Mélitène que, si les nestoriens corrompent le symbole de la foi, les conciles doivent répondre à leurs altérations par de nouvelles explications dogmatiques.

« Celui qui agit ainsi, dit-il, n’ajoute rien de nouveau, n’est pas coupable d’introduire des nouveautés dans l’exposition de la foi. Il ne fait que rendre plus compréhensible, à ceux qui sont à même de la comprendre, la vraie doctrine du Christ. » Epist., XL, ad Acacium Melitinensem, P. G., t. LXXVII, col. 190.

L’addition du Filioque au symbole ne contredit pas le décret du concile d’Éphèse. — La théologie orthodoxe objecte que l’insertion du Filioque au symbole est illicite, parce qu’elle a été faite par l’Église romaine, non pas par un concile œcuménique, et en second lieu, qu’elle a été faite d’une manière inopportune. Pour répondre à la première objection, il faut partir de ce fait que, depuis sa fondation, l’Église romaine a reçu des prérogatives qu’elle ne partage pas avec les autres Églises particulières et que les évêques de Rome exercent de droit divin un magistère infaillible dans l’Église universelle. Nous pouvons déduire que les définitions dogmatiques de l’Église romaine, par l’organe de son chef, et les définitions dogmatiques des conciles œcuméniques sont mises sur le pied d’égalité, et que. par conséquent, au magistère infaillible de ‘Église romaine appartient aussi le droit d’insérer au symbole de nouvelles explications dogmatiques. Or le Filioque n’est qu’une confirmation explicite d’une vérité déjà contenue d’une manière explicite dans une autre vérité déjà exprimée au symbole. « La procession du Saint-Esprit du Fils, dit saint Thomas d’Aquin, est contenue implicitement dans le symbole de Constantinople, en tant que celui-ci renferme la formule : Procedit a Patre.

En effet, ce qu’on affirme du Père, s’attribue nécessairement au Fils, parce que le Père et le Fils diffèrent uniquement en ce que le Père est Père et le Fils est Fils. Mais à cause des erreurs qui révoquaient en doute la vérité de la procession du Saint-Esprit du Fils, il a été opportun d’insérer au symbole cette même vérité. Le Filioque n’est donc pas une addition illégitime, mais l’interprétation explicite d’une vérité implicitement professée. De même, s’il y avait des hérétiques qui oseraient nier cette proposition : « Le Saint-Esprit est le créateur du ciel et de la terre » il faudrait déclarer explicitement dans le symbole cette vérité, qui n’y est pas affirmée d’une manière explicite. » De potentia, q. x, a. 4. Cf. Mansi, Concil., t. xxxi, col. 584-585.

L’Église romaine s’est donc bornée à exprimer dans le symbole une vérité préexistante, nous citons l’expression de Grégoire Mammas, op. cit., P. G., t. CLX, col. 125, et elle s’est décidée à cet acte, lorsque sa doctrine a été attaquée et bafouée par la théologie grecque. Elle n’a fait que remplir son rôle providentiel, qui consiste à mettre en plus vive lumière les vérités de la foi, lorsque les hérésies s’appliquent à les offusquer. Saint Grégoire le Grand écrit :

« Sancta Ecclesia subtilius in sua semper eruditione instruitur, dum hæreticorum quæstionibus impugnatur. » (Registre des lettres, tome VIII, lettre 14, P. L., t. LXXVII, col. 906. Cf. Palmieri, Il progresso dommatico, p. 49, 50)

A propos de la légitimité de l’addition du Filioque au symbole, nous pouvons donc conclure avec saint Bonaventure :

« La profession de cet article de foi est venue par l’Église des latins et elle résulte d’une triple cause, savoir : vérité de la foi, nécessité du danger, autorité de l’Église. La foi dictait cet article; il était à craindre qu’on ne le niât, et les grecs étaient tombés dans cette erreur; l’Église avait l’autorité et, par conséquent, devait le définir sans retard. » (In IV Sent., 1. I, dist. XI, a. 1, q. i. Opéra omnia, Paris, 1864, t. i, p. 303)

Saint Léon le Grand (390-461)

« Telles sont, comme vous le marquez dans votre premier chapitre, leurs croyances impies sur la divine Trinité : ils affirment que le Père, le Fils et le saint Esprit sont une seule et même personne et que ce Dieu unique est tantôt appelé Père, tantôt Fils, tantôt saint Esprit ; Celui qui créa, Celui qui fut créé et Celui qui procède de l’Un et de l’Autre ne font qu’un ; c’est une unité en trois mots, mais non pas en trois personnes. Ils ont tiré ce blasphème des sabelliens, et ils prétendent ainsi que le Père a souffert la passion. Car, si le Fils est le même que le Père, le Père a été crucifié comme le Fils ; et toutes les souffrances que le Fils a éprouvées sous sa forme d’esclave, en obéissant au Père, le Père Lui-même les a partagées. Cette doctrine est entièrement opposée à la foi catholique qui explique ainsi l’unité de la Trinité : le Père, le Fils et le saint Esprit, unis sans se confondre, sont coéternels et égaux : ce n’est pas une seule et même personne, mais une même nature qui forme l’unité de la Trinité. » (Lettre XV Quam laudabiter, à Turibius, Évêque d’Astorga, 21 juillet 447, PL 54, 680)
Notons à ce sujet que tout comme Léon III, Saint Léon Ier le Grand acceptait le Filioque comme un dogme de foi mais se sont opposés à leur insertion dans le Credo. Léon III s’y opposait notamment pour contrer l’action de Charlemagne, en définitive, l’argument des orthodoxes se retourne contre eux. C’est la Sainte Eglise romaine qui s’est opposé à l’ingérence de Charlemagne et non l’inverse.

Saint Faust de Riez (vers 405-vers 493)

« Pourquoi demander comment se fait l’union et l’égalité entre le Roi et Celui dont il est avéré qu’il est de nature royale et honoré comme tel. Il est superflu de se mettre en quête du nom quand il n’y a aucun doute de sa Grandeur. Ainsi donc l’Esprit Saint procède du Père et du Fils, selon ces paroles : Qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas (Ro 8, 9). Et celles-ci : Il souffla sur eux et leur dit : « recevez l’Esprit Saint (Jn 20, 22). » (Sur l’Esprit Saint, Liv. 1 Ch. IX)
« Nous disons que l’Esprit est envoyé par le Père et par le Fils et qu’il procède de la même substance et que leur action est commune et c’est pourquoi le Fils dit de Lui : Le Paraclet … qui procède du Père (Jn 15, 26). » (Sur l’Esprit Saint, Liv.1 Ch. XIII)

Saint Eucher de Lyon (370-449)

Image illustrative de l'article Eucher de Lyon
« Le Saint-Esprit n’est ni engendré ni non-engendré, mais plutôt celui qui procède du Père et du Fils, comme une harmonie, on peut dire des deux. » (Spic. Rom., 5:93)

 Gennadius de Marseille (vers 415-vers 500)

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« Nous croyons qu’il y a un seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit ; Père, en ce qu’il a un fils ; Fils, qu’il a un père ; Saint-Esprit, en ce qu’il procède du Père et du Fils. » (De Ecclesiasticis Dogmatibus, PL 58,980, aussi cité dans The Filioque : History of a Doctrinal Controversy, Edward Siecienski, p.66)

Julien Pomère (450-500), prêtre et théologien, professeur de saint Césaire d’Arles

« Les fidèles confiés à notre responsabilité doivent être enseignés concernant le Saint- Esprit qu’il procède du Père et du Fils, et donc ne peut pas dire être soit engendré ou non-engendré. » (La vie contemplative, PL 59,432)

Gélase de Cyzique (fin du Vè siècle)

Gélase de Cyzique, historien ecclésiastique du Ve siècle, affirme dans son Histoire du Concile de Nicée, II, 22 [P.G 85:1296C] que l’évêque Saint Léonce de Césarée a déclaré devant toute l’assemblée des Pères conciliaires que :
« L’Esprit procède du Père, et est approprié au Fils et jaillit de Lui. » (Mansi II : 868CD)
L’Histoire du concile de Nicée de Gélase de Cyzique n’a pas de valeur historique en dehors des faits les plus notoires à son époque, qu’il n’aurait pas pu inventer ou nier sous peine de n’être cru par personne. Aussi cette citation est-elle vrai ? En considération de tous les autres Pères tant antérieurs que postérieurs, cela est bien possible. Mais pour s’en tenir à la rigueur scientifique, disons seulement que ce témoignage prouve que la profession du Filioque était une chose normalement admise dans l’Asie mineure de la fin du Vè siècle. Cela est d’autant plus intéressant que le Filioque n’est nullement une vérité qui passe tous les jours dans la tête du chrétien, donc si il l’a quand même mentionné c’est que c’était une évidence pour tout le monde.

Synopse de l’Ecriture Sainte du Pseudo-Athanase (vers 500)

Ce document latin reprenant la doctrine de saint Athanase, déclare dans le célèbre Symbole d’Athanase :
« Quiconque veut être sauvé, doit avant tout tenir la foi catholique : celui qui ne la garde pas intègre et inviolée ira, sans aucun doute, à sa perte éternelle. Or la foi catholique consiste en ceci : […] Le Père n’a été fait par personne, ni créé, ni engendré. Le Fils est du Père seul, il n’a été fait, ni créé, mais engendré. L’Esprit Saint est du Père et du Fils, il n’a été fait, ni créé, ni engendré, mais il procède. […] Celui donc qui veut être sauvé doit penser cela de la Trinité. Mais il est nécessaire au salut éternel de croire fidèlement aussi en l’incarnation de notre Seigneur Jésus Christ… Jésus Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme… Telle est la foi catholique : si quelqu’un ne la croit pas fidèlement et fermement, il ne pourra être sauvé. » (Symbole de Saint Athanase)

VIè siècle

 Saint Fulgence de Ruspe (vers 465-vers vers 533)

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« Tenir la plus grande fermeté et ne jamais douter que le même Saint Esprit, qui est l’Esprit du Père et du Fils, procède du Père et du Fils, car le Fils a dit : « Quand l’Esprit de Vérité vient, lui qui procède du Père » , Il a enseigné que l’Esprit est le sien, car Il est la Vérité » (Lettre à Pierre sur la Foi, II, 54, CPL 826)

IIè concile de Constantinople (553)

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« Nous déclarons de plus que nous nous en tenons fermement aux décrets du quatrième Concile, et qu’en toute chose nous suivons les saints Pères, Athanase, Hilaire, Basile, Grégoire le théologien, Grégoire de Nysse, Ambroise, Théolophile, Jean (Chrysostome) de Constantinople, Cyrille, Augustin, Proclus, Léon et leurs écrits sur la vraie foi. » (Session 1)
Tous ces Pères sauf deux ayant enseigné le Filioque comme nous venons de le voir, cela signifie que le IIè concile de Constantinople enseigne, au moins implicitement, cette doctrine comme vraie.
« Lorsque le Fils est appelé l’image du Père, la pensée se porte à la fois et sur sa nature et sur sa propriété, qui est de provenir  du  principe. La notion d’image, en effet, emporte  avec elle, outre l’idée commune de ressemblance, celle de n’être pas, prototype, mais de tirer son origine de l’exemplaire, et c’est là sa nature propre. » (P. G., t. LXXXVI a, col.  1768  CD.)
Le texte original en grec :
(1) Après le  mot  παραδείγματος, une ligne a  dû être sautée  dans  le  manuscrit  qui  a  servi  de  base  à  l’édition  de  Mai,  car  les  mots  ίδιον όντα  λόγον  ne  peuvent  se rapporter  grammaticalement à ce  qui précède.
Un premier texte a trait à la définition de l’image, notion qui joue un rôle important dans la dogmatique trinitaire grecque souligne le Père Martin JUGIE (dans Échos d’Orient, tome 35, N°183, 1936. pp. 257-273 dont le texte complet peut-être consulté en cliquant ici). Il poursuit l’analyse de ce texte de Léonce de Byzance :
« Nous n’avons  ici rien qui touche directement la procession du Saint-Esprit. Pourtant cette définition de l’image est d’une  importance capitale pour interpréter la pensée des Pères grec sur cette question. Ces Pères, en effet, à partir de saint Grégoire le Thaumaturge, ont l’habitude de dire que le Saint-Esprit est l’image du Fils, tout comme le Fils est l’image du Père. Si être l’image du Père signifie : tirer son origine du Père, être l’image du  Fils signifiera donc tirer son origine du Fils, procéder de lui. Nous n’avons  trouvé  dans aucun autre Père grec une définition aussi nette de l’image. Ce  que ce premier passage ne dit qu’indirectement et implicitement, le second, que nous allons citer, l’affirme expressément : Le Fils est bien principe du Saint-Esprit, mais non principe premier, n’ayant pas par lui-même la faculté de produire le Saint-Esprit et tenant cette faculté du Père. S’adressant aux hérétiques, Léonce leur dit :
« Remarquez  que,  même avant l’Incarnation, la personne du Verbe avait une composition de propriétés, bien que ces  propriétés fussent en plus petit nombre. En effet, la propriété du Fils n’est pas seulement  d’avoir  sa  subsistance  par  génération  (d’être engendré),  mais aussi  de ne  pas  engendrer un  Verbe  consubstantiel, et de ne pas produire par procession (de ne pas spirer) de lui-même comme principe premier (originellement) l’Esprit; et de ne pas procéder à la manière du Saint-Esprit; ajoutez à cela les autres qualités qui lui reviennent en propre. » (Adversus Nestorianos,  I,  24.  P. G., t. LXXXVI  a, col. 1585 C.)
Voici la suite de l’analyse du texte par le Père Martin JUGIE :
Concernant la dernière citation de Léonce de Byzance, voici la référence : Adversus Nestorianos, II, 20, P. G., t.LXXVI  a, col. 1485 c.

Paschasius, diacre de Rome et théologien

« L’Esprit est dit être envoyé par le Père et le Fils, et de procéder à partir de leur substance […] Si vous demandez à ce que la distinction doit être établie entre l’engendrement et la procession, il est clair qu’il y a une différence, que le Fils est engendré d’Un, mais l’Esprit procède des Deux. » (Le Saint-Esprit, I, 12)

Cassiodore (vers 485-vers 580)

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« Le Père est incréé, le Fils engendré, et le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. » (Expositio Psalmorum, Praef. 17)

Saint Avit de Vienne (vers 450-vers 518)

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« Nous affirmons pour notre part que l’Esprit Saint procède du Père et du Fils … C’est la propriété de l’Esprit Saint de procéder du Père et du Fils. » (Contre le Roi Gondebeaud)

Saint Hormisdas (450-523)

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« Grand et incompréhensible est le mystère de la Trinité. Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, une Trinité indivise, et pourtant il est connu parce qu’il est caractéristique du Père d’engendrer le Fils, caractéristique du Fils de Dieu d’être engendré du Père égal au Père, caractéristique de l’Esprit de procéder du Père et du Fils dans une seule substance de la divinité. » (Lettre 79 à l’empereur Justinien, PL 63, 514 B)

Saint Anastase Ier d’Antioche

Le Seigneur, montrant que le Saint-Esprit subsiste par lui, souffla sur ses disciples en disant : Recevez le Saint-Esprit. Ce même Esprit, eux le communiquaient aux croyants en leur imposant les mains. (De nostris rectis dogmatibus vertitatis cité par Jean VECCOS P. G., t. CXLI, col. 621 c.)

Le Père JUGIE (dans Échos d’Orient, tome 35, N°183, 1936. pp. 257-273) nous montre dans sa brève étude sur Saint Anastase Ier d’Antioche comment un disciple de Photius, à savoir Grégoire de Chypre (mort en 1290) est très embarrassé par les écrits du Saint Patriarche Anastase à propos du Filioque. Voici l’étude dans son intégralité :

Saint Grégoire de Tours (vers 538-vers 594)

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« Je crois que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils, qu’il ne leur est pas inférieur, qu’il existait en même temps. Je crois qu’il est Dieu égal au Père et au Fils, étant d’une même nature, d’une omnipotence égale, d’une essence coéternelle , de telle sorte qu’il n’a jamais été sans le Père et le Fils, et qu’il n’est inférieur ni à l’un ni à l’autre. » (Profession de foi, Saint Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs, Liv. I, col.1, ed. J-L-J Librairie, 1823)

IIIe Concile de Tolède (589)

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« Le Saint Concile définit que complète le Credo de NicéeConstantinople : Je crois au Saint-Esprit qui procède du Père et du Fils Credo in Spiritum Sanctum qui ex Patre Filioque procedit » (Mansi, Concil., t. ix, col. 981.)
Le 3ème canon de ce concile prononce aussi l’anathème contre ceux qui refusent de croire que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. (Mansi, Concil., t. IX, col. 985.)

Saint Grégoire le Grand (vers 540-604)

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« Et de fait l’Esprit vient en chaque fidèle, mais il ne demeure singulièrement que sur un seul médiateur, car il (l’Esprit) ne se sépara jamais de l’humanité de celui dont procède sa divinité. » (Enseignements moraux tirés de Job, II, 56, PL 75, col 598)
« Car l’Esprit Paraclet procède éternellement du Père et du Fils » (Dialogues, II, 38 ; PL 66, col 204)

Lire aussi l’article Le passage des Dialogues de saint Grégoire relatif à la procession du Saint-Esprit par le Père Martin JUGIE (dans Échos d’Orient, 1908, Volume 11, Numéro 73,  pp. 321-331).

Boèce (vers 480-524), philosophe et martyr

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« Dieu le Fils procède de Dieu le Père, et le Saint-Esprit des deux à la fois » (Comment la Trinité est un seul Dieu et non trois dieux, PL 64 :1254C)

VIIè siècle

Saint Isidore de Séville (vers 565-636)

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« Le Saint-Esprit est appelé Dieu, parce qu’il procède du Père et du Fils et de Leur essence […] Il y a, cependant, cette différence entre l’engendrement du Fils et la procession de l’Esprit, que le Fils est engendré de l’Un, mais l’Esprit procède des deux. » (Etymologies, VII, 3, 1 et 8)
Il défendit non seulement la même doctrine du Filioque, mais encore ses fondements bibliques, ainsi que le droit des Latins de l’ajouter au Symbole dans sa Lettre VI au dux Claude, 4 à 12 (Opp. tom. VI, page 567). Texte consultable en anglais en cliquant ici.

Saint Maxime le Confesseur (580-662)

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« Il [Le Saint-Esprit] le Saint-Esprit dans son être prend essentiellement son origine du Père par le Fils qui est engendré » (Quaestiones ad Thalassium, 63)
Saint Maxime le Confesseur en plus d’être orthodoxie sans reproche sur le dogme de la Sainte Trinité reproche aux grecs de ne pas accepter le Filioque des latins, c’est en partie ce qu’il explique dans la lettre ci-dessous :

« Sur la procession, [les Occidentaux] apportent les témoignages des Pères latins et bien sûr de Saint Cyrille d’Alexandrie dans sa sainte étude de l’Évangile de Jean. A partir de [ces sources], ils ont montré qu’eux-mêmes ne font du Fils la cause (aitia) de l’Esprit, car ils savent bien que le Père est la Cause unique du Fils et de l’Esprit : de l’un par génération et de l’autre par procession (grec : ekporeusis), mais ils expliquent que [l’Esprit] provient [verbe : proienai] du Père à travers le Fils et manifeste ainsi l’unité et l’immutabilité de l’essence (Lettre à Marin de Chypre, PG 91, 136 AB)

IIIè concile de Constantinople (681)

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Ce concile proclama de fait l’infaillibilité du Pape. On en trouvera toutes les preuves dans notre article :

L’Infaillibilité du Pape proclamée en 681 ?

Cela implique d’une part la « validation » de toutes les professions de foi en le Filioque émanant des Papes que nous avons cités plus haut (saint Damase, saint Léon le Grand, saint Hormisdas et saint Grégoire le Grand). Cela implique également que les Papes du futures ne pourraient pas errer en imposant le Filioque comme dogme de foi divine. Il en va de même de ce que tous les Papes précédents ont enseigné sur la Papauté elle-même (aussi bien son existence en tant que dogme apostolique que la réponse à l’argument que les anti-romains pensent pouvoir tirer de ce même concile contre la Papauté, à travers le cas d’Honorius) et le célibat sacerdotal et le baptême des hérétiques.

C’est le Pape saint Léon II qui ratifia les décret du IIIè concile de Constantinople et qui lui donna sa forme de concile général, lui donnant force obligatoire pour l’Eglise universelle. Il y proclame encore l’infaillibilité du Pape, ratifiant définitivement les sentences précédentes. Voici ses mots :

« Nous avons donc parcouru d’abord avec un extrême empressement les lettres synodiques, dont le langage plein d’élévation nous a frappés. Puis, avec une minutieuse attention, examinant chacune des pièces écrites, les conférant avec les récits des légats apostoliques, nous avons reconnu que le saint, grand et œcuménique concile sixième, réuni avec la grâce de Dieu par décret impérial à Constantinople, s’est conformé dans sa profession de foi dogmatique aux décisions rendues dans le synode œcuménique précédemment tenu à Rome [le concile romain de 680], sous la présidence directe du trône apostolique sur lequel nous sommes maintenant assis. [Saint Léon II expose ensuite en détail la doctrine apostolique proclamée par le concile sur les deux volontés du Christ]. Telle fut en effet la règle de la tradition apostolique et vraie, tracée dans son concile par mon prédécesseur Agathon, d’apostolique mémoire. Cette règle, il la fixa dans la lettre que ses légats remirent de sa part à votre piété, en l’appuyant par les témoignages conformes des Pères et des Docteurs de l’Eglise ; cette règle, le concile général de Constantinople l’a reçue comme un oracle émané du bienheureux Pierre, prince des apôtres ; il y a reconnu la doctrine pure et les marques d’une foi immaculée. Ainsi ce grand, saint et œcuménique concile que votre clémence a réuni, et auquel, pour le service de Dieu, elle a voulu présider, ayant embrassé en tout la doctrine des apôtres et des Pères, ayant reçu avec révérence la définition dogmatique promulguée par le Siège du bienheureux apôtre Pierre, dont, malgré notre indignité, nous tenons la place, à notre tour, nous et par notre ministère le vénérable Siège apostolique lui-même, nous approuvons le décret du concile ; par l’autorité du bienheureux Pierre nous le confirmons comme sur la solidité immuable de la pierre posée par Jésus-Christ pour fondement à l’Eglise. La vénération qui s’attache aux précédents conciles généraux de Nicée, Constantinople, Ephèse, Chalcédoine et Constantinople (deuxième), nous voulons qu’elle soit rendue à cette récente assemblée œcuménique, où le Saint-Esprit vient encore de se manifester pour le salut des âmes et dont toute la gloire dans le Seigneur sera jusqu’à la fin des siècles attribuée à votre piété impériale. » (Lettre III Regi regum, à l’empereur Constantin IV, vers août 682 ; MANSI, XI, 730 et suivants ; PL 96, 404 et 405 ; Mgr Justin FEVRE dans Histoire apologétique de la Papauté, tome 3, page 487, cite ce passage de saint Léon II mais se trompe dans la référence : il indique la colonne 464 au lieu de 404)

Nous avons ici plusieurs éléments. Le premier est que c’est en vertu de l’autorité de l’apôtre Pierre qu’il confirme le concile. Preuve qu’il était clair non seulement pour lui mais aussi pour ses destinataires qu’il était le chef visible et infaillible de droit divin de l’Eglise de Jésus-Christ, et que rien ne pouvait avoir cours sans son approbation expresse ou tacite. Le deuxième est qu’il appelle « oeucuménique » le concile de Rome de 680, réunissant 125 Evêques autour du Pape saint Agathon qui, comme nous l’avons vu, affirme l’infaillibilité des Papes (Saint Agathon, Lettre III Omnium bonorum spes aux empereurs, PL, 87, 1217 et 1220 ; LABBE, Sacrosancta concilia, t. VI, col. 679-682), et en conséquence, d’une part qu’il y croit aussi et ne saurait donc pas condamner Honorius comme hérétique au sens strict, et d’autre part que la confirmation du concile de Constantinople que porte la lettre ne saurait faire de même. Le troisième est le constat que le IIIè concile de Constantinople « pense de même » que ce concile de Rome qui affirme l’infaillibilité des Papes, et qu’il a reçu « comme un oracle émané de la bouche même de Pierre, prince des apôtres », la règle de foi promulguée par saint Agathon, et l’approuve par ce seul motif qu’il a reçu avec révérence cette règle, ce type de la vraie foi, de la tradition apostolique. Pour mieux accentuer encore sa pensée, saint Léon II déclare œcuménique le synode romain tenu par saint Agathon comme nous l’avons dit. Enfin le quatrième, prenant le contrepied du décret conciliaire qui avait mêlé à la définition de la foi les anathématismes, le Pontife donne à la définition de la foi son approbation absolue, quant aux anathématismes, il en détache soigneusement Honorius en spécifiant bien un motif de blâme différent et grandement inférieur à celui des autres, interprétant ainsi de manière authentique l’intention de l’assemblée conciliaire, conformément à ce que ses légats n’auront pas manqué de lui rapporter. Nous démontrons cela dans notre article précité :

L’Infaillibilité du Pape proclamée en 681 ?

Par ailleurs, ce Concile enseigna le Filioque dans ses textes originaux conservé en latin, mais plus tard, les Grecs agiront en faussaires et supprimèrent cette mention (texte original: « Credimus et in Spiritum sanctum Dominum, et vivificatorem ex Patre Filioque procedentem » ; tandis que dans les exemplaires détenus par les Grecs, on lit seulement « ex Patre procedentem »), lors du concile de Florence (où se réunissaient Grecs et Latins), le cardinal JULIANUS fit remarquer cette omission. JULIANUS tenait ses informations d’Emmanuel CALECA, grec converti en 1396 à l’Église romaine. (Cardinal Cesare BARONIUS, Annales Ecclésiastiques, année 680).

Saint Théodore de Cantorbéry (602-690), né en Asie mineure, et le Concile d’Hatfield (681)

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Saint Théodore, Evêque de Cantorbéty en Angeterre, mais néanmoins né à Tarse en Asie mineure et donc témoins de la Tradition orientale, présida un concile à Hatfield. Ce concile déclara :

« Glorifiant Dieu le Père sans commencement, et son Fils unique engendré, engendré du Père avant tous les âges: et l’Esprit Saint, procédant du Père et du Fils, inéffablement. »

VIIIè siècle

Saint Jean Damascène (676-749)

« Et le Saint-Esprit est la puissance du Père révélant les mystères cachés de sa divinité , qui procède du Père par le Fils dans une manière connue de lui-même, mais différente de celle de l’engendrement. » (Exposé de la Foi orthodoxe, 12. P.G., t. XCIV, col. 849 B.)
Le Père Martin JUGIE dans la RevueEchos d’Orient (tome 35, N°183, 1936. pp. 257-273.), en se basant sur le texte grec original, commente cette citation de Saint Jean Damascène, voici son commentaire ci-dessous :

Saint Paulin d’Aquilée (vers 735-802)

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Saint Paulin, patriarche d’Aquilée déclara nécessaire l’addition du Filioque à cause des « hérétiques qui murmurent que le Saint-Esprit procède du Père seul. » (DS 617 ; Mansi, coll. Conc., t.13, pp. 834-845 (Paris, 1902) ; DTC V, 2314)

Adrien Ier (700-795)

« Le Pape Adrien Ier défendit la position de Saint Taraise au IIè Concile de Nicée contre les théologiens de Charlemagne, en affirmant que le « per Filium » (« Le Saint-Esprit procède du Père par le Fils ») est une position tout à fait orthodoxe qui tend déjà vers le Filioque comme confirmé plus tard lors du Concile de Florence. » (A. PALMIERI, Dictionnaire de théologie catholique, V (1913), col. 2313, art. « Filioque »)

IIè Concile de Nicée (787)

Saint Taraise, Patriarche de Constantinople, Profession de Foi au IIe Concile de Nicée :
« L’Esprit Saint, Seigneur qui donne la vie, est celui qui procède du Père par le Fils. » (Mansi XII:1122D)

Concile de Frioul (796)

« Et l’Esprit Saint, vrai Dieu, est vraiment et proprement Esprit Saint : ni engendré, ni créé, mais procédant en dehors du temps et inséparablement du Père et du Fils. Il a été, est et sera toujours consubstantiel, coéternel et égal au Père et au Fils. Et jamais le Père ou le Fils n’a été sans l’Esprit Saint, ni l’Esprit Saint sans le Père et le Fils. » (Profession de Foi, Denz. 618)

IXè siècle

Saint Léon III

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Dans une lettre aux églises orientales, Saint Léon III affirme sa croyance en :

« L’Esprit Saint, qui procède du Père et du Fils, consubstantiel, coéternel avec le Père et le Fils. Le Père, Dieu complet par lui-même, le Fils, Dieu complet engendré par le Père, le Saint-Esprit, Dieu complet procédant du Père et du Fils… » (Swete, H. B. On the History of the Doctrine of the Procession of the Holy Spirit from the Apostolic Age to the Death of Charlemagne. Cambridge and London, 1876. p. 230.)

Charlemagne envoya des députés à Léon III afin d’introduire le Filioque dans le Symbole mais le Pape préféra avec raison la prudence de ne pas scandaliser les grecs, voici une partie de la conférence :

« – Les députés de Charlemagne : Mais Saint-Père, vous venez de dire qu’il fallait croire le Filioque, l’affirmer et le défendre, n’est-ce-donc pas un devoir de l’enseigner ?
– Pape Saint Léon III : Sans doute.
– Députés : Mais alors, est-il possible d’être sauvé sans le savoir ?
– St Léon III : Non, pour une personne capable de comprendre cette question subtile. Mais beaucoup de mystères ne sont à la portée de tous les fidèles. » (Smaragde de Saint-Mihiel, Acta collationis Romanae, PL 102, 9715)

IVè concile de Constantinople (870)

Le Pape Adrien II fit souscrire tous les Pères grecs et latins à un extrait de la Profession de Foi de saint Hormisdas lors de la 10e session du 28 février 870. L’extrait est le suivant :

« Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Matthieu XVI,18) ; ce qui a été dit et prouvé par les faits; car la religion catholique a toujours été gardée sans tache dans le Siège apostolique et la doctrine catholique toujours professée dans sa sainteté (…) Nous espérons mériter de rester dans la communion avec vous que prêche le Siège apostolique, communion dans laquelle réside, entière et vraie, la solidité de la religion chrétienne. »

Or, comme nous l’avons vu, ce document contient le Filioque :

« Grand et incompréhensible est le mystère de la Trinité. Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, une Trinité indivise, et pourtant il est connu parce qu’il est caractéristique du Père d’engendrer le Fils, caractéristique du Fils de Dieu d’être engendré du Père égal au Père, caractéristique de l’Esprit de procéder du Père et du Fils dans une seule substance de la divinité. » (Profession de Foi, PL 63:514B)
Ce témoignage présente un intérêt particulier. En effet, d’une part il contient le Filioque alors que ce n’était absolument pas le sujet de l’affaire en cause: il s’agissait de mettre fin à l’hérésie monophysite; et d’autre part il était faire souscrire aux évêques d’Orient, signe de sa grande importance. Donc si Hormisdas a cru pouvoir inclure cette clause « hors sujet » dans une profession de foi à faire souscrire à tous les évêques d’Orient, c’est que le Filioque était à son époque la croyance générale dont l’inclusion au texte ne causerait pas de problème et passerait même inaperçue tellement il était normal de professer cette doctrine.
Mais il faut encore ajouter que ce document, à l’instar de la Lettre de saint Agathon présentée lors du IIIè concile de Constantinople, elle affirme aussi la parfaite orthodoxie des évêques de Rome en vertu des promesses faites à saint Pierre Par ailleurs, ce concile sous:
Cette parfaite allégeance à Rome et la reconnaissance de la pureté perpétuelle de sa foi témoigne que les Pères du Concile croyaient au Filioque.
Les Orthodoxes contestent l’oeucuménicité de ce concile. Nous répondrons à cette objection dans un futur article.

Les Papes, Photius et le Filioque

Le coryphée du schisme « orthodoxe« , Photius (entre et falsifia la lettre qui lui fut envoyée par le Pape saint Nicolas Ier pour obtenir la faveur d’un concile qu’il avait convoqué. Plus tard, au XIVè siècle, des « orthodoxes » forgèrent la fausse Lettre de Jean VIII à Photius, ou Jean VIII aurait condamné le Filioque. Tout cela est exposé dans notre page Jean VIII, Photius et le Filioque.

Nous ajoutons, au sujet de la falsification à l’origine de la « fameuse » Lettre de Jean VIII à Photius, que c’était une habitude grecque de falsifier les documents. Nous n’affirmons pas l’existence de cette habitude à la légère. En effet, des faits et des témoignages antiques font état de l’habitude Grecque de falsifier les textes :

La première occurrence de falsification de documents par des grecs est peut-être dans les actes du concile de Nicée, dans lesquels il est probable que les historiens Socrate ou Sozomène ou, plus probablement encore, des Grecs avant eux, aient ajoutée une fausse intervention de l’évêque Paphnuce afin de faire croire à l’apostolicité du clergé marié. Nous exposons cela dans notre article L’intervention de Paphnuce au concile de Nicée, mythe ou réalité ?, ainsi que dans notre article Le célibat des prêtres vient des apôtres !

Saint Léon le Grand (vers 395-461) se lamenta, parce que certains avaient falsifié sa lettre à Flavien. Après avoir changé quelques ver­bes et syllabes, les faussaires soutenaient que le pape Léon serait tombé dans l’hérésie de Nestorius (Lettre Puritatem fidei, 10 mars 454).

Suite au concile de Chalcédoine (451), des faussaires grecs ajoutèrent un 29è et un 30è canons aux canons initiaux qui n’étaient qu’au nombre de 28 (27 réguliers et un dernier irrégulier). Nous développons cela dans notre article intitulé Le 28è canon du Concile de Chalcédoine (451) à l’endroit suivant : II) Le cas du 28è canon => D) Histoire frauduleuse du canon et manifestation de la soumission à Rome => 2) Les 29è et 30è canons : des interpolations tardives => a) Des canons absents des anciennes collections.

Saint Grégoire le Grand (vers 540-604) :

« J’ai examiné avec soin le concile d’Ephèse, et n’y ai rien trouvé touchant Adelphius, Sava et les autres qu’on dit avoir été condamnés. Nous croyons que, comme le concile de Chalcédoine a été falsifié en un endroit par l’Eglise de Constantinople, on a fait quelque altération semblable au concile d’Ephèse. Cherchez dans les plus anciens exemplaires de ce concile, mais ne croyez pas aisément aux nouveaux : les Latins sont plus véridiques que les Grecs ; car nos gens n’ont pas tant d’esprit, et n’usent point d’impostures. » (Lettre à Narcès, Registre des Lettres, Livre VI, Lettre 14)

Le concile « in Trullo » (691-692) falsifia le 2è canon du IIIè concile de Carthage (16 juin 390), en lui ajoutant du texte pous lui faire dire exactement l’inverse de ce qu’il dit. Ce canon porte sur le célibat des prêtres. Nous prouvons cela dans notre article intitulé Les falsifications, mensonges et contradictions du concile « in Trullo » (691-692) prouvent que l’église orthodoxe n’est pas l’Eglise de Jésus-Christ

Nous soulignons au passage que ce seul fait prouve que l’église orthodoxe ne peut pas être la vraie Eglise du Christ. En effet, cette dernière considère le concile « in Trullo » comme faisant partie du VIè concile oeucuménique et donc comme infaillible. Aussi, comme il est impossible que Dieu ait pu permettre la validation d’un mensonge par la voie de l’enseignement infaillible de Son Eglise, il est donc impossible que l’église orthodoxe qui croit ce canon couvert de l’infaillibilité soit la vraie Eglise.

Saint Nicolas Ier (vers 800-867) donna une autorisation basée sur un document qu’il avait reçu de Grèce, mais en précisant :

« pourvu que ce document ne soit pas falsifié selon la coutume des Grecs (non falsata more Grae­corom) » (Lettre Proposueramus quidem, à l’empereur Michel l’Ivrogne du 28 septembre 865)

Anastase le Bibliothécaire (vers 815-880) :

« Ajouter ou ôter aux actes des conciles sont des entreprises ordinaires aux Grecs. C’est ainsi que, dans le second concile, ils ont donné des privilèges au siège de Constantinople contre les canons de Nicée. Ils attribuent au troisième concile quelques canons qui ne se trouvent point dans les plus anciens exemplaires latins. Ils en ont ajouté un au quatrième concile touchant les privilèges de Constantinople, que jamais le pape saint Léon n’a voulu recevoir. Ils montrent aussi un grand nombre de canons, la plupart contraires à l’ancienne tradition, qu’ils attribuent faussement au sixième concile [ndlr : les canons du concile « in Trullo]. Enfin, dans le septième concile, ils retranchent de la lettre du pape Adrien ce qui regarde l’ordination de Taraise et les néophytes en général. » (Labbe, VIII, 961)

Au Xè siècle tout l’Orient produit un grand nombre de faux canons du Concile de Nicée. On les retrouve en arabe, copte (l’ancien égyptien), éthiopien, arménien, chaldéen et syriaque. L’Occident ne les connut qu’au XVIè siècle dans leur version arabe, d’où leur nom de « canons arabiques » ou « paraphrase arabe », donc ni Rome ni l’Occident n’ont quoi que ce soit à voir avec leur formation.Ces canons traduisent sans doute quand même l’intention des Pères de Nicée, transmise par tradition orale en Orient. Aussi ces canons sont remarquables car ils témoignent de la foi en la Papauté de tous ces peuples orientaux au Xè siècle. Nous exposons cela dans notre article La Papauté au concile de Nicée (325) à la section « IV) Le 6è canon du Concile de Nicée et la Papauté => C) Ce canon n’a-t-il pas quand même une signification papiste ? => 3) Les canons arabiques reconnaissent la Papauté ».

L’Occident aussi a eut son lot de faussaires. Par exemple le rédacteur angevin des « Fausses décrétales » fit illusion pendant des siècles ! Nous ne pouvons d’ailleurs qu’inviter nos lecteurs à prendre connaissance de la réfutations des accusations antipapistes liées à ces documents, en lisant notre article La vérité sur les « Fausses Décrétales d’Isidore Mercator ».

26 commentaires sur “Le Filioque chez les Pères de l’Eglise

  1. JoeMarie
    23 Mai 2017

    Super merci pour cet article !
    Bonne continuation

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Cette entrée a été publiée le 22 Mai 2017 par dans Foi Catholique, et est taguée , .