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« Il n’est pour l’âme aliment plus suave que la connaissance de la vérité » (Lactance)

Un auteur catholique à lire : le Cardinal Jean-Baptiste FRANZELIN (1816-1886)

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Cardinal Jean-Baptiste FRANZELIN (1816-1886)

Notre site a déjà recommandé la lecture de plusieurs auteurs catholiques : saint Thomas d’Aquin (vers 1215-1974), saint Alphonse de Liguori (1696-1787), Dom Prosper GUÉRANGER (1805-1875), sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897), Mgr Louis-Gaston de SÉGUR (1820-1881), Mgr Henri DELASSUS (1836-1921) ou encore le Cardinal Louis BILLOT (1846-1931). Nous recommandons aujourd’hui le Cardinal Jean-Baptiste FRANZELIN (1816-1886).

En effet, nous avons déjà exposé nos conseils d’ouvrages pour enseigner la doctrine chrétienne aux enfants et tout-petits, ainsi qu’aux adultes et adolescents débutants et initiés. Une fois la doctrine chrétienne fondamentale acquise, nous conseillons de lire le Cardinal FRANZELIN pour avoir les idées claires sur la règle de la foi. Nous allons d’abord exposer ses oeuvres puis les recommandations dont il dispose.

Voici le plan de notre article :

I) Les oeuvres de FRANZELIN

II) Ses recommandations

A) Son érudition et son influence sur les documents du Magistère

B) Saint Jean Bosco

C) Abbé Augustin AUBRY

D) Pie XII

I) Les oeuvres de FRANZELIN

Il est possible de lire en lire en ligne quelques ouvrages de FRANZELIN en latin en cliquant ici. Toutefois ce n’est pas vers ces oeuvres que nous souhaitons particulièrement orienter nos lecteurs, mais vers son oeuvre maîtresse : De traditione divina. Elle a été récemment traduite en français sous le titre de La Tradition. Il est disponible à la vente ici.

L’objet de ce livre est de démontrer que la règle divine de la foi n’est pas l’Ecriture Sainte mais premièrement la Tradition, dans le cadre de laquelle fut rédigée et transmise l’Ecriture Sainte, le tout infailliblement déclaré et enseigne par le Magistère de l’Eglise. Il est question de cette oeuvre ci-dessous.

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II) Ses recommandations

A) Son érudition et son influence sur les documents du Magistère

Le concile dans la basilique Saint-Pierre de Rome.

Avant d’entrer en religion, il lisait déjà couramment le grec et l’hébreu, ayant suivi une solide formation à l’université. Après ses premiers voeux chez les Jésuites, il enseigna six ans les belles-lettres dans les collèges de la Compagnie. En 1845, il fut envoyé Rome, la Grégorienne, y suivre les cours de théologie et y seconder le professeur d’hébreu. La révolution de 1848 le chassa jusqu’en France il fut chargé en 1849 du de théologie et d’hébreu au scolasticat de Vals, près du Puy. C’est alors qu’il fut ordonné prêtre. Rappelé à Rome, il enseigna l’arabe, le syriaque et le chaldéen. De 1853 à 1856, il remplit les fonctions de préfet des études au Collège germanique. Enfin, en 1857. il fut désigné pour une chaire de dogmatique au Collège romain, qu’il conserva dix-neuf ans, jusqu’à son élévation au cardinalat où il donner sa mesure.

Ses cours suscitèrent l’enthousiasme de ses élèves. Sa réputation s’établit solidement. Ses principaux publiés dans les années 1868-1870 répandirent sa renommée dans le monde entier. Ce succès tient en grande partie à l’immense érudition de FRANZELIN. Son grand mérite est d’unir étroitement la théologie spéculative à la positive, ce qui était une nouveauté assez hardie mais en même temps une grande nécessité. Il joua un grand rôle dans les du concile du Vatican, étant théologien du pape et nombre consulteur de plusieurs Congrégations romaines. Son influence se discerne encore dans des deux documents de beaucoup postérieurs : les encycliques de Satis Cognitum de Léon XIII (1896) et Mystici corporis de Pie XII (1943). Pie IX l’éleva au cardinalat le I5 avril 1876. FRANZELIN mourut le 11 décembre 1886 à Saint-André du Quirinal, laissant le souvenir d’un religieux exemplaire.

Le De traditione divina, parut parut pour la première fois en 1870. Tout le monde s’accorde à y reconnaître le chef-d’œuvre du maître :

« L’Italie a tenu dignement sa place dans cette période de progrès ; et les universités romaines, en particulier, ont produit des hommes et des œuvres remarquables. Au premier rang de ses théologiens les plus distingués, vient le jésuite Franzelin, professeur au collège romain et nommé plus tard cardinal. Il a contribué largement à la restauration de la théologie positive au siècle dernier, et a su la cultiver avec un rare bonheur. Sans négliger les hautes spéculations, si chères aux théologiens allemands ou d’origine allemande, l’éminent professeur dirigea ses principaux efforts vers la partie positive. Sa profonde con- naissance des langues orientales et sa vaste érudition patristique le servirent à merveille dans ce travail. Il explora en tout sens le domaine si étendu de l’ancienne littérature chrétienne, et donna ainsi un cachet spécial à son exposition théologique. Parmi ses divers traités, tous remarquables par la sûreté et l’étendue de l’information, nous signalerons de préférence le De Traditione et Scriptura, qui est peut-être son chef-d’œuvre. Non pas qu’il l’ait créé de toutes pièces : les grandes lignes se trouvent déjà dessinées au dix-septième siècle, avec le développement de la théologie positive. Mais aucun des docteurs qui ont précédé le cardinal Franzelin n’a scruté comme lui l’idée de la tradition dogmatique, n’a vu autant que lui combien cette idée est compréhensive, et n’a si bien formulé les rapports de la tradition avec l’Ecriture proprement dite. Sur la question scripturaire, le docte jésuite ne semble pas aussi maître de son sujet. On lui a reproché des théories étroites sur l’authenticité de la Vulgate, et difficiles à concilier avec les faits. Mais, somme toute, l’œuvre théologique de Franzelin est une œuvre puissante, bien documentée, et qui a fait époque. » (Père Julien BELLAMY, La théologie catholique au XIXè siècle, Beauchesne, 1904, pages 171 et 172)

On a pu dire de lui à juste titre :

« Mais la gloire de Franzelin a éclipsé le solide enseignement de Perrone. Du traité du savant cardinal, nous ne retiendrons ici que la première partie, De divina traditione. Il se divise en quatre sections d’inégale longueur. Cette division nous servira de cadre pour exposer le progrès réalisé. […]

On le voit par cet exposé, l’ouvrage du cardinal Franzelin est un excellent commentaire des définitions du concile du Vatican. Son principal mérite est d’avoir mis en relief le rôle du magistère vivant dans l’Église, d’avoir distingué l’aspect actif et l’aspect objectif de la tradition, d’avoir situé les rapports de l’histoire et de la tradition et d’avoir codifié théologiquement le progrès dans l’enseignement du magistère ecclésiastique. La crise moderniste sera pour les théologiens postérieurs l’occasion de nouvelles et heureuses précisions. » (Père Marie-Albert MICHEL, OP, article « Tradition » dans le Dictionnaire de théologie catholique, tome XV, colonnes 1336 et 1339)

B) Saint Jean Bosco

Le témoignage de saint Jean Bosco est dithyrambique à l’endroit du Cardinal FRANZELIN. Son jugement a une valeur privilégiée d’une part parce qu’il est saint et d’autre part parce qu’il est le dernier individu signalé à avoir ressuscité un mort. Le voici :

« Le 15 avril 1816 naissait à Aldino au diocèse de Trente  Giovanni Battista Franzelin, créé Cardinal le 3 d’avril 1876. Le 21 Juillet 1834 il entrait dans la Compagnie de Jésus et le 2 février 1853 il obtenait la licence de docteur dans les sciences sacrées. Destiné à professer de théologie dogmatique au Collège Romain, il fut nommé successivement consulteur de la Commission dogmatique au Concile du Vatican et de la Congrégation de la Propagande pour les affaires de rite oriental, de l’Index et de la Suprême Congrégation de la Sacrée Inquisition. Lorsqu’il enseignait la théologie, ses leçons étaient très fréquentées et tenues en grande estime, et ses élèves lui montrèrent dans quel sentiment ils le tenaient lorsqu’il fut promu au Cardinalat. Tous attestèrent de l’honneur qu’ils rendaient à leur savant et bienaimé maître en lui offrant des compositions poétiques et par d’autres marques. Franzelin a publié ses traités qui sont en grandes réputation pour la science avec laquelle il a su réfuter les erreurs modernes contre la religion et l’Église. Le très savant professeur s’est en effet montré puissant dans la démonstration de la vérité catholique. L’étude assidue et ses immenses lectures durant près de trente ans lui donnent une grande habilité dans la Sainte Ecriture, les Pères et les Scolastiques, et sa connaissance des langues dans lesquelles sont écrits les monuments sacrés et ecclésiastiques, latins, grecs, hébreux et syriaque, lui permet d’en comprendre à fond la doctrine. Les notions que l’on trouve dans ses livres ne se retrouvent pas ailleurs aussi complétement exposées, et il a apporté de vrais progrès et a véritablement fait progresser la science théologique. Il fait précéder l’observation à la polémique dans laquelle il combat ses adversaires. Sa connaissance des principales langues d’Europe lui est fort utile. Il est au courant de beaucoup des œuvres théologiques qui se publient en Allemagne, en Angleterre et en France, et ainsi il combat non seulement les sophismes des protestants, mais aussi les rationalistes modernes et les anglicans. La stratégie qu’il utilise contre eux est remarquable. Il ne se contente pas d’exposer leurs objections en fin d’exposé, mais il forme avec elles de véritables thèses polémiques, dans lesquelles sous des points de vue communs il ramasse le fond des objections, et à partir des principes généraux et il donne la clé des objections pour vaincre toutes les difficultés en saisissant l’ennemi au corps de telle manière et avec un tel à-propos et une telle vigueur qu’en quelques coups il met à terre de gros rangs d’opposants. Le cardinal Franzelin a reçu le titre presbytéral de Santi Bonifacio et d’Alessio, et a été attaché à des diverses Congrégations. Ce Prince de l’Église unit à sa vaste doctrine la plus profonde humilité, et, quoiqu’élevé à de tels honneurs, il rappelle dans sa tenue et par sa vertu les qualités du parfait religieux. » (Il più bel fioredel collegio apostolico ossia la elezione di Leone XIII (La plus belle fleur du collège apostolique, l’élection de Léon XIII), Torino, 1878, Tipografia e Libreria Salesiana, Appendice : Les électeurs de Léon XIII, Cardinaux prêtres : XLI – Le Cardinal Giovanni FRANZELIN pages 217 à 220. Texte italien original ici, traduction française ici)

[Le Cardinal Franzelin est décédé à Rome le 11 décembre 1886.]

C) Abbé Augustin AUBRY

Voir les appréciation de l’abbé Augustin AUBRY sur le Cardinal FRANZELIN sur le site christ-roi.net.

D) Pie XII

« Pie XII loue la méthode scolastique.

Nous louons la méthode scolastique que l’on utilise chez vous. Nous n’ignorons pas en effet qu’ailleurs, elle est souvent négligée et méprisée. On abandonnera une telle attitude si l’on se souvient que les Souverains Pontifes l’ont souvent recommandée, qu’ils ont même exhorté à lui garder une place d’honneur dans les cours de philosophie et de théologie.

Le but poursuivi par la méthode scolastique est de faire parcourir à la raison humaine les vérités révélées par Dieu et leurs appuis philosophiques en précisant les notions qu’elles contiennent et en présentant les arguments qui soutiennent leur certitude; c’est en outre de résoudre les objections qu’on leur propose et de s’efforcer d’harmoniser toutes les vérités, celles de la métaphysique naturelle et celles de la révélation divine : tel a toujours été et tel est encore le but certain et ferme de la philosophie et de la théologie. On ne doit pas s’imaginer que la connaissance des mystères de la foi et de leurs supposés philosophiques peut s’acquérir facilement et être maîtrisée par notre intelligence sans avoir fait l’objet de longues études, de discussions méthodiques bien menées, de réflexions et de méditations prolongées.

Ne craignez pas que les études spéculatives fassent tort aux sciences positives, spécialement à la théologie positive. Il n y a en effet aucune opposition entre les unes et les autres ; bien plus, les sciences positives procèdent d’autant plus sûrement qu’elles s’appuient sur les sciences spectatives (Nous tenons à citer ici le texte latin : Neve timueritis, ne ob studia spectativi generis illae quae « positivae » scientiae nuncupantur et praecipue theologia « positiva » aliquid détrimenti capiant. Inter utrasque enim nulla oppositio, quin etiam illae eo securius prodeunt, quo firmius hisce superstruuntur). Prenez pour exemple le Docteur Angélique lui-même, qui était passionné de connaissances positives, et parmi les théologiens des premiers temps du Collège Romain, François SUAREZ que l’on met à juste titre au rang des plus grands théologiens après saint Thomas, et plus récemment le Cardinal Jean-Baptiste FRANZELIN, pour ne nommer que lui, qui cultiva avec le plus grand zèle l’une et l’autre discipline et les unit d’une manière admirable. » (Discours du 17 octobre 1953 à l’occasion du IVè centenaire de l’Université Grégorienne)

3 commentaires sur “Un auteur catholique à lire : le Cardinal Jean-Baptiste FRANZELIN (1816-1886)

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Cette entrée a été publiée le 27 janvier 2020 par dans Foi Catholique.