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« Il n’est pour l’âme aliment plus suave que la connaissance de la vérité » (Lactance)

Les Pères de l’Eglise et les « femmes prêtres »

Dossier sur les objections doctrinales des chrétiens non-catholiques : ici

Il est courant d’entendre les protestants ou ceux des catholiques qualifiés de libéraux, modernistes ou encore progressistes, reprocher à l’Eglise catholiques de ne pas admettre des femmes au ministère sacré. Voici une preuve que l’antiquité chrétienne rejetait déjà cette idée et donc que cela vient d’une prédication apostolique. Nous rappelons d’ailleurs aux catholiques favorables au sacerdoce féminin, que l’Eglise enseigne que le consentement unanime des Pères de l’Eglise sur une question de foi ou de mœurs est un enseignement infaillible, ils sont donc tenus de croire que les femmes ne pourront jamais accéder au sacerdoce.

Saint Hyppolite de Rome (vers 165-235), disciple de saint Irénée de Lyon (vers 125-vers 202), disciple de saint Polycarpe de Smyrne (vers 69-155), disciple de l’apôtre saint Jean

« Lorsqu’une veuve doit être nommée, elle ne doit pas être ordonnée, mais elle est désignée par une [veuve]. . . . Une veuve est nommée par des mots seuls et est ensuite associée aux autres veuves. Les mains ne lui sont pas imposées, parce qu’elle n’offre pas l’oblation et qu’elle ne mène pas la liturgie. L’ordination est pour le clergé à cause de la liturgie; mais une veuve est nommée pour la prière, et la prière est le devoir de tous. » (Tradition apostolique, XI)

Tertullien (vers 155-vers 230)

« Examinons maintenant si, de même que les arguments tirés de la nature des femmes et de la cause elle-même, conviennent aux vierges, ainsi que nous l’avons démontré, les prescriptions de la discipline ecclésiastique ne concernent pas aussi les femmes. « Il n’est permis aux femmes, ni de parler dans l’église » [I Corinthiens XIV, 34–35], ni d’enseigner, ni de baptiser, ni d’offrir le sacrifice, ni de s’arroger aucune des fonctions qui appartiennent à l’homme, à plus forte raison celles qui appartiennent aux prêtres. » (Du voile des vierges, IX, 1)

« Peu leur importe la différence de leurs systèmes, pourvu qu’ils conspirent à renverser l’unique vérité. Tous sont gonflés d’orgueil, tous promettent la science. Les catéchumènes sont définitivement initiés avant d’être instruits. Et chez les femmes hérétiques elles-mêmes, quelle impudence! N’osent-elles pas enseigner, disputer, exorciser, promettre des guérisons, peut-être même baptiser ? » (De la prescription contre les hérétiques, 41, 4-5)

Or, si elles ne peuvent normalement pas faire cela, à combien plus forte raison ne peuvent-elles pas être prêtres.

La Didascalie des apôtres (vers 225)

« Il n’est donc ni requis ni désirable que les femmes enseignent, surtout sur le nom du Messie et la rédemption par sa passion, car les femmes n’ont pas été établies pour enseigner, ni surtout les veuves, mais bien pour prier et pour supplier le Seigneur Dieu. Car le Seigneur Dieu, le Messie, notre Maître, nous a envoyés, tous les douze, pour enseigner le peuple et les païens. Il y avait avec nous des disciples femmes : Marie de Magdala, Marie fille de Jacques et une autre Marie, et il ne les envoya pas avec nous pour instruire le peuple. Si les femmes devaient, enseigner, notre Maître leur aurait ordonné d’enseigner avec nous. Qu’une veuve sache donc qu’elle est l’autel de Dieu ; qu’elle demeure constamment dans sa maison ; qu’elle n’aille pas errer et circuler dans les maisons des fidèles comme pour recevoir, car l’autel de Dieu n’erre et ne circule jamais dans un lieu, mais demeure à place fixe. » (Didascalie des apôtres, XV)

Saint Firmilien de Césarée (mort en 268)

« Tout à coup une femme parut, qui avait des extases et se donnait comme prophétesse, agissant comme sous l’inspiration du saint Esprit. Si puissante sur elle était l’action des principaux démons que longtemps elle troubla et dupa nos frères, faisant des choses étonnantes et merveilleuses; elle promettait même de faire trembler la terre. Non que le démon ait le pouvoir de faire trembler la terre, ou de bouleverser les éléments, mais ce malin esprit, prévoyant qu’un tremblement de terre allait avoir lieu, feignait qu’il allait faire ce qu’il prévoyait devoir arriver. Par ces mensonges, et ces vanteries, il s’était rendu maître des esprits de certaines personnes, qui lui obéissaient et le suivaient où qu’il les voulût conduire. Grâce à lui, au milieu des rigueurs d’un rude hiver, cette femme s’en allait nu-pieds dans la neige sans en souffrir ni se ressentir de ces courses. Il disait aussi qu’il allait retourner en Judée et à Jérusalem, et feignait d’en être venu. Il réussit à séduire un prêtre du pays, et un diacre, et à les pousser à avoir de coupables relations avec la prophétesse. C’est ce que l’on découvrit peu après. Car soudain se dressa devant lui un exorciste, homme de vertu éprouvée, et d’une vie sans défaillance au point de vue de la discipline religieuse. Encouragé par les exhortations de plusieurs frères vaillants eux-mêmes et d’une foi digne d’éloges, il se leva contre cet esprit malin, pour le confondre. Celui-ci d’ailleurs, par un artifice fort adroit, avait prédit l’événement un peu auparavant, et dit que quelqu’un viendrait qui lui serait contraire et l’éprouverait, un infidèle. Malgré cela l’exorciste, aidé de la grâce de Dieu, lutta courageusement, et montra que l’esprit qui passait pour saint était un esprit très mauvais. Or, cette femme, entre autres choses qu’elle faisait grâce aux prestiges et aux artifices du démon pour séduire les fidèles, osa fréquemment (et par là elle en séduisit plusieurs) feindre de sanctifier le pain avec l’invocation redoutable, de faire l’eucharistie et d’offrir à Dieu le sacrifice, non sans employer la formule ordinaire des paroles rituelles. Elle baptisa aussi plusieurs personnes, avec la formule usitée et authentique de l’interrogation, de telle façon qu’elle ne semblait s’écarter en rien de la règle de l’Église. » (Lettre à Cyprien, X ; trouvable dans la correspondance de saint Cyprien : Lettre 75)

Concile de Nicée (325)

« On gardera la même règle à l’égard des diaconesses, et généralement de tous ceux qui sont comptés dans le clergé. On parle des diaconesses que l’on trouve portant l’habit ; mais comme elles n’ont reçu aucune imposition des mains, elles doivent être comptées absolument entre les laïques. » (canon 19)

Concile de Laodicée (IVè siècle)

« les soi-disant « presbytresses » ou « présidentes » ne doivent pas être ordonnés dans l’Église. » (canon 11)

Saint Epiphane de Salamine (vers 315-403)

« Certaines femmes là-bas en Arabie [les Collyridiens] … Dans une cérémonie illégale et blasphématoire … ordonne des femmes, par lesquelles elles offrent le sacrifice au nom de Marie. Cela signifie que toute la procédure est sans foi et sacrilège, une perversion du message du Saint-Esprit; en fait, tout est diabolique et un enseignement de l’esprit impur » (Panarion, pharmcie contre toutes les hérésies, 78, 13, PG 42, 736)

« Il est vrai que dans l’Église il y a un ordre de diaconesses, mais pas pour être une prêtresse, ni pour aucune forme d’administration, mais pour la dignité du sexe féminin, soit au moment du baptême, soit de en examinant les malades ou les souffrances, de sorte que le corps nu d’une femme ne soit pas vu par les hommes administrant des rites sacrés, mais par la diaconesses. » (Ibid.)

« De cet évêque [Jacques le Juste] et des apôtres justes, la succession d’évêques et de prêtres dans la maison de Dieu a été établie. Jamais une femme n’était appelée à ceux-ci. . . . Selon la preuve de l’Écriture, il y avait, bien sûr, les quatre filles de l’évangélisateur Philipe, qui se sont engagées dans la prophétie, mais elles n’étaient pas des prêtresses. » (Ibid.)

« Nulle part une femme n’a rempli l’office d’un prêtre. » (Ibid. 79, 2, PG, 42, 744)

« Si les femmes devait entrer dans la prêtrise ou si elle devait occuper un poste ecclésiastique, alors, dans la Nouvelle Alliance, elle n’aurait dévolu à personne que Marie pour accomplir une fonction sacerdotale. Elle a été investie d’un si grand honneur que d’être autorisé à fournir une habitation dans son sein pour le Dieu céleste et le roi de toutes choses, le Fils de Dieu. . . . Mais il n’a pas trouvé cela [la confession de la prêtrise sur elle] bien. » (Ibid., 79, 3)

Saint Jean Chrysostome (vers 344-407)

« Ces sortes de bonnes oeuvres, la plupart des simples fidèles peuvent les pratiquer , les femmes aussi bien que les hommes; mais d’aussi importantes fonctions que le gouvernement d’une Eglise , et la direction d’un si grand nombre d’âmes , non-seulement les femmes en sont exclues, mais très-peu d’hommes en sont dignes. Qu’on présente ceux que la supériorité du mérite distingue entre tous les autres , ceux qui par la vertu de leur âme surpassent leurs frères autant que Saül surpassait les Hébreux par sa haute taille, ce n’est même pas assez, à beaucoup près. » (Traité sur le sacerdoce, II, 2)

Les Constitutions apostoliques (vers 400)

« Maintenant, en ce qui concerne le baptême par femmes, nous vous signalons qu’il n’y a pas de petit danger pour ceux qui l’entreprennent. Par conséquent, nous ne vous le conseillons pas ; car il est dangereux, ou plutôt méchant et impie. Car si l’homme est le chef de la femme, et il est à l’origine ordonné pour le sacerdoce, il ne s’agit pas seulement d’abroger l’ordre de la création, et de laisser le commandant arriver à l’extrême partie du corps. « L’homme est la tête de la femme » [I Corinthiens XI, 3], et il est à l’origine ordonné pour le sacerdoce ; Ce n’est pas seulement pour abroger l’ordre de la création et laisser le premier à venir à la dernière partie du corps. Car la femme est le corps de l’homme, pris de son côté et soumis à lui, dont elle a été séparée pour la procréation des enfants. Car il dit: «Il te dominera» [Genèse III, 16]. Car la partie principale de la femme est l’homme, comme sa tête. Mais si, dans les constitutions qui précèdent, nous ne leur avons pas permis [aux femmes] d’enseigner, comment les autoriseront-ils, contrairement à la nature, à exercer l’office du prêtre ? Car c’est l’une des pratiques ignorantes de l’athéisme des Gentils, pour ordonner aux femmes les prêtres aux divinités féminines, pas une des constitutions du Christ. » Car si le baptême devait être administré par les femmes, certainement notre Seigneur aurait été baptisé par sa propre mère, et non par Jean; ou quand il nous a envoyé baptiser, il aurait envoyé avec nous des femmes aussi à cette fin. Mais maintenant, il ne nous a nulle part, ni par constitution ni par écrit, livré quelque chose de tel ; en connaissant l’ordre de la nature et la décence de l’action ; en tant que créateur de la nature, et le Législateur de la constitution » (Constitutions apostoliques, III, 9)

« Nommez, [O évêque], une diaconesse, fidèle et sainte, pour le ministère des femmes. Car parfois, il n’est pas possible d’envoyer un diacre dans certaines maisons de femmes, à cause des incroyants. Envoyez une diaconesse, en raison de la pensée des simples. Une diaconesse nous sert également dans de nombreuses autres situations. Tout d’abord, dans le baptême des femmes, un diacre ne touche que leur front à l’huile sacrée, et ensuite la diacre féminine les onctions. » (Ibid., III, 16)

« La vierge n’est pas ordonnée, car nous n’avons aucun commandement du Seigneur, car il s’agit d’un état d’épreuve volontaire, non pour le reproche du mariage, mais en raison du loisir pour la piété. » (Ibid., VIII, 24)

« Une veuve n’est pas ordonnée; Pourtant, si elle a perdu son mari un grand temps et a vécu avec sobriété et inconvénient et a pris soin extraordinairement de sa famille, comme Judith et Anna, ces femmes de grande réputation, laissez-la être choisie dans l’ordre des veuves. » (Ibid., VIII, 25)

« Une diaconesse ne bénit pas, mais elle ne réalise rien d’autre qui est fait par les prêtres et les diacres, mais elle garde les portes et aide grandement les presbytres, pour le décorum, quand ils baptisent des femmes. » (Ibid., VIII, 28, 6 ; RJ 1236)

Saint Augustin (354-430)

« Les Pépuziens ou Quintilliens, ainsi nommés d’un endroit qu’Epiphane dit avoir été autrefois une ville, maintenant déserte ; ils la regardent comme chose en quelque sorte divine, et lui donnent conséquemment le nom de Jérusalem; chez eux, les femmes jouissent d’une telle autorité, que par honneur on les élève au sacerdoce, parce qu’au dire de Quintilla et de Priscilla, le Christ leur était apparu, dans la ville de Pépuze, sous les traits d’une femme : aussi, les nomme-t-on indifféremment Pépuziens ou Quintilliens. Les mystères sanglants dont j’ai parlé en expliquant les erreurs des Cataphrygiens, se voient aussi parmi eux, et paraissent indiquer l’origine de leur secte. Il paraît enfin , d’après d’autres auteurs, que Pépuze était, non pas une ville, mais une maison de campagne, où Montan, Priscilla et Quintilla vivaient ensemble : de là est venu qu’on a cru devoir donner à cette maison le nom de Jérusalem. » (Des hérésies, XXVII)

Concile d’Orange (441)

« Absolument aucune femme diacre ne doit être ordonnée. » (canon 26)

Saint Gélase (vers 410-496)

Ce Pape condamna la pratique malfaisante ayant été introduite, de femmes servant le prêtre à la célébration de la Messe (Lettre IX aux évêques de Lucanie, chapitre 26). S’il en est ainsi pour le seul service de messe, à plus forte raison pour l’exercice du sacerdoce lui-même.

IIIè concile de Constantinople (680-681)

Au moment du IIIè concile de Constantinople (680-681), ce pape envoya deux lettres aux empereurs Constantin IV Pogonat de Constantinople, Héraclius et Tibère. La deuxième est signée des cent vingt-cinq évêques d’un concile tenu à Rome. En voici les extraits intéressant pour le cas qui nous occupe :

« Que Votre Clémence considère donc cet avertissement de Notre-Seigneur et Sauveur, l’auteur de notre foi : en promettant à saint Pierre que sa foi ne défaillirait pas, il l’engagea à confirmer ses frères. Tout le monde sait bien que les pontifes du siège apostolique, ceux qui ont précédé mon humble personne, ont réalisé cette tache sans douter de cette parole. […] Aucun autre motif plus approprié ne saurait recommander à la divine majesté votre force absolument invincible : combattez ceux qui se sont écartés de la règle de la vérité, faites connaître et proclamez partout l’intégrité de notre foi évangélique et apostolique. » (Lettre I Consideranti mihi aux empereurs, 27 mars 680, PL, 87/1168-1169 et 1212 ; LABBE, Sacrosancta concilia, t. VI, col. 635 et 636 et MANSI, Sacrorum Conciliorum nova et amplissima collectio, t. XI, col. 234 et suivantes)

Puis :

« Saint Pierre a reçu du Rédempteur lui-même par une triple recommandation qui lui en a été faite, la charge de paître les brebis spirituelles qui composent son Eglise ; et c’est grâce à l’appui qu’il continue de lui prêter, que cette Eglise apostolique n’a jamais déviée par une erreur quelconque de la voie de la vérité ; aussi, de tout temps, toute l’Eglise catholique et les conciles généraux ont-ils fidèlement adhéré à son autorité comme à celle du prince de tous les apôtres, s’attachant à la suivre en tout, et tous les saints Père en ont embrassé et soutenu avec zèle la doctrine comme venant des apôtres […] Que votre auguste clémence veuille donc bien considérer que le maître et le Sauveur de tous, qui est l’auteur de la foi, et qui a promis que la foi de Pierre ne défaillira jamais, l’a averti d’affermir ses frères : charge dont se sont acquittés en toute circonstance avec courage, comme tout le monde le sait, les pontifes apostoliques mes glorieux prédécesseurs ; et quoique bien inférieur à leurs mérites je veux, puisque la grâce divine m’a appelé à leur succéder, m’acquitter à leur exemple de ce même ministère. » (Lettre I Consideranti mihi aux empereurs, 27 mars 680, PL, 87/1168-1169 ; LABBE, Sacrosancta concilia, t. VI, col. 635 et 636 et MANSI, Sacrorum Conciliorum nova et amplissima collectio, t. XI, col. 234 et suivants)

Et dans la seconde :

« Nous croyons que Dieu fera à votre trône, qu’il a élevé lui-même, la faveur si rare, et qui est le privilège du très-petit nombre, d’être le moyen dont il se servira pour faire briller aux yeux de tous la lumière de la foi catholique et apostolique, qui, ayant pour principe la source même de la vraie lumière dont elle est comme le rayon, nous a été transmise par le ministère des princes des apôtres saint Pierre et saint Paul, et par les hommes apostoliques leurs disciples et leurs successeurs, et est parvenue ainsi intacte, grâce au secours divin, jusqu’à notre médiocrité, sans que les ténèbres des hérésies aient pu l’obscurcir, sans qu’aucune erreur ait pu l’altérer, et Dieu veuille bénir les efforts que fait votre autorité providentielle pour la conserver toujours inaltérable ! Tel a été aussi l’objet constant de la sollicitude du siège apostolique, et de tant de pontifes auxquels nous succédons malgré notre indignité. » (Lettre III Omnium bonorum spes aux empereurs, PL, 87, 1217 et 1220 ; LABBE, Sacrosancta concilia, t. VI, col. 679-682)

Le pape évoque « les pontifes apostoliques mes glorieux prédécesseurs » comme s’étant « acquittés en toute circonstance avec courage, comme tout le monde le sait » à affermir leurs frères selon les paroles du Sauveur. Il est enfin question de la saine doctrine « parvenue ainsi intacte, grâce au secours divin, jusqu’à [saint Agathon], sans que les ténèbres des hérésies aient pu l’obscurcir, sans qu’aucune erreur ait pu l’altérer ». Aussi si tous se sont acquittés de cette tache, cela signifie qu’aucun n’a failli. C’est ce que cela signifie. Cela implique que toutes les sentences Papales sur l’impossibilité pour les femmes d’accéder au sacerdoce, à savoir celle de saint Sylvestre qui ratifia les canons du concile de Nicée, ainsi que celle du Pape saint Gélase, sont infaillibles. Et le concile confirma ces lettres comme actes du concile.

En effet, ces lettres de saint Agathon fut intégrée dans les actes du IIIè concile de Constantinople (680-681). En effet, le 15 novembre 680, lors de la 4è session de ce concile réunissant surtout des évêques Orientaux, une lecture fut donnée de la première lettre (PL, 87/1168-1169 et MANSI, 11/239-254). Puis, lors de la 18è session, le 16 septembre 681, ce fut au tour de la seconde lettre lue en public et les Pères du concile l’approuvèrent et l’insérèrent dans les actes du concile. Leur discours prosphonétique aux empereurs est riche en informations. Ils y témoignent de l’autorité du Pape saint Sylvestre sur le Concile de Nicée :

« Arius veut diviser et séparer les personnes adorables de la sainte Trinité ; et aussitôt l’empereur Constantin et l’honorable Sylvestre s’empressent de convoquer le grand et célèbre Concile de Nicée. » (MANSI, XI, colonnes 661 A ; LABBE, VI, 1049-1050)

Ainsi que de la place de premier plan que le Pape saint Damase occupa dans la lutte contre l’hérésie de Macédonius :

« Lorsque Macédonius répandit ses erreurs sur le Saint-Esprit, Théodose et Damase se dressèrent aussitôt contre lui, et Grégoire et Nectaire [ndlr : saint Nectaire de Constantinople fut le successeur de saint Grégoire de Nazianze comme évêque de cette ville] rassemblèrent un synode dans cette ville royale. » (MANSI, XI, colonnes 661 B ; LABBE, VI, 1049-1050)

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce passage ne signifie pas qu’il présida le Ier Concile de Constantinople via ses légats, ni même qu’il y prit part via une représentation. Nous développons cela dans cet article : https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2018/04/16/la-papaute-au-ier-concile-de-constantinople-381/

Un peu plus tard ils affirment la vérité de la doctrine contenue dans les lettres de Rome :

« Tous unis sous l’inspiration du Saint Esprit, tous d’accord et tous du même avis, acquiesçant tous aux lettres que Notre Très Saint Père et Souverain pontife le pape Agathon a envoyées à Votre Puissance [ndlr : les empereurs], reconnaissant la sainte décision du concile qui dépend de lui et qui rassemble cent-vingt-cinq prélats. […] C’est le souverain prince des apôtres qui a agi de concert avec nous. Nous avons eu, pour nous aider, le pape dont la conduite est conforme à la sienne et qui lui succède sur son siège, le pape qui dans ses lettres déclare le mystère de la vérité divine et sacrée. Rome, cette ville antique, nous a transmis la profession de foi que Dieu avait dictée à saint Pierre. La feuille sur laquelle fut inscrit le dogme a honoré la fin de ce jour ; sur cette feuille on voyait de l’encre, mais c’est réalité c’est saint Pierre qui parlait au travers de l’écriture du pape Agathon. » (MANSI, XI, 663-666 ; LABBE, VI, 1051-1054)

Et dans la lettre qu’ils adressèrent au Pape saint Agathon, mais qui fut reçu par le Pape saint Léon II en raison du décès de ce premier :

« Ainsi que tu le sais, bienheureux Père, aux grandes maladies il faut de grands secours ! Aussi le Christ, notre vrai Dieu, qui est puissance créatrice de toutes choses et qui les gouverne toutes, nous a donné un sage médecin dans la personne honorée par Dieu de Ta Sainteté. A la contagion de la peste hérétique, elle a opposé, avec force, les remèdes de l’orthodoxie, et elle a rendu la vigueur de la santé aux membres de l’Eglise. Aussi, après avoir lu avec joie les lettres de vraie confession que ta paternelle Béatitude a envoyés au très-pieux Empereur, nous te laissons à faire ce qui reste, à toi, évêque du premier siège de l’Eglise universelle, que nous nous abandonnons pour savoir ce que nous devons faire, puisque tu es établi sur le ferme rocher de la foi. Nous reconnaissons que tes lettres ont été divinement écrites par le grand Prince des Apôtres : c’est par elles que nous avons vaincu la secte hérétique, aux erreurs multiples, qui avait surgi dernièrement. […] Nous renvoyons à ta Béatitude ce qui a été traité sur chaque affaire et qui est relaté dans les notes et les présents écrits. […] C’est ainsi qu’illuminés par le Saint-Esprit et instruits par ta doctrine, nous avons détruit les dogmes funestes de l’impiété et aplani la voie très-droite de l’orthodoxie. Notre très-pieux et sérénissime empereur Constantin nous a sagement et divinement assistés et protégés. Ensuite l’un de nous, l’Evêque de cette ville de Constantinople, a été des premiers à donner son adhésion à l’écrit d’orthodoxie que tu as envoyé au très-pieux Empereur. […] Avec toi, nous avons enseigné clairement la splendide lumière de la foi orthodoxe. Nous prions ta paternelle Sainteté de la confirmer de nouveau par tes honorables rescrits. » (MANSI, XI, 683-688 ; LABBE, VI, 1073-1076)

C’est le Pape saint Léon II qui ratifia les décret du IIIè concile de Constantinople et qui lui donna sa forme de concile général, lui donnant force obligatoire pour l’Eglise universelle. Il y proclame encore l’infaillibilité du Pape, ratifiant définitivement les sentences précédentes. Voici ses mots :

« Nous avons donc parcouru d’abord avec un extrême empressement les lettres synodiques, dont le langage plein d’élévation nous a frappés. Puis, avec une minutieuse attention, examinant chacune des pièces écrites, les conférant avec les récits des légats apostoliques, nous avons reconnu que le saint, grand et œcuménique concile sixième, réuni avec la grâce de Dieu par décret impérial à Constantinople, s’est conformé dans sa profession de foi dogmatique aux décisions rendues dans le synode œcuménique précédemment tenu à Rome [le concile romain de 680], sous la présidence directe du trône apostolique sur lequel nous sommes maintenant assis. [Saint Léon II expose ensuite en détail la doctrine apostolique proclamée par le concile sur les deux volontés du Christ]. Telle fut en effet la règle de la tradition apostolique et vraie, tracée dans son concile par mon prédécesseur Agathon, d’apostolique mémoire. Cette règle, il la fixa dans la lettre que ses légats remirent de sa part à votre piété, en l’appuyant par les témoignages conformes des Pères et des Docteurs de l’Eglise ; cette règle, le concile général de Constantinople l’a reçue comme un oracle émané du bienheureux Pierre, prince des apôtres ; il y a reconnu la doctrine pure et les marques d’une foi immaculée. Ainsi ce grand, saint et œcuménique concile que votre clémence a réuni, et auquel, pour le service de Dieu, elle a voulu présider, ayant embrassé en tout la doctrine des apôtres et des Pères, ayant reçu avec révérence la définition dogmatique promulguée par le Siège du bienheureux apôtre Pierre, dont, malgré notre indignité, nous tenons la place, à notre tour, nous et par notre ministère le vénérable Siège apostolique lui-même, nous approuvons le décret du concile ; par l’autorité du bienheureux Pierre nous le confirmons comme sur la solidité immuable de la pierre posée par Jésus-Christ pour fondement à l’Eglise. La vénération qui s’attache aux précédents conciles généraux de Nicée, Constantinople, Ephèse, Chalcédoine et Constantinople (deuxième), nous voulons qu’elle soit rendue à cette récente assemblée œcuménique, où le Saint-Esprit vient encore de se manifester pour le salut des âmes et dont toute la gloire dans le Seigneur sera jusqu’à la fin des siècles attribuée à votre piété impériale. » (Lettre III Regi regum, à l’empereur Constantin IV, vers août 682 ; MANSI, XI, 730 et suivants ; PL 96, 404 et 405 ; Mgr Justin FEVRE dans Histoire apologétique de la Papauté, tome 3, page 487, cite ce passage de saint Léon II mais se trompe dans la référence : il indique la colonne 464 au lieu de 404)

Nous avons ici plusieurs éléments. Le premier est que c’est en vertu de l’autorité de l’apôtre Pierre qu’il confirme le concile. Preuve qu’il était clair non seulement pour lui mais aussi pour ses destinataires qu’il était le chef visible et infaillible de droit divin de l’Eglise de Jésus-Christ, et que rien ne pouvait avoir cours sans son approbation expresse ou tacite. Le deuxième est qu’il appelle « oeucuménique » le concile de Rome de 680, réunissant 125 Evêques autour du Pape saint Agathon qui, comme nous l’avons vu, affirme l’infaillibilité des Papes (Saint Agathon, Lettre III Omnium bonorum spes aux empereurs, PL, 87, 1217 et 1220 ; LABBE, Sacrosancta concilia, t. VI, col. 679-682), et en conséquence, d’une part qu’il y croit aussi et ne saurait donc pas condamner Honorius comme hérétique au sens strict, et d’autre part que la confirmation du concile de Constantinople que porte la lettre ne saurait faire de même. Le troisième est le constat que le IIIè concile de Constantinople « pense de même » que ce concile de Rome qui affirme l’infaillibilité des Papes, et qu’il a reçu « comme un oracle émané de la bouche même de Pierre, prince des apôtres », la règle de foi promulguée par saint Agathon, et l’approuve par ce seul motif qu’il a reçu avec révérence cette règle, ce type de la vraie foi, de la tradition apostolique. Pour mieux accentuer encore sa pensée, saint Léon II déclare œcuménique le synode romain tenu par saint Agathon comme nous l’avons dit. Enfin le quatrième, prenant le contrepied du décret conciliaire qui avait mêlé à la définition de la foi les anathématismes, le Pontife donne à la définition de la foi son approbation absolue, quant aux anathématismes, il en détache soigneusement Honorius en spécifiant bien un motif de blâme différent et grandement inférieur à celui des autres, interprétant ainsi de manière authentique l’intention de l’assemblée conciliaire, conformément à ce que ses légats n’auront pas manqué de lui rapporter. Nous démontrons cela dans notre article précité :

L’Infaillibilité du Pape proclamée en 681 ?

Nous pouvons et devons souligner à l’attention des Orthodoxes, gallicans, vieux-catholiques et tout ceux qui reconnaissent l’autorité des conciles sans reconnaître celle des Papes, qui liraient notre article, que cette décision conciliaire confirmant la doctrine de la Papauté est non seulement un témoignage parmi les autres de la Tradition, mais encore une sentence infaillible selon les normes théologiques de leurs propres églises. Aussi, après avoir lu cela, ils sont obligés, en conscience, d’accepter la doctrine de la Papauté exprimée dans ces lettres, approuvées par le concile, ainsi que l’intégralité de ce qu’ont enseigné les Papes sur la Papauté (aussi bien son existence en tant que dogme apostolique que la réponse à l’argument que les anti-romains pensent pouvoir tirer de ce même concile contre la Papauté, à travers le cas d’Honorius), le Filioque, le célibat sacerdotal, et le baptême des hérétiques, puisque ces lettres affirment aussi la perfection de la doctrine de tous les Papes précédents.

Quelques sources :

http://www.churchfathers.org/category/sacraments/women-priesthood/

http://www.cin.org/users/jgallegos/priest.htm

3 commentaires sur “Les Pères de l’Eglise et les « femmes prêtres »

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  2. Patrick Bousquet de Rouvex
    4 septembre 2017

    « Il n’est permis aux femmes, ni de parler dans l’église, » ni d’enseigner… » : toutes les dames catéchistes et celles qui lisent les textes à la messe sont donc des apostates ?

    • Ressources Catholiques
      4 septembre 2017

      C’est de saint Paul : I Corinthiens XIV, 34–35. Les dames catéchistes ne sont pas en opposition avec ce principe car elles officient dans un cadre privé et presque familial. Les femmes ne devraient pas faire de lectures pendant la messe. Celles qui le font ne sont pas forcément des apostates, beaucoup d’entre elles ne se rendent sûrement pas compte de la gravité matérielle de ce qu’elles font, surtout lorsque leurs prêtres ont un problème de formation.

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Cette entrée a été publiée le 4 septembre 2017 par dans Foi Catholique.