+†+Yesus Kristus azu+†+

« Il n’est pour l’âme aliment plus suave que la connaissance de la vérité » (Lactance)

Comment Tertullien (vers 155-vers 230) témoigna, après en être sorti, que la véritable Eglise obéissait à l’Evêque de Rome

Notre dossier sur la Papauté : ici

Tertullien (vers 155-vers 230) a-t-il rendu témoignage à la Papauté ? Si vous posez cette question à la plupart des catholiques les plus instruits, ils vous répondront non ! C’est parce que son témoignage n’est pas évident puisqu’il ne s’agit pas d’une affirmation directe. Mais il en témoigna indirectement lorsque, après avoir quitté l’Eglise, il l’attaqua ! En effet, à cette occasion il s’en prit à l’Evêque de Rome en se moquant de lui, en lui attribuant toutes les prérogatives que la véritable Eglise lui attribuait, afin de créer une distorsion satirique entre ce rôle et l’erreur qui aurait été la sienne. C’est ce que nous nous proposons de démontrer ici. Mais avant cela nous nous allons réfuter une idée parfois répandue par les anti-catholiques d’après laquelle Tertullien aurait affirmé que l’Eglise de Jérusalem était, dans l’organisation de l’Eglise, supérieure aux autres.

Voici le plan de notre étude :

I) Tertullien n’a pas parlé de l’Eglise de Jérusalem comme supérieure aux autres

II) L’apostasie de Tertullien : sa chute dans le montanisme

III) Comment il témoigna de la Papauté en s’opposant à elle et à la vraie Eglise

A) La condamnation du montanisme par l’Evêque de Rome mit cette doctrine en déroute dans toute l’Eglise

B) Tertullien appelle l’Evêque de Rome « Le souverain Pontife, c’est-à-dire l’évêque des évêques »

1) Le titre de « souverain pontife »

a) Ce que ce titre signifiait à l’époque

b) En appliquant ce titre à l’Evêque de Rome, Tertullien témoigne de l’analogie de son rôle

C) Le titre d' »évêque des évêques »

D) S’agit-il bien de l’Evêque de Rome ?

1) Une évidence d’après le contexte

2) Une évidence reconnue par les auteurs non-catholiques

3) Origène (vers 185-vers 254), contemporain de Tertullien, parle l’Eglise de Rome de l’époque de saint Zéphyrin comme de « la plus ancienne de toutes« 

4) Le témoignage de l’évêque nord-africain saint Optat de Milève

5) Le témoignage de saint Jérôme

a) L’affirmation de saint Jérôme

b) La sévérité de ce passage est probablement due à une falsification…

c) … ou à une rancune de saint Jérôme contre le clergé romain mais pas contre la Papauté

d) Un témoignage tout de même probant quant à l’origine romaine de l’opposition à Tertullien

D) Les autres témoignages extérieurs qu’il fit de la foi de la véritable Eglise

1) L’Evêque de Rome est appelé « chef de l’Eglise »

2) Les Evêques de Rome héritent les prérogatives de saint Pierre d’être la pierre sur laquelle l’Eglise est fondée, d’avoir les clefs du Royaume des Cieux et d’être le lien de la communion universelle

I) Tertullien n’a pas parlé de l’Eglise de Jérusalem comme supérieure aux autres

Avant de montrer comment Tertullien a témoigné de la Papauté, répondons à l’objection qu’il aurait parlé de l’Eglise de Jérusalem comme de la plus importante. Nous répondons à cela dans notre article Des Pères de l’Eglise ont-ils placé le siège de Jérusalem au dessus de celui de Rome ?

II) L’apostasie de Tertullien : sa chute dans le montanisme

Comment Tertullien a-t-il témoigné de l’existence de la Papauté ? Il en a témoigné en s’y opposant ! En effet, un événement triste dans la vie de Tertullien fut son apostasie en l’an 207 de la vraie foi pour adhérer à la secte des adeptes de Montan ou Montanus de Phrygie, appelés par commodité « montanistes » mais dont le nom original est « Phrygiens » ou « Cataphrygiens », qui avait une hiérarchie parallèle. Voici un aperçu de leur doctrine d’après saint Augustin (354-430) :

« Les Cataphrygiens. Montan, en qualité de Paraclet, et ses deux prophétesses,Priscilla et Maximilla, établirent cette secte d’hérétiques. Comme ils étaient nés dans la province de Phrygie, et qu’ils y avaient vécu, ils en donnèrent le nom à leurs adeptes. Aujourd’hui encore les habitants de ce pays suivent leurs erreurs. Selon eux, le Saint-Esprit,promis par le Sauveur, était sans doute descendu sur les Apôtres, mais ils en avaient eux-mêmes reçu une plus riche effusion. Les secondes noces étaient pour eux de vrais adultères. Saint Paul les avait autorisées, parce que, de son temps, on n’était point encore parvenu à la perfection : il ne connaissait donc la loi qu’à demi et ne prophétisait qu’à demi (I Cor. XIII, 9, 10). Ils poussent le délire au point d’affirmer que le règne de la perfection a commencé avec Montanet ses prophétesses. A ce qu’on dit, les Cataphrygiens s’adonnent à de mystérieuses et abominables cérémonies. Avec une lancette, ils pratiquent une foule de piqûres sur le corps d’un enfant d’un an : le sang qui en sort, ils le mélangent avec de la farine, en font du pain, et se préparent ainsi une sorte d’eucharistie. Si l’enfant meurt de ses blessures , on le regarde comme un martyr : s’il y survit, comme un grand prêtre » (Des hérésies, XXVI)

Paradoxalement, après son apostasie, il combattra avec encore plus d’acharnement les hérésies gnostiques qui minent la Chrétienté au IIIe siècle. Rompant ainsi en 207 avec l’Église traditionnelle, ses positions deviennent plus rigoristes. En effet, l’hérésie de Montan consistait entre autres en un rigorisme excessif, ce qui conduisaient les montanistes à refuser l’absolution à ceux qui avaient commis l’homicide, l’apostasie, l’idolâtrie, l’adultère et la fornication (De la Pudicité, II, VII, XIX).

Ayant donc quitté la véritable Eglise, il témoigna par ses propos, parfois moqueurs, qu’à l’intérieur de celle-ci le chef universel était l’Evêque de Rome !

III) Comment il témoigna de la Papauté en s’opposant à elle et à la vraie Eglise

A) La condamnation du montanisme par l’Evêque de Rome mit cette doctrine en déroute dans toute l’Eglise

Tertullien affirme qu’un Evêque de Rome dont on ne sait s’il s’agit de saint Eleuthère, saint Victor, saint Zéphyrin ou saint Calixte (ou Callixte) fut montaniste avant de changer d’avis sous l’influence de Praxéas, adepte de l’hérésie monarchianiste. En  réalité cette affirmation est fausse. Pour la réfuter nous revoyons aux chapitres consacrés à ces Papes dans les livres disponibles dans nos articles Réponses aux objections historiques contre la primauté et l’infaillibilité du Pape (1) et Histoire apologétique de la Papauté. Toujours est-il qu’il faut avoir cette donnée en tête pour comprendre le passage suivant de Tertullien :

« Praxéas, en effet, transporta le premier de l’Asie à Rome ce genre de perversité, homme d’un caractère inquiet, enflé par l’orgueil du martyre, pour quelques moments d’ennui dans une prison de quelques jours, alors même que, s’il eût livré son corps aux flammes, il n’aurait rien gagné, puisqu’il n’a pas l’amour de Dieu, dont il a détruit les dons. L’évêque de Rome reconnaissait déjà les prophéties de Montan, de Prisca et de Maximilla, et par cette reconnaissance il donnait la paix aux Eglises d’Asie et de Phrygie, lorsque Praxéas, en lui rapportant des choses controuvées sur les Prophètes eux-mêmes et leurs églises, et en défendant l’autorité de ses prédécesseurs, le força de révoquer les lettres de paix qui étaient déjà parties, et le détourna du dessein qu’il avait de recevoir les dons nouveaux. Praxéas à Rome rendit donc un double service au démon; il chassa la prophétie et il introduisit, l’hérésie; il mit en fuite le Paraclet, et il crucifia le Père. L’ivraie semée par Praxéas avait fructifié; car «elle avait été jetée ici où nous sommes pendant que le grand nombre dormait,» dans la simplicité de la doctrine.» » (Contre Praxéas, I)

Que nous apprend ce texte ? Que pour Tertullien, l’admission, certes fausse en réalité, du montanisme par l’Evêque de Rome avait pour effet de donner « la paix aux Eglises d’Asie et de Phrygie ». Pourquoi cela sinon en raison de la juridiction universelle de cette Evêque ? Par ailleurs, l’Evêque de Rome rétracta prétendument ses lettres de paix et cela suffit à ruiner l’influence de la secte, Tertullien le constate avec amertume. « Praxéas à Rome rendit donc un double service au démon; il chassa la prophétie et il introduisit, l’hérésie; il mit en fuite le Paraclet, et il crucifia le Père », c’est tout de même fort qu’un simple Evêque puisse faire cela s’il n’a vraiment pas le rang de chef de l’Eglise !

B) Tertullien appelle l’Evêque de Rome « Le souverain Pontife, c’est-à-dire l’évêque des évêques »

Plus tard, il reprocha au Pape (on ne sait avec certitude si il s’agit de saint Zéphyrin ou saint Calixte) d’absoudre les adultères qui faisaient pénitence, ce qu’il refusait en raison de ses excès montanistes :

« N’aurais-je pas pu, moi aussi, étouffer la vérité sur ce point? J’apprends qu’un édit est affiché, et même qu’il est péremptoire. Le souverain Pontife, c’est-à-dire l’évêque des évêques, parle en ces termes: « Quant à moi, je remets le péché de l’adultère et de la fornication à ceux qui ont fait pénitence. » O édit, sur lequel on ne pourra écrire: Bonne action! Et où affichera-t-on cette libéralité? sur les portes des passions, j’imagine, et au-dessous de l’enseigne des passions. Une pareille pénitence doit se promulguer là où réside l’impudicité. Il faut lire son pardon là où l’on entrera avec l’espérance de son pardon. Mais quoi! c’est à la porte de l’église qu’on le lit! c’est dans l’église qu’on le proclame; et elle est vierge! Loin, loin de l’épouse du Christ une telle publication! Celle qui est véritable, qui est pudique, qui est sainte, empêchera la souillure d’arriver même à ses oreilles. Elle n’a point de fornicateurs auxquels elle promette cette grâce. En eût-elle, elle ne la promettrait pas, parce que « le temple de Dieu, élevé par la main des hommes, a été appelé une caverne de voleurs, » plutôt que d’adultères et de fornicateurs. » (De la pudicité, I)

1) Le titre de « souverain pontife »

a) Ce que ce titre signifiait à l’époque

Il dit que le Pape est « Le souverain Pontife, c’est-à-dire l’évêque des évêques ». Il serait gravement anachronique de penser qu’il appelait le Pape « souverain pontife » de la même manière que les catholiques actuels appellent le Pape « souverain pontife ». En effet, à l’origine « pontife » vient du latin « pontifex » signifiant « celui qui fait le pont (sacré) » , c’est-à-dire celui qui fait le pont entre le monde des hommes et celui des dieux. Aussi les pontifes étaient-ils les prêtres païens, et le « pontifex maximus » (le « souverain pontife ») était-il l’empereur. Ce n’est qu’au IVè siècle que le terme prit un nouveau sens extensif pour désigner tous ceux qui étaient censés faire le pont entre le divin et l’humain, quelque soit leur religion. C’est à la fin du IVè siècle qu’on commença à donner aux évêques chrétiens le titre de « pontifes », et c’est à cette époque que saint Jérôme dans sa traduction latine de la Bible : la Vulgate traduisait régulièrement le mot « prêtre » (juif) par « pontifex ».

b) En appliquant ce titre à l’Evêque de Rome, Tertullien témoigne de l’analogie de son rôle

Aussi Tertullien, appelant l’Evêque de Rome « souverain pontife » pour se moquer de lui en l’associant au rôle païen de l’empereur, témoigna-t-il par analogie de ce qu’était l’Evêque de Rome pour la vraie Eglise : l’Evêque de Rome était pour la vraie Eglise ce que l’empereur était pour la religion païenne : le chef universel et le lien suprême entre le divin et l’humain. Autrement pourquoi se serait-il moqué ainsi de l’Evêque de Rome et non de n’importe quel autre Evêque non-montaniste ?!

C) Le titre d' »évêque des évêques »

Par ailleurs cette interprétation est confirmée par le fait qu’il l’appelle « l’évêque des évêques« , cela ne s’invente pas ! S’il l’appelle ainsi c’est parce que c’est le rôle qu’il détient au sens de la vraie Eglise, et il veut créer une distorsion satirique entre ce rôle et l’erreur qui serait la sienne.

D) S’agit-il bien de l’Evêque de Rome ?

Mais avons-nous la certitude que Tertullien s’adresse bien à l’Evêque de Rome ? En effet le texte ne le dit nullement. Mais tous les éléments externes au textes nous l’indiquent.

1) Une évidence d’après le contexte

Comme nous l’avons vu plus haut dans Contre Praxéas, c’est par l’opposition de l’Evêque de Rome que le montanisme connut sa déroute universelle. Aussi serait-il normal que Tertullien qualifie ainsi celui dont l’autorité dans l’Eglise est universelle et qui causa la chute du montanisme.

De plus comme nous le prouvons dans notre article La Papauté depuis les apôtres ! les traces de l’existence de la Papauté sont déjà nombreuses à l’époque, il serait donc naturel qu’il en soit ainsi dans cette situation.

2) Une évidence reconnue par les auteurs non-catholiques

Certains auteurs, soit non-catholiques pour écarter un témoignage en faveur de la Papauté, soit, même, catholiques, pour épargner Tertullien, ont affirmé qu’il parlait non de l’Evêque de Rome comme du chef de l’Eglise universelle, mais de l’Evêque de Carthage, désigné comme chef de l’Eglise d’Afrique du Nord. Mais le protestant August NEANDER (1789-1850), malgré sa répugnance à admettre tout ce qui peut confirmer la suprématie du Pape (on le voit entre autres avec ses arguments ridicules pour nier que saint Irénée ait témoigné de l’infaillibilité pontificale, voire notre article La Papauté au IIè siècle : le témoignage de saint Irénée de Lyon), n’hésite pas à dire qu’il s’agit bien réellement ici de l’évêque de Rome (Geist des Tertullians, p. 263), ainsi que le catholique Père Friedrich BRENNER (1784-1848) dans Katholische Dogmatik, Volume I, page 181 et Binterim, Denkwürdigkeiten des Christ-Katholischen Kirche, Volume III, page 90. Notons en plus que l’épiscopat de saint Cyprien à Carthage une génération après Tertullien nous montre abondamment que l’évêque de Carthage n’avait pas un tel rôle dans l’Eglise d’Afrique du Nord. Même deux siècles plus tard, c’est saint Augustin, évêque d’Hippone, et non l’évêque de Carthage, qui présida les conciles de Carthage (juin 416) et de Milève (septembre 416), lire notre article :

Un Papiste nommé saint Augustin

3) Origène (vers 185-vers 254), contemporain de Tertullien, parle l’Eglise de Rome de l’époque de saint Zéphyrin comme de « la plus ancienne de toutes« 

« Adamantios [c’est le nom d’Origène], écrit qu’au moment où Zéphyrin gouvernait l’église de Rome [198-217], il se rendit dans cette ville, parce qu’il avait l’intention, comme il le dit ailleurs, de voir de près cette église, la plus ancienne de toutes. Après y avoir séjourné un peu de temps, il revint à Alexandrie. » (Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, Livre VI, chapitre 14 dans PG, 20/554)

Dans ce passage, la primauté romaine ne saute pas aux yeux, mais pensons au motif qui fit faire le déplacement d’Origène à Rome : « parce qu’il avait l’intention, comme il le dit ailleurs, de voir de près cette église, la plus ancienne de toutes. », comme nous l’apprend Eusèbe. Aussi il le fit sans même en avoir de nécessité particulière, et ce alors même que s’il voulait se rendre en d’autres Eglise apostoliques, il y en avait à foison bien plus proche de chez lui que Rome !

Il n’avait qu’à passer le pas de sa porte pour visiter une Eglise apostolique : celle d’Alexandrie, Eglise gouvernée par l’Evangéliste saint Marc !

Il y avait Jérusalem, la ville où se déroulèrent tant d’évènements évangéliques de premier plan ! C’est en cette ville que se déroulèrent une large et capitale partie de la prédication publique de Jésus-Christ, ainsi que tout ce qui a directement trait à la Rédemption et à l’envoie en mission de l’Eglise : institutions de la Messe et de l’Eucharistie, Passion, Crucifixion, Résurrection, Pentecôte et Ascension ! Elle qui fut le centre névralgique de l’Eglise naissante, le siège du premier concile en 49 qui proclama que les païens convertis n’étaient pas obligés de se soumettre à la loi juive, et enfin celle qui fut gouvernée par saint Jacques, cousin du Christ ! Eglise de Jérusalem que saint Irénée de Lyon (vers 125-vers 202) appelle « l’Eglise de laquelle toute Eglise a eu son commencement, la métropole des citoyens du Testament Nouveau » que Tertullien (vers 155-vers 230) appelle « matrices et sources de la foi » et que saint Épiphane de Salamine (vers 315-403) appelle enfin « trône [de Jésus-Christ] sur la terre » ! Nous précisons que ces propos ne remettent pas en cause la primauté romaine, comme nous le démontrons dans notre article :

Des Pères de l’Eglise ont-ils placé le siège de Jérusalem au dessus de celui de Rome ?

Il y avait l’Eglise d’Antioche, fondée et gouvernée pendant sept ans par saint Pierre en personne, ville où « Ce fut à Antioche d’abord que les disciples reçurent le nom de chrétiens » (Actes XI, 26), et gouvernée jusqu’en 107 par saint Ignace d’Antioche (vers 35 – vers 110) dont la pureté de la doctrine était telle que les lettres qu’il écrivit aux Eglises d’Asie mineure, irriguées par l’enseignement et le gouvernement de l’apôtre saint Jean lui-même jusqu’à très peu de temps auparavant (Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 23 ; Saint JérômeLes hommes illustres, IX), causa l’admiration de ses lecteurs, au point que ces lettres y furent religieusement rassemblées et diffusées :

« Comme vous nous l’avez demandé, nous vous envoyons les lettres d’Ignace, celles qu’il nous a adressées et toutes les autres que nous avons chez nous ; elles sont jointes à cette lettre. De fait vous pourrez en tirer grand profit, car elles renferment foi, patience, et toute édification dues à notre Seigneur. Faites-nous savoir ce que vous aurez appris de sûr d’Ignace et de ses compagnons. » (Saint Polycarpe de Smyrne, Lettre aux Philippiens, XIII)

Il y avait encore toutes les Eglises d’Asie mineures et de Grèce, fondées par les saints Pierre, Paul et Jean, spécialement celles d’Ephèse et de Smyrne dont saint Irénée garantit la perfection doctrinale (Contre les hérésies, III, 3, 4). Eglise de Smyrne qui avait été gouvernée jusqu’en 155 par saint Polycarpe de Smyrne (vers 69-155), lui-même disciple de l’apôtre saint Jean qui était en grande réputation, dont saint Irénée fait de grand éloges (Contre les hérésies, III, 3, 4Lettre à Florinus, citée par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, V, 20, 4-6). Et l’Eglise d’Ephèse d’abord gouvernée par le saint Timothée, puis par l’apôtre saint Jean lui-même (Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 23 ; Saint JérômeLes hommes illustres, IX).

Il y avait l’Eglise de Crête dont saint Paul confia le gouvernement à saint Tite. Il y avait enfin une foule d’autres Eglises fondées par des apôtres dont ils remirent le gouvernement à des disciples de confiance et parfois-même auxquelles ils envoyèrent des Epîtres canoniques !

Pourquoi donc aller jusqu’à Rome ? Une seule réponse possible : l’autorité universelle de droit divin de son Evêque !

De plus il faut réaliser la portée du terme « église, la plus ancienne de toutes », car il ne s’agit évidemment pas d’une plus grande ancienneté chronologique, mais symbolique, dans le sens où l’ancienneté est une manière de désigner l’autorité. elle nous est expliquée par le Cardinal Louis BILLOT, SJ :

« Mais que doit-on entendre sous ces épithètes ? Quand on parle de « l’Église la plus importante », on ne pense pas tellement au nombre des fidèles, puisqu’il est hors de doute qu’à cette époque d’autres églises auraient pu revendiquer ce titre à l’égal de Rome ; on pense surtout à l’étendue de l’autorité. En disant que cette église est « connue de tous » [ndlr : ce sont des références à saint Irénée], on veut désigner l’église plus illustre et plus excellente que toutes les autres et que toutes les autres reconnaissaient et vénéraient comme leur tête et comme la première. En disant qu’elle est « la plus ancienne de toutes », on ne se place pas au point de vue chronologique, puisqu’il est avéré que l’église de Jérusalem a été fondée aussitôt après l’Ascension du Seigneur, que celle d’Antioche, où on a pour la première fois désigné du nom de chrétiens les disciples du Christ, a elle aussi précédé celle de Rome dans le temps. Saint Irénée et Origène disent que l’église de Rome est la plus ancienne de toutes en raison de sa dignité et de sa suprématie, exactement de la même manière que dans les Actes des apôtres et dans leurs épîtres on appelle anciens ou vieillards tous ceux qui ont l’autorité dans l’Église [ndlr : de même que saint Paul disant à saint Timothée : « Que personne ne te méprise à cause de ta jeunesse » (I Timothée IV, 11) ; cela signifie que les premiers siècles de l’Eglise qualifiait d’anciens les détenteurs de l’autorité et non les plus âgés]. C’est pourquoi, cette expression « la plus ancienne de toutes » équivaut à dire que l’église de Rome était l’église placée à la tête de toutes les autres et la première en dignité. » (L’Église, Courrier de Rome, 2010, n° 880, tome 2, pages 414 et 415)

4) Le témoignage de l’évêque nord-africain saint Optat de Milève

A peine plus d’un siècle après les faits, un illustre évêque d’Afrique du Nord, saint Optat de Milève (mort vers 397) écrivait les mots suivants dans sa réfutation de l’hérétique Parménien :

« Tu as voulu en quelque sorte ressusciter avec leurs erreurs des hérétiques qui étaient déjà morts et enterrés par l’oubli et dont les fautes et les noms mêmes paraissaient ignorés dans les provinces d’Afrique. Marcion, Praxéas, Sabellius, Valentin et les autres, jusqu’aux cataphrygiens, ont été vaincus de leur temps par Victorin de Pettau, Zéphyrin de Rome, Tertullien de Carthage et les autres défenseurs de la foi catholique. Alors pourquoi fais-tu la guerre à des morts qui n’ont rien à voir avec l’affaire de notre temps ? » (Contre les donatistes, Contre Parménien, Livre I, Chapitre 9 ; PL 11/896-897)

5) Le témoignage de saint Jérôme

a) L’affirmation de saint Jérôme

Saint Jérôme (347-420) nous apprend que c’est à l’Eglise de Rome que Tertullien eut à lutter dans cette affaire :

« Cet illustre écrivain resta la moitié de sa vie simple prêtre; ensuite la haine et les procédés outrageants du clergé de Rome le jetèrent dans l’hérésie des montanistes : il préconisa la nouvelle prophétie et combattit l’Eglise dans maints volumes » (Les hommes illustres, 52)

b) La sévérité de ce passage est probablement due à une falsification…

On peut se demander pourquoi saint Jérôme porte un jugement aussi sévère sur le clergé romain ? Premièrement il faut savoir que cela ne peut pas être retenu contre la Papauté, pour s’en convaincre il suffira de lire ce que nous rapportons de lui dans notre article Saint Jérôme (347-420) sur « la Chaire de Pierre sur laquelle l’Eglise est bâtie ». Deuxièmement il n’est pas impossible que ce passage de cet ouvrage ait été falsifié. En effet, en un autre endroit du même ouvrage il écrit en parlant du prêtre Caïus ou Gaïus qui vécu à l’époque concernée :

« Soutint, sous l’épiscopat de Zéphyrin, c’est-à-dire sous le règne de Caracalla, une discussion remarquable contre Proculus, sectateur du montanisme, et lui reprocha sa témérité à défendre la nouvelle prophétie. Dans cet écrit il donne la liste des épîtres de saint Paul, et n’en compte que treize parce qu’il prétend que la quatorzième, adressée aux Hébreux, n’est pas de lui. Jusqu’à ce jour les Romains ont contesté l’authenticité de cette épître.  » (Les hommes illustres, 58)

Cela ne concorde pas avec les propos du même saint Jérôme au sujet de Tertullien et de sa chute dans le montanisme. En effet, il y est dit qu’un prêtre de Rome, qui ne saurait avoir agit en indépendance de son évêque, saint Zéphyrin, « soutint une discussion remarquable« , ce qui s’oppose à « la haine et les procédés outrageants du clergé de Rome« , qui plus est sur le sujet précis du montanisme. Cela renforce l’idée d’une falsification : saint Jérôme ne peut pas avoir affirmé en même temps l’apostasie dans le montanisme de Tertullien à cause de « la haine et les procédés outrageants du clergé de Rome », tout en affirmant de Caïus, qui n’avait assurément pas des caractéristiques, d’avoir soutenu « une discussion remarquable contre Proculus, sectateur du montanisme » !

L’idée d’une falsification n’est pas folle : les ariens falsifièrent le passage du même ouvrage consacré à Fortunatien d’Aquilée pour faire croire qu’il avait adhéré à l’arianisme (chapitre 97), alors que saint Jérôme écrit ailleurs au sujet du même Fortunatien :

« Et ne pensez pas que j’exige peu de chose; c’est la perle de l’Évangile que je demande : Les paroles du Seigneur, paroles pures, argent éprouvé par le feu, purifié par le creuset, épuré jusqu’à sept fois, je veux dire les Commentaires de Fortunatianus » (Lettre X à Paul, vieillard de Concordia, 3)

Et cela correspond à son Commentaire des Evangiles, longtemps perdu et retrouvé en 2012 en un manuscrit du IXème siècle de la bibliothèque de la cathédrale de Cologne par Lukas J. DORFBAUER ! Seul problème : ce document n’est en rien arien ! Pour s’en rendre compte il suffit de le lire. Il est possible de lire en ligne sa traduction anglaise avec introduction : Fortunatianus of Aquileia, Commentary on the Gospels. English tanslation and introduction by Hugh A.G. HOUGHTON, in association with Lukas J. DORFBAUER, Berlin, De Gruyter, 2017. Une analyse prouvant que ce document n’est en rien arien a été faite par le découvreur du document et une assistante : Fortunatianus Redivivus : Bischof Fortunatian Von Aquileia Und Sein Evangelienkommentar (trad. Fortunatianus Redivivus : Évêque Fortunatien d’Aquilée et son commentaire sur les Évangiles), sous la direction de Lukas J. DORFBAUER et avec la participation de Victoria ZIMMERL-PANAGL, University of Salzburg – CSEL, 2017, 359 p. On en trouve en français des notes de lectures par Martine DULAEY, article « Lukas J. Dorfbauer Fortunatianus redivivus », publiées dans la Revue des sciences religieuses en 2018.

Les ariens auront décidément tout fait, jusqu’à falsifié une lettre de saint Jérôme, cela pour discréditer aux yeux des nicéens l’Eglise de Rome qui était le fer de lance dans la lutte contre leur hérésie, et faire croire qu’elle était de leur côté !

c) … ou à une rancune de saint Jérôme contre le clergé romain mais pas contre la Papauté

Troisièmement, il est tout à fait possible que saint Jérôme flétrisse ici le comportement du clergé romain sans pour autant viser l’Evêque de Rome lui-même. En effet, saint Jérôme fut d’abord un prêtre du diocèse de Rome, avant de devoir s’exiler d’abord à Antioche, puis en Terre Sainte. Et pourquoi s’exila-t-il ? Parce qu’il s’opposait vivement au relâchement des chrétiens romains qui allait jusqu’à une complaisance pour le paganisme ! Mais il était alors protégé par le Pape saint Damase, pour lequel il ne tarit pas d’éloges ! A la mort de celui-ci, le clergé romain réussit à l’exclure et saint Jérôme en garda une forte rancune. Aussi les esprits opiniâtres sont toujours blessés de la résistance qu’ils rencontrent, et rien ne leur est plus ordinaire que d’attribuer à la jalousie la contradiction dont ils sont l’objet. Lorsqu’on réfléchit au caractère susceptible de saint Jérôme, on comprend sans difficulté que l’illustre docteur ait saisi l’occasion de pouvoir décocher un trait malin contre un clergé dont il avait eu à se plaindre lui-même.

Toutefois, il est plus probable que l’apostasie de Tertullien n’ait rien à voir avec cela. En effet, même NEANDER écarte à nouveau une occasion de critiquer l’Eglise de Rome en le reconnaissant ! Nous croyons plutôt que le montanisme de Tertullien fut le résultat naturel de ses tendances personnelles. Ce qui le prouve, c’est que, d’un bout à l’autre de ses écrits, on peut discerner les principes et les dispositions qui devaient faire de lui un montaniste. Un de ses commentateurs a dit avec beaucoup de justesse que, si Tertullien n’a pas toujours été montanista, il a toujours été montanizans. Ce fut son goût prononcé pour l’ascétisme le plus rigide et son besoin d’autorité immédiate, coupant court à toute inquiétude d’esprit, qui d’avance le porta à bien accueillir le mouvement montaniste. À l’autorité des évêques et des traditions épiscopales il opposa les oracles immédiatement inspirés d’en haut à ses prophètes et à ses prophétesses. C’était venir au-devant de tout ce qui avait fait de Tertullien un chrétien et un catholique. Aussi ne faut-il attacher qu’une médiocre valeur aux recherches ayant pour but de déterminer quels sont, parmi les nombreux écrits de Tertullien, ceux qui appartiennent à sa période catholique et ceux qui furent écrits depuis son passage au montanisme. Si plusieurs d’entre eux peuvent être rapportés avec certitude à l’une ou à l’autre période, il en est d’autres qui sont déjà montanistes par l’esprit, le point de vue, les doctrines, et qui pourtant pourraient fort bien avoir été écrits avant sa rupture avec l’Eglise.

Mais il suffit d’étudier les écrits de Tertullien pour être convaincu que l’opposition du clergé romain s’explique d’elle-même, sans qu’on ait besoin de supposer d’autres mobiles que le zèle pour la pureté de la foi.

Nous rappelons que cette sévérité de saint Jérôme envers le clergé romain ne peut pas être retenu contre la Papauté, pour s’en convaincre il suffira de lire ce que nous rapportons de lui dans notre article :

Saint Jérôme (347-420) sur « la Chaire de Pierre sur laquelle l’Eglise est bâtie »

d) Un témoignage tout de même probant quant à l’origine romaine de l’opposition à Tertullien

Toutefois si saint Jérôme a pu se méprendre sur les raisons qui avaient inspiré les adversaires de Tertullien, son témoignage reste inattaquable quant à la substance du fait, savoir, la lutte entre le prêtre de Carthage et l’Eglise romaine. Toujours fidèle à sa mission de rappeler les novateurs au respect de la tradition, le successeur de saint Pierre avait élevé la voix pour arrêter les progrès du montanisme par un édit péremptoire. Voilà pourquoi l’auteur du traité de la Pudicité se retourne contre l’évêque de Rome pour neutraliser l’effet d’une condamnation dont il sent toute la force !

D) Les autres témoignages extérieurs qu’il fit de la foi de la véritable Eglise

Maintenant qu’il est acquis que celui à qui s’adresse Tertullien dans cette oeuvre est l’Evêque de Rome, cela signifie que la véritable Eglise de l’époque appliquait à l’Evêque de Rome les prérogatives que Tertullien reproche à l’Evêque de Rome de revendiquer pour lui !

1) L’Evêque de Rome est appelé « chef de l’Eglise« 

Plus loin dans la même oeuvre, voulant nier à l’Evêque de Rome le droit de rendre l’absolution aux adultères, Tertullien évoque les prophètes, le Christ et les apôtres à qui il reconnaît le pouvoir de remettre un tel péché, mais en affirmant qu’il s’agissait d’un pouvoir purement personnel donné par Dieu et manifesté par le don de faire des miracles. Il veut ainsi nier à l’Evêque de Rome le droit d’absoudre les adultères en vertu de sa seule fonction, sans produire de preuves surnaturelles de sa mission :

« Mais toi, ô homme apostolique! montre-moi en ce moment tes exemples prophétiques, et je reconnaîtrai la divinité qui agit par ton bras, puis revendique le pouvoir de remettre les prévarications de cette nature. Mais, si tu n’es chargé que du maintien de la discipline, chef de l’Eglise, moins pour commander que pour obéir, qui es-tu donc, et quels sont tes droits pour accorder le pardon, toi qui, ne te montrant ni prophète ni apôtre, n’as pas la vertu de celui auquel il appartient de pardonner? » (De la pudicité, XXI, 1)

Il l’appelle « homme apostolique » pour la même raison que tout à l’heure : créer une distorsion satirique entre ce rôle et l’erreur qui serait la sienne. Puis il ne faudrait pas croire de la deuxième partie de la citation que l’Eglise de l’époque ne reconnaissait à l’Evêque de Rome qu’un rôle de « maintien de la discipline« , car dans l’esprit de Tertullien, avoir le pouvoir de pardonner va de paire avec le charisme d’enseignement, comme pour les apôtres et les prophètes, et a fortiori le Christ.

2) Les Evêques de Rome héritent les prérogative de saint Pierre d’être la pierre sur laquelle l’Eglise est fondée, d’avoir les clefs du Royaume des Cieux et d’être le lien de la communion universelle

« Maintenant, je prends acte de ta déclaration, pour te demander à quel titre tu usurpes le droit de l’Eglise. Si de ce que le Seigneur a dit à Pierre : « Je bâtirai mon Eglise sur cette pierre; Je t’ai donné les clefs du royaume des Cieux » (Matthieu XVI, 1819), ou bien : « Tout ce que lu lieras ou délieras sur la terre, sera lié ou délié dans les cieux » (Matthieu XVI, 19) ; tu t’imagines orgueilleusement que la puissance de lier et de délier est descendue jusqu’à toi, c’est-à-dire à toute l’Eglise, qui est en communion avec Pierre, quelle est ton audace de pervertir et de ruiner la volonté manifeste du Seigneur, qui ne conférait ce privilège qu’à la personne de Pierre ? « C’est sur toi que je bâtirai mon Eglise » (Matthieu XVI, 18), lui dit-il ; « c’est à toi que je donnerai les clefs », et non à l’Eglise. « Tout ce que tu lieras ou que tu délieras etc. » (Matthieu XVI, 19) ; mais non pas tout ce qu’ils lieront ou délieront. » (De la pudicité, XXI, 4)

D’un côté nous voyons Tertullien témoigner de la foi de l’Eglise dans le fait que l’Eglise soit fondée sur la personne de Pierre, infailliblement soutenu par le Christ, cela va sans dire (Matthieu XVI, 18) et c’est principalement à Pierre que fut donné les clefs du Royaume des Cieux (Matthieu XVI, 19). Plus bas il affirme ces privilèges ne concernaient que la personne de Pierre et ne devaient pas passer « à l’Eglise« . On remarque d’ailleurs que c’est saint Pierre seul qui est désigné comme ayant reçu les clefs du Royaume des Cieux, non pas que Tertullien ait nié que les autres apôtres l’aient aussi reçu, mais il témoignait que c’est principalement saint Pierre qui les reçut comme chef des autres. Voir notre article :

Matthieu XVI, 19 : Le Christ lui confie les clefs du Royaume des Cieux et en fait son premier ministre

D’un autre côté nous le voyons témoigner que l’Evêque de Rome revendique pour lui les promesses faites à saint Pierre : « je prends acte de ta déclaration, pour te demander à quel titre tu usurpes le droit de l’Eglise. Si de ce que le Seigneur a dit à Pierre : [Matthieu XVI, 18-19] ; tu t’imagines orgueilleusement que la puissance de lier et de délier est descendue jusqu’à toi » et que par-là, ces promesses descendraient à toute l’Eglise qui se définit comme étant « en communion avec Pierre« .

La conclusion de ces deux données est évidente : la véritable Eglise de l’époque se définissait « juridiquement » comme étant « en communion avec Pierre« , c’est-à-dire avec l’Evêque de Rome, donc avec l’Evêque de Rome, et cela en vertu du fait que c’était à l’Evêque de Rome que revenait, par la succession de saint Pierre, d’être l’incarnation actuelle du rocher de la foi contre lequel les portes de l’enfer ne pourront rien car le Christ le rend infaillible (Matthieu XVI, 18), et que c’est à lui que revient le rôle de gouverne l’Eglise universelle en vertu du pouvoir des clefs (Matthieu XVI, 19), cette réalité était déjà manifestée lorsque Tertullien parlait de son rôle de « maintien de la discipline » comme « chef de l’Eglise« .

3 commentaires sur “Comment Tertullien (vers 155-vers 230) témoigna, après en être sorti, que la véritable Eglise obéissait à l’Evêque de Rome

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Cette entrée a été publiée le 28 mars 2020 par dans Foi Catholique.