L’Assomption et Royauté de Marie

Dossier sur le culte de Marie: ici

L’Eglise catholique enseigne qu’au terme du cours de sa vie sur terrestre, la Bienheureuse Vierge Marie fut enlevée en corps et en âme dans le Ciel. Son corps n’a ni été enterré, ni n’a souffert de corruption de la chair. C’est ce qu’on appelle le dogme de l’Assomption corporelle de Marie.

Cette vérité n’est pas enseignée dans la Bible de manière aussi visible, compréhensible que celles que nous avons déjà vu, mais elle est la déduction logique de plusieurs enseignements de la Sainte Écriture.

Rappelons d’abord que Marie est celle qui a donné sa chair, sa nature humaine au Christ, il était donc inconcevable que ce corps connaisse la corruption après la mort. En plus de cette affirmation logique, il est d’autres raisons, s’appuyant plus précisément sur les enseignements bibliques pour prouver ce dogme.

Pour que Marie soit digne d’être Mère de Dieu, de porter le Verbe faut chair et de lui donner son corps, il fallait qu’elle soit exempte du péché originel. Il aurait en effet était inconvenant que Dieu prenne sa chair d’une chair corrompue par le péché et par là même, esclave de satan. C’est pour cela que Dieu fit à Marie le privilège de l’Immaculée Conception, par lequel,elle était exempté du péché originel et ainsi, un réceptacle convenable pour le Fils de Dieu. Ce seul fait a pour conséquence l’Assomption car la corruption de la chair après la mort est une une punition pour le péché originel, qu’elle n’avait pas. Puisqu’elle était libre de tout péché originel et qu’elle était l’Arche privilégiée, Marie fut directement emmenée, corps et âme, au Ciel.

Nous pouvons aussi citer le Psaume XVI (XV dans la Vulgate), verset 10 :

« Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, Tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption. »

Ce psaume, qui parle de Dieu ne permettant pas à Son saint de voir la corruption, est cité dans le Nouveau Testament, dans Actes II. Elle se réfère à Jésus.

Actes II, 31 :

« C’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption. »

De même, puisque Marie fut créée libre de tout péché, elle ne subira pas la corruption de la chair propre au corps dans la tombe ; elle fut enlevée en corps et en âme au Paradis.

Je parle de Marie comme d’une « Arche privilégiée », si vous avez lu nos précédents articles, vous savez ce à quoi cela fait référence, sinon, cliquez ici pour savoir comment Marie est l’Arche de la Nouvelle Alliance. En effet, l’Arche d’Alliance, en plus d’être un vrai objet était aussi un type de Marie, ce qui signifie que Marie lui est semblable et supérieure. Or, l’Arche d’Alliance était faite d’un bois incorruptible. En effet, la Bible nous dit à sont sujet: « Ils feront une arche de bois d’acacia… » (Exode XXV, 10). Le bois d’acacia est si extrêmement durable que la Septante, la version grecque de l’Ancien Testament, traduit ce mot par ‘incorruptible’ ou ‘non périssable’. Si l’Arche de l’Ancienne Alliance était incorruptible, alors combien doit l’être l’Arche de la Nouvelle Alliance ! Dieu prescrivit spécifiquement que l’Arche soit construite en un bois incorruptible, car elle servait de préfiguration au corps et à l’âme incorruptibles de la Nouvelle Arche, la Sainte Vierge.

L’Apocalypse dit :

« Et le sanctuaire de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son alliance apparut dans son sanctuaire. Et il y eut des éclairs, des bruits, des tonnerres, un tremblement de terre et une grosse grêle. Puis il parut dans le ciel un grand signe : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. » (Apocalypse XI, 19 et XII, 1).

Ces deux versets sont à comprendre comme une suite fluide. En effet, cette précision est importante à faire car beaucoup ne le font pas. Cela est dut au fait que ce passage est coupé en deux par la césure entre les chapitre XI et XII. Mais il faut savoir que le découpage actuelle de la Bible en chapitre ne fut faite qu’en 1227 par Étienne LANGTON, archevêque de Cantorbéry (et en versets en 1539 par Robert ESTIENNE). Ainsi, l’arche d’alliance d’Apocalypse XI, 19 et la femme d’Apocalypse XII, 1 ne font qu’un. La femme dans Apocalypse XII, 1 signifie un certain nombre de choses. Les pères de l’Eglise comprenaient, qu’en plus de signifier la Mère de Jésus, elle signifiait aussi, à un certain niveau, l’Église et Israël. Cela ne fait aucun doute que c’est Marie, car il est dit: « Or la Femme mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un bâton de fer ; et son enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son trône » (Apocalypse XII, 5). Celui qui doit mener les nations avec un bâton de fer (un bâton de berger) c’est l’Oint du Seigneur, le Messie ou Christ (voir Psaume II). Par conséquent, Apocalypse XII nous offre une image claire de Marie élevée au ciel et placée en tant que Reine du Ciel. En effet, pour que Marie soit Reine des Cieux, il faut qu’elle y soit corporellement. Nous prouvons plus en profondeur sa royauté céleste dans cet article. De plus, Marie étant comme nous l’avons dit plus haut, l’Arche de la Nouvelle Alliance, l’Apocalypse dit :

« Et le sanctuaire de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son alliance apparut dans son sanctuaire. » (Apocalypse XI, 19)

Ces mots sont à mettre en relation avec ces mots de l’Ancien Testament :

« … Placez l’arche sainte dans le temple qu’a construit Salomon, fils de David, le roi d’Israël… » (II Chroniques XXXV, 3).

Ainsi, chacune des Arches des deux Testaments sont dans le temple de Dieu. Rappelons enfin que l’Arche de l’Ancienne Alliance avait une « une bordure d’or tout autour » (Exode XXV, 11) et que le femme d’Apocalypse XII, 1 est décrite comme ayant « une couronne de douze étoiles sur sa tête ». Les deux se trouvent donc couronnées. C’est ainsi que l’Apocalypse nous donne à voir une image d’une femme, mère du maître de toutes les nations et Arche d’Alliance comme réellement présente au Ciel dont elle est la Reine…

La Bible nous donne aussi un aperçu de l’Assomption de Marie dans Psaumes 132 (131 dans la Vulgate), verset 8 :

« Lève-toi, Eternel, viens à ton lieu de repos, Toi et l’arche de ta majesté ! ». De deux choses l’une: soit il s’agit d’une figure prophétique concernant l’Arche de la Nouvelle Alliance, Marie et donc le dogme de l’Assomption s’en trouve de ce fait même prouvé, soit il s’agit uniquement de l’Arche de l’Ancienne Alliance et dans ce cas, la Nouvelle Arche étant encore plus grande et digne que l’Ancienne, le Nouvelle ne peut pas avoir un moins bon traitement… Jésus et Marie sont emmenés, corps et âmes, au Paradis. Jésus montant de Lui-même ; Marie, emmenée par Jésus.

L’Assomption corporelle de Marie ne contredit pas les réalités bibliques

Certaines personnes considèrent qu’il est fantastique que Marie pourrait avoir été miraculeusement élevée au Ciel, en corps et en âme. Cependant, la Bible nous dit qu’Énoch, grand-père de Noé fut miraculeusement transporté pour marcher avec Dieu (Genèse V, 24 ; Hébreux XI, 5) et qu’Elie fut miraculeusement emporté au ciel (II Rois II, 1-11 ou IV Rois II, 1-11 dans la Vulgate). Il y a encore saint Paul qui rapporte qu’un homme fut emporter au Ciel, peut-être avec son corps, lui-même ne le sait pas (II Corinthiens XII, 2-4) : preuve que la chose est possible. Rappelons-nous aussi que ceux les justes qui sortirent de leurs tombeaux lors de la mort de Jésus sur la Croix (Matthieu XXVII, 52-53) montèrent au Ciel avec Jésus lors de son Ascension, même si cela ne nous est pas connu par l’Ecriture Sainte. Aussi, est-ce aberrant de penser que Marie, elle qui est « pleine de grâce » (Luc I, 28), c’est-à-dire sans péché, elle qui se déclara la servante du Seigneur (Luc I, 38), elle qui ordonna de faire tout ce que son Fils commanderait (Jean II, 5), ce qui signifie qu’elle sera la plus grande dans le Royaume des Cieux car « Celui donc qui aura violé un de ces moindres commandements, et appris aux hommes à faire de même, sera le moindre dans le royaume des cieux ; mais celui qui les aura pratiqués et enseignés, sera grand dans le royaume des cieux » (Matthieu V, 19), elle dont cette humilité lui valut d’être « bénie entre les femmes » (Luc I, 42), elle qui est la Mère de Dieu (Luc I, 43), elle qui consentit librement à donner sa chair et son sang et fut donc un instrument nécessaire de la Rédemption, raison pour laquelle toutes les générations la diront bienheureuse (Luc I, 48), ait bénéficié du même privilège que ces autres personnages, tous pécheurs ?

C’est aussi clairement enseigné dans la Bible – et c’est un article de l’ancienne foi chrétienne – que tous les hommes, bons ou mauvais, seront miraculeusement réunis à leurs corps, au jugement final, lors de la résurrection des justes et des réprouvés (I Corinthiens XV). Ainsi, ce n’est aucunement contraire aux réalités bibliques – ça y correspond – que de croire que Marie fut élevée au Ciel, car elle était sans péché : l’Arche Parfaite de Dieu.

Un livre intéressant à consulter

En 1912, le R.P.D. Paul RENAUDIN, abbé de Saint-Maurice de Clairvaux écrivit un livre intitulé La doctrine de l’Assomption de la Très Sainte Vierge, Sa définibilité comme dogme de foi divine. Il y expose une étude théologique très poussée en faveur de cette croyance. Nous vous proposons son livre en cliquant ici. Le dogme fut finalement défini en 1950 par le Pape Pie XII dans la Constitution apostolique Munificentissimus Deus.

L’Assomption n’est pas une invention tardive !

La preuve en cliquant ici.

La Bible indique que Marie est la ‘Reine Mère’ dans le Royaume de Jésus : voir ici