+†+Yesus Kristus azu+†+

« Il n’est pour l’âme aliment plus suave que la connaissance de la vérité » (Lactance)

Prenez garde aux erreurs qui prennent le masque de la vérité !

Il arrive souvent que ceux qui veulent détourner les catholiques de la vérité masquent leurs erreurs sous des airs de vérités, et même qu’ils usent consciemment ou non de détournement de vérités pour induire en erreur. Aussi, ne pouvant amener les âmes à l’erreur sans leur faire professer des erreurs, ils sont obligés de se contredire en disant ici une vérité pour attirer les catholiques, et là une erreur, pour leur donner une matière fausse à croire. Cette technique est aussi vielle que l’hérésie, le Pape saint Célestin Ier, au début du Vè siècle, qui eut à combattre l’hérésie de Nestorius, le disait déjà. Plus tard au temps des Papes Clément XI et Pie VI, les mêmes subterfuges furent utilisés. Enfin, plus récemment, les partisans de la forme la plus dégénérées du libéralisme, les modernistes, usèrent encore de la même technique, comme le dénonça saint Pie X. Il faut donc se méfier des loups déguisés en agneaux, et nous laissons la parole aux Papes pour vous décrire la chose bien mieux que nous ne le ferions nous-mêmes ! Voyons ce que les Papes ont enseigné à ce sujet :

Saint Léon le Grand (vers 395-461)

« Et parce que nous savons qu’un bon nombre de ceux qui sont impliqués ici dans une accusation trop serrée pour qu’ils puissent se disculper se sont échappés, nous vous avons envoyé cette lettre, bien-aimés, par notre acolyte, afin que votre sainteté, chers frères, en soit informée et juge utile d’agir avec diligence et prudence, de peur que les hommes de l’erreur manichéenne ne puissent trouver l’occasion de blesser votre peuple et d’enseigner leurs doctrines impies. En effet, nous ne pouvons pas guider les personnes qui nous sont confiées si nous ne poursuivons pas avec le zèle de la Foi dans le Seigneur ceux qui détruisent et sont perdus, et si nous n’isolons pas avec toute la sévérité possible ceux qui ne sont pas sains d’esprit, afin que la peste ne continue pas à se répandre. C’est pourquoi je vous exhorte, mes bien-aimés, je vous prie et je vous préviens de faire preuve de toute la diligence nécessaire et possible pour les débusquer, de peur qu’ils ne trouvent quelque part l’occasion de se cacher. Car, de même que Dieu récompensera celui qui fait ce qui contribue à la santé du peuple qui lui est confié, de même, devant le tribunal du Seigneur, nul ne pourra s’exonérer d’une accusation de négligence s’il n’a pas voulu protéger son peuple contre les propagateurs d’une impie mécréance. » (Lettre 7 (alias 8) aux Évêques d’Italie, 30 janvier 444, Chapitre II ; PL tome 54, colonnes 621-622)

« Cependant il n’est pas douteux, bien-aimés, qu’au milieu de ces oeuvres de miséricorde qui nous recommandent toujours plus à Dieu, notre ennemi, rempli du désir de nous nuire et expert en l’art de le faire, ne se sente davantage aiguillonné par la haine ; aussi ceux qu’il ne lui est permis d’attaquer par des persécutions ouvertes et sanglantes, il les corrompt en usant d’une fausse profession du nom chrétien ; il utilise pour cela le service des hérétiques qui, s’étant écartés de la foi catholique et soumis à son obédience, ont été engagés par lui dans son armée et combattent pour lui sous l’étendard d’erreurs diverses. Et de même que, pour tromper les premiers humains, il a eu recours au ministère du serpent, ainsi a-t-il armé les langues de ceux-là du poison de sa fausseté afin de séduire les coeurs des hommes droits. Mais, bien-aimés, pour autant que le Seigneur nous prête son secours, nous allons au-devant de telles embûches par notre sollicitude paternelle. Veillant à l’avance à ce que rien du saint troupeau ne périsse, nous avertissons, en dénonçant paternellement ce danger, d’éviter les lèvres fausses et la langue perfide dont le prophète prie que soit sauvée son âme [Cf. Psaume 119, 2] ; « leur parole », en effet, comme le dit le saint Apôtre, « s’insinue comme la gangrène » [II Timothée II, 17]. Ils s’insinuent humblement, capturent doucement et tuent secrètement. « Ils viennent », en effet, comme le Sauveur l’a annoncé, « déguisés en brebis, mais au-dedans ce sont des loups rapaces » [Matthieu VII, 15] ; ile ne pourraient tromper des brebis sincères et sans calcul, s’ils ne couvraient du nom du Christ leur rage bestiale. En eux tous opère celui qui, ennemi de la vraie lumière, se transfigure en ange de lumière [cf. II Corinthiens XI, 14]. » (Sermon XVI : Vè sermon sur le Jeûne du Xè mois [Avent], chapitre 3)

« S’il est toujours permis aux opinions humaines d’entrer en conflit, il ne manquera jamais d’hommes qui oseront résister à la vérité et mettre leur confiance dans le verbiage de la sagesse humaine, vanité extrêmement nuisible que la foi et la sagesse chrétiennes doivent soigneusement éviter, conformément à l’enseignement de Notre Seigneur Lui-même. En effet, lorsque le Christ s’apprêtait à convoquer toutes les nations à l’illumination de la foi, il choisit ceux qui devaient se consacrer à la prédication de l’Évangile, non pas parmi les philosophes ou les orateurs, mais il prit d’humbles pêcheurs comme instruments par lesquels il se révélerait, de peur que l’enseignement céleste, qui était en lui-même plein de puissance, ne paraisse avoir besoin du secours des mots. C’est pourquoi l’apôtre proteste et dit : « En effet, le Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour prêcher l’Évangile : non point avec la sagesse de la parole, afin que la Croix du Christ ne soit pas rendue vaine. Car la parole de la Croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour ceux qui sont sauvés, c’est-à-dire pour nous, elle est la puissance de Dieu. Aussi est-il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, et Je réprouverai la prudence des prudents. Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-Il pas frappé de folie la sagesse de ce monde ? » [I Corinthiens I, 17-20] En effet, les arguments rhétoriques et les débats astucieux des hommes s’enorgueillissent surtout de ce que, dans les questions douteuses obscurcies par la diversité des opinions, ils peuvent amener leurs auditeurs à accepter le point de vue que chacun a choisi de mettre en avant grâce à son génie et à son éloquence ; et c’est ainsi que ce qui est soutenu avec le plus d’éloquence est considéré comme le plus vrai. Mais l’Évangile du Christ n’a pas besoin de cet art, car le véritable enseignement y est révélé par sa propre lumière ; il n’y a pas non plus à chercher ce qui plaira à l’oreille, alors que la connaissance de celui qui est le Maître suffit à la vraie foi. » (Lettre 164 à l’Empereur Léon, Chapitre II ; PL tome 54, colonnes 1149-1150)

Lucius III (1181-1185)

« Pour éradiquer la malice de certaines hérésies qui ont récemment émergé aux quatre coins du monde, il convient que le pouvoir conféré à l’Eglise soit suscité et qu’au moyen de l’assistance de la puissance impériale, soient écrasées l’insolence et l’impertinence des hérétiques et de leurs mensonges, et que la Vérité pure du catholicisme qui se trouve, étincelante, dans la Sainte Eglise, soit exaltée, pure et libre, contre l’exécrable nature de leurs fausses doctrines. C’est pourquoi, avec le soutien de la présence de Notre très cher fils Frédéric, le très illustre empereur des romains, élargissant toujours l’Empire, avec les avis et les conseils concertés de Nos frères, patriarches, archevêques et de bien d’autres princes, rassemblés et venus de toutes parts du monde, Nous nous élevons contre ces hérétiques, qui se donnent différents noms selon les nombreuses fausses doctrines qu’ils professent, et par la sentence de ce décret général ici présent, et par Notre autorité apostolique, Nous condamnons toutes sortes d’hérésies, qu’importe le nom qu’elles empruntent. » (Bulle Ad Abolendam, novembre 1184 – Sur les mesures à appliquer pour réprimer l’hérésie dans le Saint-Empire romain germanique)

Clément XI

« Lorsque le Fils Unique de Dieu, qui s’est fait Fils de l’Homme pour notre Salut, & pour celui de tout le monde, enseignait à ses Disciples la doctrine de vérité, et lorsqu’il instruisait l’Eglise universelle dans la personne de ses Apôtres, il donna des préceptes pour former cette Eglise naissante ; et prévoyant ce qui devait l’agiter dans les Siècles futurs, il sut pourvoir à ses besoins par un excellente et salutaire avertissement ; c’est de nous tenir en garde contre les faux Prophètes, qui viennent à nous revêtus de la peau des brebis ; et il désigne principalement sous ce nom, ces maîtres de mensonges, ces séducteurs plein d’artifices, qui ne font éclater dans leur discours les apparences de la plus solide piété, que pour insinuer imperceptiblement leurs dogmes dangereux, et que pour introduire sous les dehors de la sainteté, des sectes qui conduisent les hommes à leur perte ; séduisant avec d’autant plus de facilité ceux qui ne se défient pas de leurs pernicieuses entreprises, que comme des Loups, qui dépouillent leur peau pour se couvrir de la peau des brebis, ils s’enveloppent, pour ainsi parler, des maximes de la lois divines, des préceptes des Saintes Ecritures, dont ils interprètent malicieusement les expressions, et de celles même du Nouveau Testament, qu’ils ont l’adresse de corrompre en diverses manières pour perdre les autres, et pour se perdre eux-mêmes : Vrais fils de l’ancien père de mensonge, ils ont appris par son exemple et par ses enseignements, qu’il n’est point de voie plus sure ni plus prompte pour tromper les âmes, et pour leur insinuer le venin des erreurs les plus criminelles, que de couvrir ses erreurs de l’autorité de la Parole de Dieu.

Pénétrés de ces divines instructions, aussitôt que nous eûmes appris dans la profonde amertume de notre cœur, qu’un certain Livre imprimé autrefois en langue française, et divisé en plusieurs tomes, sous ce titre, le Nouveau Testament en français, avec des Réflexions morales, &c… Que ce Livre, quoique l’eussions déjà condamné parce qu’en effet les Vérités Catholiques y sont confondues avec plusieurs dogmes faux et dangereux, passait encore dans l’opinion de beaucoup de personnes pour un Livre exempt de toute sorte d’erreurs : qu’on le mettait partout entre les mains des fidèles et qu’il se rependait de tous cotés par les soins affectés de certains esprits remuants, qui font de continuelles tentatives en faveur des nouveautés : qu’on l’avait même traduit en Latin afin que la contagion de ses maximes pernicieuses passa, s’il était possible, de nation en nation, et de Royaume en Royaume : Nous fûmes saisis d’une très vive douleur de voir le troupeau du Seigneur, qui est commis à nos soins, entraîné dans la voie de perdition par des insinuations si séduisantes et si trompeuses : ainsi donc également excités par nos sollicitudes Pastorales, par les plaintes réitérées des personnes, qui ont un vrai zèle pour la Foi orthodoxe, surtout par les Lettres et par les prières d’un grand nombre de nos vénérables frères les Évêques de France, nous avons pris la résolution d’arrêter par quelque remède le cours d’un mal qui croissait toujours et qui pourrait avec le temps produire les plus funestes effets.

Après avoir donné toute notre application à découvrir la cause d’un mal si pressant, et après avoir fait sur ce sujet, de mûres et de sérieuses réflexions, Nous avons enfin reconnu très distinctement que le progrès dangereux qu’il a fait et qui s’augmente tous les jours, vient principalement de ce que le venin de ce livre est très caché, semblable à un abcès dont la pourriture ne peut sortir qu’après qu’on y a fait des incisions. En effet, à la première ouverture du livre, le Lecteur se sent agréablement attiré par de certaines apparences de piété. Le style de cet ouvrage est plus doux et plus coulant que l’huile : mais ses expressions sont comme ces traits prêts à partir d’un arc, qui n’est tendu que pour blesser imperceptiblement ceux qui ont le cœur droit. Tant de motifs nous ont donné lieu de croire que nous ne pouvons rien faire de plus à propos ni plus salutaire, après avoir jusqu’à présent marqué en général la doctrine artificieuse de ce Livre, que d’en découvrir les erreurs en détail ; et que de les mettre plus clairement et plus distinctement devant les yeux de tous les Fidèles, par un extrait de plusieurs propositions contenues dans l’ouvrage où nous leur feront voir l’ivraie dangereuse séparée du bon grain qui la couvrait. Par ce moyen nous dévoilerons, et nous mettrons au grand jour, non seulement quelques unes de ces erreurs ; mais nous en exposerons un grand nombre des plus pernicieuses, soit qu’elles aient été déjà condamnées, soit qu’elles aient été inventées depuis peu. Nous espérons que le Ciel bénira nos soins ; et que nous ferons si bien connaître et si bien sentir la vérité, que tout le monde sera forcé de suivre ses lumières.

Ce ne sont pas seulement les Évêques ci-dessus mentionnés, qui nous ont témoigné que par ce moyen nous ferions une chose très utile et très nécessaire pour l’intérêt de la Foi Catholique et pour le repos des consciences et que nous mettrions fin aux diverses contestations, qui se sont élevées principalement en France, et qui doivent leur origine à de certains esprits, qui veulent se distinguer par une doctrine nouvelle, et qui tâchent de faire naître dans ce Royaume florissant des divisions encore plus dangereuses ; mais même notre très-cher fils en Jésus-Christ, Louis Roi de France Très-Chrétien, dont nous ne pouvons assez louer le zèle pour la défense et pour la conservation de la Foi Catholique, et pour l’extirpation des hérésies ; ce Prince par ses instances réitérées et dignes d’un Roi Très-Chrétien, nous a fortement sollicité de remédier incessamment au besoin pressant des âmes par l’autorité d’un Jugement Apostolique. […]

Au reste, par la condamnation expresse et particulière que nous faisons des susdites Propositions, Nous ne prétendons nullement approuver ce qui est contenu dans le reste du même Livre, d’autant plus que dans le cours de l’examen que nous en avons fait, Nous y avons remarqué plusieurs autres propositions, qui ont beaucoup de ressemblance et d’affinité avec celles que nous venons de condamner, et qui sont toute remplies des mêmes erreurs : De plus, Nous y en avons trouvé beaucoup d’autres, qui sont propres d’entretenir la désobéissance et la rébellion qu’elles veulent insinuer insensiblement sous le faux nom de patience chrétienne par l’idée chimérique qu’elles donnent au Lecteur d’une persécution qui règne aujourd’hui : Mais nous avons cru qu’il serait inutile de rendre cette Constitution plus longue, par un détail particulier de ces Propositions : Enfin, ce qui est plus intolérable. Nous y avons vu le texte sacré au Nouveau Testament altéré d’une manière, qui ne peut être trop condamnée ; et conforme en beaucoup d’endroit à une traduction dite de Mons, qui a été censurée depuis longtemps ; il y est différent, et s’éloigne en diverses façons de la version vulgate, qui est en usage dans l’Eglise depuis tant de siècles, et qui doit être regardée comme authentique, par toutes les personnes orthodoxes ; et l’on a porté la mauvaise foi jusqu’au point de détourner le sens naturel du texte, pour y substituer un sens étranger, et souvent dangereux.

Pour toutes ces raisons, en vertu de l’Autorité Apostolique, Nous défendons de nouveau par ces présentes et condamnons derechef ledit Livre, sous quelque titre et en quelque langue qu’il ait été imprimé : de quelque édition, et en quelque version qu’il ait paru, ou qu’il puisse paraître dans la suite (ce qu’à Dieu ne plaise) Nous le condamnons comme étant très capable de séduire les âmes simples par des paroles pleines de douceur et par des bénédictions, ainsi que s’exprime l’Apôtre, c’est-à-dire, par les apparences d’une instruction remplie de piété. Condamnons pareillement, tous les autres Livres ou libelles, soit manuscrits soit imprimés, ou (ce qu’à Dieu ne plaise) qui pourraient s’imprimer dans la suite, pour la défense dudit Livre ; Nous défendons à tous les Fidèles de les lire, de les copier, de les retenir, et d’en faire usage, sous peine d’excommunication, qui sera encourue ipso facto, par les contrevenants.

Nous ordonnons de plus à Nos Vénérables Frères, les Patriarches, les Archevêques et Évêques et autres Ordinaires des lieux, comme aussi aux Inquisiteurs de l’hérésie, de réprimer et de contraindre par les censures, par les peines susdites, et par tous les autres remèdes de droit et de fait, ceux qui ne voudraient obéir ; et même d’implorer pour cela, s’il en est besoin, le secours du bras séculier. » (Bulle Unigenitus, 8 septembre 1713 – Condamnation du jansénisme)

Clément XIII

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Encyclique In Dominico Agro, 14 juin 1761 – Sur le discours que doivent tenir les évêques et l’utilisation du catéchisme du concile de Trente

« Il arrive parfois que facilement un mensonge diabolique, avec une certaine apparence de vérité, soit recouvert de mensonges colorés, tandis que l’efficacité des sentences est corrompue par un ajout ou un changement très bref, de sorte que le témoignage qui a apporté le salut, parfois avec une transition subtile conduit à la mort. […]

Les Pontifes romains Nos prédécesseurs, le sachant parfaitement, ont mis tous leurs efforts pour écraser non seulement avec le glaive de l’anathème les germes empoisonnés des erreurs dès leur naissance, mais aussi pour amputer certaines idées effervescentes qui, peut-être par excès, empêchaient dans le peuple chrétien une plus généreuse fécondité de la foi, ou pouvaient nuire aux âmes des fidèles par une trop grande proximité avec l’erreur. C’est pourquoi, après la condamnation par le Concile de Trente des hérésies qui avaient alors cherché à ternir la splendeur de l’Église, et la mise en lumière de la vérité catholique, ayant en quelque sorte banni le brouillard de l’erreur. […] Car là où il n’y a pas de midi, et où donc la lumière n’est pas si claire que la vérité soit ouvertement connue, facilement à sa place le faux est reçu à cause d’une certaine vraisemblance, qui dans l’obscurité est à peine discernée du vrai. Car ils savaient qu’il y avait eu auparavant, et qu’il y aurait à l’avenir, ceux qui pouvaient inviter les bergers et promettre des pâturages plus abondants de sagesse et de connaissance : vers ceux-ci, beaucoup afflueraient, car les eaux furtives sont plus douces et le pain caché est plus doux (Pr 9, 17). » (Encyclique In Dominico Agro, 14 juin 1761 – Sur le discours que doivent tenir les évêques et l’utilisation du catéchisme du concile de Trente, n° 2 et 4)

Encyclique Christianae Reipublicae salus, 25 Novembre 1766, sur les dangers des écrits anti-chrétiens

« Ainsi, puisque le Saint Esprit a fait de vous des évêques pour gouverner l’Eglise de Dieu et vous a enseigné tout ce qui concerne l’unique sacrement pourvoyant au salut des hommes, Nous ne pouvons négliger notre devoir face à cette littérature maléfique. Nous devons susciter l’enthousiasme de votre dévotion afin que vous, qui avez la tâche de partager Nos sollicitudes pastorales, vous unissiez pour vous opposer à ce mal de toutes vos forces. Il s’agit de combattre âprement, ainsi que la situation l’exige, et d’éradiquer de toutes nos forces les destructions mortelles causées par de tels ouvrages. La racine de l’erreur ne sera jamais extirpée tant que les criminels éléments du mal ne seront brulés par le feu. Puisque vous avez été constitués intendants des mystères divins et que vous avez été armés de Sa force pour détruire leurs défenses, employez-vous à garder les brebis qui vous ont été confiées, ces brebis rachetées par le Sang du Christ, loin de ces pâturages empoisonnés. Il est impératif d’éviter la compagnie des malfaiteurs, car leurs paroles encouragent l’impiété et leurs discours agissent comme un cancer. De grands désastres peuvent être causés par l’épidémie de leurs livres ! Bien écrits, de façon sournoise, ces livres se trouvent partout autour de nous et à portée de main. Ils voyagent avec nous, se trouvent dans les foyers et entrent dans les chambrées, lesquelles devraient fermer leur porte à leurs tromperies et à leur malfaisance. » (Encyclique Christianae Reipublicae salus, 25 Novembre 1766, sur les dangers des écrits anti-chrétiens)

Saint Célestin et Pie VI

Encyclique Inscrutabile divinae du 25 décembre 1775 – Contre l’athéisme et les idées des Lumières

« Or ces menteurs savants adoucissent et occultent l’immense perversité de leurs dogmes par des paroles et des expressions tellement séduisantes, que les plus faibles – qui sont la majorité – sont comme pris à l’hameçon, trompés de façon affreuse ; et soit ils abjurent complètement la Foi, soit ils la laissent vaciller en grande partie, en suivant une doctrine acclamée et ils ouvrent les yeux vers une fausse lumière qui leur fait plus de mal que les ténèbres mêmes. Il est évident que notre ennemi, qui a envie et qui est capable de nuire, de même qu’il a pris l’aspect du serpent pour tromper les premiers hommes, de même il a armé les langues certainement menteuses, dont le Prophète (Ps. 119) lui-même demande que son âme soit libérée : du venin de cette fausseté qui a servi d’arme pour séduire les fidèles. Ainsi en est-il de ceux qui « s’insinuent humblement, capturent doucement et tuent secrètement » (Saint Léon M., Sermon XVI, chap. 3). Il s’ensuit tant de corruption des mœurs, tant de licence dans la façon de penser et de parler, tant d‘arrogance et de témérité dans chaque action ! […]

C’est pourquoi, Vénérables Frères, Vous qui êtes le Sel de la Terre, les gardiens et les pasteurs du troupeau du Seigneur, vous qui devez combattre les batailles du Seigneur, levez-vous, armez-vous de votre épée, qui est la parole de Dieu.

Chassez de vos terres la contagion inique. Jusqu’à quand garderons-nous cachée l’injure faite à la Foi commune et à l’Église ? […]

Qui ne serait ému en entendant ces lamentations mêlées de larmes de la pieuse mère, qui ne se sentirait pas irrésistiblement poussé à faire tout son possible, comme il l’a promis avec fermeté à l’Église. Purgez donc les vieux ferments, éliminez le mal qui est parmi vous ; et donc, avec beaucoup d’énergie et de dévouement, éloignez les livres empoisonnés hors de vue du troupeau ; isolez promptement les âmes infectées, afin qu’elles ne nuisent pas aux autres. « En effet,  – comme le disait le Très Saint Pontife Léonnous ne pouvons pas guider les personnes qui nous sont confiées si nous ne poursuivons pas avec le zèle de la Foi dans le Seigneur ceux qui détruisent et sont perdus, et si nous n’isolons pas avec toute la sévérité possible ceux qui ne sont pas sains d’esprit, afin que la peste ne continue pas à se répandre » (Épîtres VII, VIII aux Évêques italiens, chap. 2). » (Encyclique Inscrutabile divinae du 25 décembre 1775 – Contre l’athéisme et les idées des Lumières, n°6 et 8)

Bulle Auctorem Fidei, 28 août 1794 – Condamnation des erreurs du concile de Pistoie

En condamnant les erreurs du Concile de Pistoie, le Pape Pie VI nous dit de traquer les erreurs cachées sous une fausse couverture de vérité :

« Ils [les Papes ses prédécesseurs et les Conciles Généraux] connaissaient l’artifice insidieux que mettent en œuvre les Novateurs pour réussir à tromper : ces perfides, pour ne pas choquer les oreilles Catholiques, s’appliquent le plus souvent à couvrir, sous une enveloppe trompeuse de paroles, les pièges qu’ils tendent, afin qu’à l’aide des divers sens dont elles sont susceptibles, l’erreur cachée s’insinue plus doucement dans les esprits, et qu’une doctrine vraie en elle-même étant corrompue par une addition légère en apparence, ou par un changement inaperçu des confessions de foi qui devaient opérer le salut conduisent à la mort d’une manière, pour ainsi dire, insensible. Or cette manière trompeuse de s’exprimer en termes équivoques, qui est un vice dans toute espèce de discours, est surtout intolérable dans un Synode dont le principal mérite est d’employer, en enseignant, une façon de parler si claire, qu’elle ne laisse aucun danger de s’y méprendre. Si donc, on vient à pécher ici en ce point, on ne peut pas, pour se justifier, recourir frauduleusement à cette excuse qu’on a coutume d’apporter, à savoir, que les passages trop durs qui sont échappés se trouvent expliqués dans un meilleur sens, ou même corrigés en d’autres endroits : comme si cette liberté effrontée que l’on se donne de dire tour à tour le oui ou le non, ou même de se contredire, quand on le juge expédient à sa cause (méthode qui fut toujours la ressource astucieuse et trompeuse des Novateurs pour insinuer l’erreur), n’accusait pas l’intention de tromper, bien plutôt qu’elle n’en justifiait ; comme si les gens simples surtout qui tomberont sur tel ou tel endroit du Synode exposé aux yeux de tous en langue vulgaire, avaient toujours présents les autres passages disséminés auxquels il faudrait aussi faire attention ; ou comme si, même en tenant compte de ces autres passages, chacun était capable de les expliquer les uns par les autres, de manière à ne courir aucun danger d’erreurs, ainsi que le prétendent vainement ces mêmes Novateurs ! Artifice souverainement funeste, sans nul doute, pour insinuer l’erreur. Célestin, notre Prédécesseur, l’avait autrefois découvert, par sa pénétration, dans les lettres de Nestorius, Évêque de Constantinople, et en avait fait l’objet du reproche le plus sévère : car ce grand pontife poursuit le fourbe dans ses faux-fuyants, l’atteint et le saisit, découvre son venin dans ce flux de paroles, où enveloppant des vérités dans des choses obscures, puis mêlant ensuite les unes avec les autres, il se réservait de pouvoir confesser ce qu’il avait nié, ou nier ce qu’il venait de confesser. Pour prévenir ces artifices trop souvent renouvelés dans tous les âges, la voie la plus sûre qu’on a trouvée a été que, pour éclaircir les propositions où, sous l’enveloppe de l’ambiguité, les Novateurs cachent cette diversité dangereuse et suspecte de sens, on notât le sens pervers qui renfermait l’erreur et qui était opposé au sens Catholique.

Nous avons embrassé d’autant plus volontiers cette méthode pleine de modération, que nous avons reconnu qu’elle nous offrait un secours plus puissant pour réconcilier les esprits et les ramener à l’unité de sentiment dans le lien de la paix : ce qu’à notre grande satisfaction, nous avons vu déjà s’effectuer heureusement dans plusieurs, par la grâce de Dieu. Nous avons donc pensé que notre premier soin devait être d’ôter à ceux qui auraient encore l’obstination de s’attacher aux doctrines du Synode, si, ce qu’à Dieu ne plaise, il en restait encore, tout subterfuge dont ils pourraient se prévaloir désormais, pour exciter de nouveaux troubles, en prétextant qu’ils étaient unis avec des Écoles Catholiques, et que la juste condamnation dont on les a frappés, tombe sur ces Écoles elles-mêmes, puisqu’elles partageaient leurs sentiments : il n’est pas, en effet, d’efforts qu’ils ne fassent pour les représenter comme leur étant associées d’opinions et de pensées, malgré la résistance et l’opposition qu’elles manifestent. Ils font, pour cela, violence des expressions qui ont, dans ces écoles, un sens tout contraire, pour leur donner une certaine ressemblance autant qu’elles paraissent pouvoir s’y prêter, avec les sentiments qu’ils ont adoptés eux- mêmes. En second lieu, si quelques-uns sont encore trompés par des préventions trop favorables, à l’égard du Synode, par suite d’une opinion imprudemment adoptée, nous leur ôtons tout motif légitime de se plaindre : car s’ils ont des sentiments orthodoxes, comme ils prétendent, sans doute, le faire croire, ils ne pourront voir avec peine que l’on ait condamné des doctrines qui, dans le sens de la censure, renferment ostensiblement les erreurs qu’elles énoncent, et dont ils font profession d’être bien éloignés. » (Bulle Auctorem Fidei, 28 août 1794 – Condamnation des erreurs du concile de Pistoie)

Grégoire XVI

« Ils sont d’autant plus dangereux que, sous couleur de zèle pour la religion, en affichant de pieux desseins, ils induisent les naïfs en erreur par leur prétention de régénérer et de réformer l’Eglise. » (Lettre apostolique Cum in Ecclesia, 17 septembre 1833 ; Cf. Les Enseignements Pontificaux, L’Eglise, Tome I, Solesmes, Desclée, 1959, n°165, page 124)

Pie IX

Pie IX écrivit :

« Cependant, et bien que les enfants du siècle soient plus habiles que les enfants de la lumière, leurs ruses et leurs violences auraient sans doute moins de succès si un grand nombre parmi ceux qui portent le nom de catholiques, ne leur tendaient une main amie. Oui, hélas ! il y en a qui ont l’air de vouloir marcher d’accord avec nos ennemis, et s’efforcent d’établir une alliance entre la lumière et les ténèbres, un accord entre la justice et l’iniquité au moyen de ces doctrines qu’on appelle catholiques-libérales, lesquelles, s’appuyant sur les principes les plus pernicieux, flattent le pouvoir laïque quand il envahit les choses spirituelles, et poussent les esprits au respect, ou tout au moins à la tolérance des lois les plus iniques, absolument comme s’il n’était pas écrit que personne ne peut servir deux maîtres.

Or, ceux-ci sont plus dangereux assurément et plus funestes que des ennemis déclarés, et parce qu’ils secondent leurs efforts sans être remarqués, peut-être même sans s’en douter, et parce que, se maintenant sur l’extrême limite des opinions formellement condamnées, ils se donnent une certaine apparence d’intégrité et de doctrine irréprochable, alléchant ainsi les imprudents amateurs de conciliation et trompant les gens honnêtes, lesquels se révolteraient contre une erreur déclarée. De la sorte, ils divisent les esprits, déchirent l’unité et affaiblissent les forces qu’il faudrait réunir pour les tourner toutes ensemble contre l’ennemi. » (Bref aux Président et associés du Cercle de Saint-Ambroise à Milan, 6 mars 1873 ; cité in : Mgr Louis-Gaston de SÉGUR, Hommage aux jeunes catholiques libéraux, in : Œuvres de Mgr de Ségur, 1887, tome 10, pp. 355-356)

Les propos de Pie IX sont clairs, mais il y a plus : ces propos sont dogmatiques ! En effet, Mgr Louis-Gaston de SÉGUR le cite dans le livre mentionné, puis, après avoir cité plusieurs autres documents, déclare :

« Encore une fois, cinq Brefs, cinq Brefs dogmatiques, se succédant à de si courts intervalles, s’adressant à l’Allemagne, à l’Italie, à la Belgique, à la France, exposant des principes et donnant des directions qui regardent tous les enfants de l’Église : franchement, que faut-il de plus pour manifester jusqu’à l’évidence, chez le souverain Docteur et Pasteur de l’Église, l’intention formelle d’enseigner, et d’enseigner officiellement ? » (Hommage aux jeunes catholiques libéraux, in : Œuvres de Mgr de Ségur, 1887, tome 10, page 386)

Or, l’œuvre de Mgr de SÉGUR est absolument approuvée par Pie IX !

En effet, nous invitons nos lecteurs à découvrir comment Pie IX approuve l’ensemble de son œuvre en 1876, dans le Bref par lequel il couronne son opuscule L’enfer, dans cet article : Un auteur catholique à lire : Mgr Louis-Gaston de SÉGUR (1820-1881). On y lira aussi que Pie XI parlait de « Mgr Louis-Gaston de Ségur, prêtre d’une vie sainte, d’un profond savoir et d’une grande piété. » (Lettres apostoliques Quod ad conventus concédant des indulgences, privilèges, induits et dispenses aux Congrès eucharistiques, 7 mars 1924, Actes de S. S. Pie XI, tome 2 (année 1924), pages 36-37)

Par ailleurs il approuva cet ouvrage précis, en pointant spécialement la mention faite de ces Brefs. En effet, dans l’édition des œuvres complètes de Mgr de SÉGUR, l’œuvre est précédée (pp. 347-348) de ceci :

« N. T.-S. P. le Pape Pie IX, aux, pieds duquel j’avais déposé un des premiers exemplaires de cet opuscule, a daigné l’agréer et m’a fait répondre, par son Secrétaire des Lettres Latines, Son Excellence Révérendissime Monseigneur Nocella, quelques paroles de félicitation. Voici la partie de cette lettre qui concerné l’Hommage aux jeunes catholiques libéraux :

«… Devant les incessants témoignages du zèle qui vous distingue dans la défense de la vérité et de la Religion, Notre Très-Saint Seigneur le Pape PIE IX a pensé qu’il y avait lieu de vous envoyer une fois déplus ses félicitations. Sa Sainteté, en effet, a reçu votre opuscule intitulé : Hommage aux jeunes catholiques-libéraux ; et le Saint Père a vu par votre lettre que, dans ce nouvel écrit, mettant sous les yeux de vos lecteurs les Lettres Apostoliques, écrites par Sa Sainteté pour prémunir les fidèles contre les principes catholiques-libéraux et contre leurs fauteurs, vous vous êtes soigneusement appliqué à donner sur ce sujet aux jeunes gens de précieux avis, capables de les préserver fort heureusement de ce mal perfide.

Le Très-Saint Père a grandement loué votre zèle à cet égard. En attendant qu’Elle puisse lire et goûter votre travail, Sa Sainteté est persuadée que si, par d’autres excellents écrits, vous avez eu déjà le bonheur défaire du bien à vos concitoyens, vous avez acquis par celui-ci un nouveau mérite devant DIEU, et une fois de plus vous aurez été sérieusement utile à vos lecteurs.

Rome, le 1er avril 1874. »

Secondairement, Don Félix SARDA y SALVANY rappela dans son célébrissime Le libéralisme est un péché :

« Dans son bref (1er avril 1874) à Mgr de Ségur au sujet de son livre si connu l’Hommage : Titre complet : « Hommage aux jeunes catholiques-libéraux »., il l’appelle perfide ennemi ; dans son allocution à l’évêque de Nevers (18 juin 1871), la véritable calamité actuelle ; dans sa lettre au Cercle catholique de Saint-Ambroise à Milan (6 mars 1873), un pacte entre la justice et l’iniquité ; dans le même document, il le dit plus funeste et plus dangereux qu’un ennemi déclaré ; dans la lettre à l’évêque de Quimper (28 juillet 1873) déjà citée, un virus occulte ; dans le bref aux Belges (8 mai 1873), une erreur sournoise et insidieuse; dans un autre bref à Mgr Gaume (15 janvier 1872), une peste très pernicieuse. Tous ces documents peuvent se lire en entier dans le livre de Mgr de Ségur que nous avons mentionné, Hommage aux catholiques libéraux. » (Chapitre XI « De la dernière et de la plus solennelle condamnation du libéralisme par le Syllabus »)

Et cette étude fut approuvée par la Sacrée Congrégation de l’Index qui déclara :

« non seulement elle n’a rien trouvé qui soit contraire à la saine doctrine, mais son auteur D. Félix Sarda mérite d’être loué, parce qu’il expose et défend la saine doctrine sur le sujet dont il s’agit, par des arguments solides, développés avec ordre et clarté, sans nulle attaque à qui que ce soit. » (Décret complet : https://archives.laportelatine.org/bibliotheque/liberalisme/le_liberalisme_est_un_peche_sarda/01.php#preface03)

Léon XIII

Encyclique Humanum Genus, 20 avril 1884 – Condamnation du relativisme philosophique de la franc-maçonnerie

« Et plût à Dieu que tous, jugeant l’arbre par ses fruits, sussent reconnaître le germe et le principe des maux qui nous accablent, des dangers qui nous menacent. Nous avons affaire à un ennemi rusé et fécond en artifices. Il excelle à chatouiller agréablement les oreilles des princes et des peuples ; il a su prendre les uns et les autres par la douceur de ses maximes et l’appât de ses flatteries. Les princes ? Les francs-maçons se sont insinués dans leurs faveurs sous le masque de l’amitié, pour faire d’eux des alliés et de puissants auxiliaires, à l’aide desquels ils opprimeraient plus sûrement les catholiques. Afin d’aiguillonner plus vivement le zèle de ces hauts personnages, ils poursuivent l’Eglise d’impudentes calomnies. C’est ainsi qu’ils l’accusent d’être jalouse de la puissance des souverains et de leur contester leurs droits. Assurés par cette politique, de l’impunité de leur audace, ils ont commencé à jouir d’un grand crédit sur les gouvernements. D’ailleurs, ils se tiennent toujours prêts à ébranler les fondements des empires, à poursuivre, à dénoncer et même à chasser les princes, toutes les fois que ceux-ci paraissent user du pouvoir autrement que la secte ne l’exige. […]

Quant à vous, Vénérables Frères, Nous vous prions, Nous vous conjurons d’unir vos efforts aux Nôtres et d’employer votre zèle à faire disparaître l’impure contagion du poison qui circule dans les veines de la société et l’infecte tout entière. Il s’agit pour vous de procurer la gloire de Dieu et le salut du prochain. Combattant pour de si grandes causes, ni le courage, ni la force ne vous ferons défaut. Il vous appartient de déterminer dans votre sagesse par quels moyens plus efficaces vous pourrez avoir raison des difficultés et des obstacles qui se dresseront contre vous. Mais puisque l’autorité inhérente à Notre charge Nous impose le devoir de vous tracer Nous-même la ligne de conduite que Nous estimons la meilleure, Nous vous dirons :

En premier lieu, arrachez à la franc-maçonnerie le masque dont elle se couvre et faites la voir telle qu’elle est.

Secondement par vos discours et par vos Lettres pastorales spécialement consacrées à cette question, instruisez vos peuples ; faites leur connaître les artifices employés par ces sectes pour séduire les hommes et les attirer dans leurs rangs, montrez leur la perversité de leur doctrine et l’infamie de leurs actes. Rappelez leur qu’en vertu des sentences plusieurs fois portées par Nos prédécesseurs, aucun catholique, s’il veut rester digne de ce nom et avoir de son salut le souci qu’il mérite, ne peut, sous aucun prétexte, s’affilier à la secte des francs-maçons. Que personne donc ne se laisse tromper par de fausses apparences d’honnêteté. Quelques personnes peuvent en effet croire que, dans les projets des francs-maçons, il n’y a rien de formellement contraire à la sainteté de la religion et des mœurs. Toutefois, le principe fondamental qui est comme l’âme de la secte, étant condamné par la morale, il ne saurait être permis de se joindre à elle ni de lui venir en aide d’aucune façon. » (Encyclique Humanum Genus, 20 avril 1884 – Condamnation du relativisme philosophique de la franc-maçonnerie)

Lettre Eximia Nos laetitia, 19 juillet 1893 – A Mgr Augustin-Hubert JUTEAU, évêque de Poitiers, au sujet du schisme de la « Petite Eglise »

« Il ne peut donc y avoir aucune cause prouvée en droit, pour que ces hommes, quels qu’aient été d’ailleurs les premiers chefs de ceux dont il s’agit aujourd’hui, se soient séparés de la très sainte communion de l’univers catholique. Qu’ils ne s’appuient ni sur l’honnêteté de leurs mœurs ni sur leur fidélité à la discipline, ni sur leur zèle à garder la doctrine et la stabilité de la religion. L’apôtre ne dit-il pas ouvertement que tout cela ne sert de rien sans la charité ? Absolument aucun évêque ne les considère et ne les gouverne comme ses brebis. Ils doivent conclure de là, avec certitude et évidence, qu’ils sont des transfuges du bercail du Christ. Qu’ils entendent ce cri de saint Ignace, homme des temps apostoliques et martyr illustre : « Je vous écrirai de nouveau si, par faveur de Dieu, j’apprends que vous tous et chacun sans aucune exception, vous êtes unis dans une même foi sous le seul Jésus-Christ, obéissant à l’évêque et à ses prêtres, rompant dans l’unité d’un même esprit le pain unique dans lequel se trouve la source de l’immortalité » [Lettre aux Éphésiens, XX] Ou encore: « Abstenez-vous des herbes nuisibles que ne cultive point Notre-Seigneur Jésus-Christ ; elles n’ont point été plantées par le Père. Quiconque est de Dieu et de Jésus-Christ est avec l’évêque, et quiconque revient, conduit par la pénitence, à l’unité de l’Église, est de Dieu et est selon Jésus-Christ. Ne vous y trompez pas, mes Frères, si quelqu’un suit les fauteurs du schisme, celui-là n’est point héritier du royaume de Dieu. » » [Lettre à Polycarpe, VI] »

Encyclique Satis Cognitum du 29 juin 1896 – De l’unité de l’Église

« Soucieuse de son devoir, l’Église n’a jamais rien eu de plus à coeur, rien poursuivi avec plus d’effort, que de CONSERVER DE LA FAÇON LA PLUS PARFAITE L’INTÉGRITÉ DE LA FOI. C’est pourquoi elle a regardé comme des rebelles déclarés, et chassé loin d’elle tous ceux qui ne pensaient pas comme elle, sur n’importe quel point de sa doctrine. Les Ariens, les Montanistes, les Novatiens, les Quartodécimans, les Eutychiens n’avaient assurément pas abandonné la doctrine catholique tout entière, mais seulement telle ou telle partie : et pourtant qui ne sait qu’ils ont été déclarés hérétiques et rejetés du sein de l’Église ? Et un jugement semblable a condamné tous les fauteurs de doctrines erronées qui ont apparu dans la suite aux différentes époques de l’histoire. « Rien ne saurait être plus dangereux que ces hérétiques qui, conservant en tout le reste l’intégrité de la doctrine, par un seul mot, comme par une goutte de venin, corrompent la pureté et la simplicité de la foi que nous avons reçue de la tradition dominicale, puis apostolique » [Saint Grégoire d’Elvire, Traité de la Foi orthodoxe contre les Ariens]. Telle a été toujours la coutume de l’Église, appuyée par le jugement unanime des saints Pères, lesquels ont toujours regardé comme exclu de la communion catholique et hors de l’Église quiconque se sépare le moins du monde de la doctrine enseignée par le magistère authentique. Épiphane, Augustin, Théodoret ont mentionné chacun un grand nombre des hérésies de leur temps. Saint Augustin remarque que d’autres espèces d’hérésies peuvent se développer, et que, si quelqu’un adhère à une seule d’entre elles, par le fait même, il se sépare de l’unité catholique. « De ce que quelqu’un, dit-il, ne croit point ces croire et se dire chrétien catholique. Car il peut y avoir, il peut surgir d’autres hérésies qui ne soient pas mentionnées dans cet ouvrage, et quiconque catholique » (De Hæresibus, n. 88). » (Encyclique Satis Cognitum du 29 juin 1896 – De l’unité de l’Eglise)

Saint Pie X

Saint Pie X

Encyclique Notre Charge Apostolique, dite Lettre sur le Sillon, 35 août 1910 – Condamnation du mouvement libéral catholique «le Sillon» de Marc SANGNIER

« Notre charge apostolique nous fait un devoir de veiller à la pureté de la foi et à l’intégrité de la discipline catholique, de préserver les fidèles des dangers de l’erreur et du mal, surtout quand l’erreur et le mal leur sont présentés dans un langage entraînant, qui, voilant le vague des idées et l’équivoque des expressions sous l’ardeur du sentiment et la sonorité des mots, peut enflammer les cœurs pour des causes séduisantes mais funestes. Telles ont été naguère les doctrines des prétendus philosophes du XVIIIe siècle, celles de la Révolution et du libéralisme tant de fois condamnées ; telles sont encore aujourd’hui les théories du Sillon, qui, sous leurs apparences brillantes et généreuses, manquent trop souvent de clarté, de logique et de vérité, et, sous ce rapport, ne relèvent pas du génie catholique et français.

Nous avons hésité longtemps, Vénérables Frères, à dire publiquement et solennellement notre pensée sur le Sillon. Il a fallu que vos préoccupations vinssent s’ajouter aux Nôtres pour Nous décider à le faire. Car Nous aimons la vaillante jeunesse enrôlée sous le drapeau du Sillon, et Nous la croyons digne, à bien des égards, d’éloge et d’admiration. Nous aimons ses chefs, en qui Nous Nous plaisons à reconnaître des âmes élevées, supérieures aux passions vulgaires et animées du plus noble enthousiasme pour le bien. Vous les avez vus, vénérables Frères, pénétrés d’un sentiment très vif de la fraternité humaine, aller au-devant de ceux qui travaillent et qui souffrent pour les relever, soutenus dans leur dévouement par leur amour pour Jésus-Christ et la pratique exemplaire de la religion. » (Encyclique Notre Charge Apostolique, dite Lettre sur le Sillon, 35 août 1910 – Condamnation du mouvement libéral catholique «le Sillon» de Marc SANGNIER)

Encyclique Pascendi Dominici Gregis du 8 septembre 1907 – Sur les erreurs du modernisme

Concernant une hérésie actuelle, le modernisme, auquel nous sommes tous confrontés, saint Pie X nous dit :

« 2. Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c’est que, les artisans d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent et c’est un sujet d’appréhension et d’angoisse très vives, dans le sein même et au coeur de l’Eglise, ennemis d’autant plus redoutables qu’ils le sont moins ouvertement. Nous parlons, Vénérables Frères, d’un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui, sous couleur d’amour de l’Eglise, absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses, imprégnés au contraire jusqu’aux moelles d’un venin d’erreur puisé chez les adversaires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l’Eglise; qui, en phalanges serrées, donnent audacieusement l’assaut à tout ce qu’il y a de plus sacré dans l’oeuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne, qu’ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu’à la simple et pure humanité.

3. Ces hommes-là peuvent s’étonner que Nous les rangions parmi les ennemis de l’Eglise. Nul ne s’en étonnera avec quelque fondement qui, mettant leurs intentions à part, dont le jugement est réservé à Dieu, voudra bien examiner leurs doctrines, et, conséquemment à celles-ci, leur manière de parler et d’agir.

Ennemis de l’Eglise, certes ils le sont, et à dire qu’elle n’en a pas de pires on ne s’écarte pas du vrai. Ce n’est pas du dehors, en effet, on l’a déjà noté, c’est du dedans qu’ils trament sa ruine; le danger est aujourd’hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l’Eglise; leurs coups sont d’autant plus sûrs qu’ils savent mieux où la frapper. Ajoutez que ce n’est point aux rameaux ou aux rejetons qu’ils ont mis la cognée, mais à la racine même, c’est-à-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Puis, cette racine d’immortelle vie une fois tranchée, ils se donnent la tâche de faire circuler le virus par tout l’arbre: nulle partie de la foi catholique qui reste à l’abri de leur main, nulle qu’ils ne fassent tout pour corrompre. Et tandis qu’ils poursuivent par mille chemins leur dessein néfaste, rien de si insidieux, de si perfide que leur tactique: amalgamant en eux le rationaliste et le catholique, ils le font avec un tel raffinement d’habileté qu’ils abusent facilement les esprits mal avertis. D’ailleurs, consommés en témérité, il n’est sorte de conséquences qui les fasse reculer, ou plutôt qu’ils ne soutiennent hautement et opiniâtrement.

Avec cela, et chose très propre à donner le change, une vie toute d’activité, une assiduité et une ardeur singulières à tous les genres d’études, des moeurs recommandables d’ordinaire pour leur sévérité. Enfin, et ceci parait ôter tout espoir de remède, leurs doctrines leur ont tellement perverti l’âme qu’ils en sont devenus contempteurs de toute autorité, impatients de tout frein : prenant assiette sur une conscience faussée, ils font tout pour qu’on attribue au pur zèle de la vérité ce qui est oeuvre uniquement d’opiniâtreté et d’orgueil. Certes, Nous avions espéré qu’ils se raviseraient quelque jour : et, pour cela, Nous avions usé avec eux d’abord de douceur, comme avec des fils, puis de sévérité : enfin, et bien à contrecoeur, de réprimandes publiques. Vous n’ignorez pas, Vénérables Frères, la stérilité de Nos efforts; ils courbent un moment la tête, pour la relever aussitôt plus orgueilleuse. Ah! s’il n’était question que d’eux, Nous pourrions peut-être dissimuler; mais c’est la religion catholique, sa sécurité qui sont en jeu. Trêve donc au silence, qui désormais serait un crime! Il est temps de lever le masque à ces hommes-là et de les montrer à l’Église universelle tels qu’ils sont.

4. Et comme une tactique des modernistes (ainsi les appelle-t-on communément et avec beaucoup de raison), tactique en vérité fort insidieuse, est de ne jamais exposer leurs doctrines méthodiquement et dans leur ensemble, mais de les fragmenter en quelque sorte et de les éparpiller çà et là, ce qui prête à les faire juger ondoyants et indécis, quand leurs idées, au contraire, sont parfaitement arrêtées et consistantes, il importe ici et avant tout de présenter ces mêmes doctrines sous une seule vue, et de montrer le lien logique qui les rattache entre elles. Nous Nous réservons d’indiquer ensuite les causes des erreurs et de prescrire les remèdes propres à retrancher le mal. […]

20. Ce  qui jettera plus de jour encore sur ces doctrines des modernistes, c’est leur conduite, qui y est pleinement conséquente. À les entendre, à les lire, on serait tenté de croire qu’ils tombent en contradiction avec eux-mêmes, qu’ils sont oscillants et incertains. Loin de là : tout est pesé, tout est voulu chez eux, mais à la lumière de ce principe que la foi et la science sont l’une à l’autre étrangères. Telle page de leur ouvrage pourrait être signée par un catholique: tournez la page, vous croyez lire un rationaliste. » (Encyclique Pascendi Dominici Gregis du 8 septembre 1907 – Sur les erreurs du modernisme, n°2 à 4 et 20)

Puis le même saint Pie X , bien qu’il ait appelé à la charité envers les personnes, détruisit leur doctrine dans cette même encyclique, puis multiplia les excommunications et dépositions de modernistes pour le bien du troupeau. 

Saint Pie X va même jusqu’à viser une attitude de bienveillance pratique envers les modernistes de la part de gens qui ne le sont pas :

« Ce qui est fort étrange, c’est que des catholiques, c’est que des prêtres, dont Nous aimons à penser que de telles monstruosités leur font horreur, se comportent néanmoins, dans la pratique, comme s’ils les approuvaient pleinement: c’est que des catholiques, des prêtres, décernent de telles louanges, rendent de tels hommages aux coryphées de l’erreur, qu’ils prêtent à penser que ce qu’ils veulent honorer par là, c’est moins les hommes eux-mêmes, non indignes peut-être de toute considération, que les erreurs par eux ouvertement professées et dont ils se sont faits les champions. » (n° 16)

Plus bas dans l’encyclique, saint Pie X dit comment il faut traiter non seulement les modernistes, mais encore ceux qui les défendent pour de faux motifs, furent-ils de bonne foi, tellement le danger est mortel :

« On devra avoir ces prescriptions, et celles de Notre Prédécesseur et les Nôtres, sous les yeux, chaque fois que l’on traitera du choix des directeurs et professeurs pour les Séminaires et les Universités catholiques. Qui, d’une manière ou d’une autre, se montre imbu de modernisme sera exclu, sans merci, de la charge de directeur ou de professeur; l’occupant déjà, il en sera retiré; de même, qui favorise le modernisme, soit en vantant les modernistes ou en excusant leur conduite coupable, soit en critiquant la scolastique, les saints Pères, le magistère de l’Eglise, soit en refusant obéissance à l’autorité ecclésiastique, quel qu’en soit le dépositaire; de même qui, en histoire, en archéologie, en exégèse biblique, trahit l’amour de la nouveauté; de même enfin, qui néglige les sciences sacrées ou paraît leur préférer les profanes. Dans toute cette question des études, Vénérables Frères, vous n’apporterez jamais trop de vigilance ni de constance, surtout dans le choix des professeurs: car, d’ordinaire, c’est sur le modèle des maîtres que se forment les élèves. Forts de la conscience de votre devoir, agissez en tout ceci prudemment, mais fortement. » (n° 66)

Peu après, il parle des livres qui font « glisser lentement vers le modernisme » :

« Il est encore du devoir des évêques, en ce qui regarde les droits entachés de modernisme et propagateurs de modernisme, d’en empêcher la publication, et, publiés, d’en entraver la lecture. Que tous les livres, journaux, revues de cette nature, ne soient pas laissés aux mains des élèves, dans les Séminaires ou dans les Universités: ils ne sont pas, en effet, moins pernicieux que les écrits contre les bonnes mœurs, ils le sont même davantage, car ils empoisonnent la vie chrétienne dans sa source. Il n’y a pas à juger autrement certains ouvrages publiés par des catholiques, hommes dont on ne peut suspecter l’esprit, mais qui, dépourvus de connaissances théologiques et imbus de philosophie moderne, s’évertuent à concilier celle-ci avec la foi, et à l’utiliser, comme ils disent, au profit de la foi. Lus de confiance, à cause du nom et du bon renom des auteurs, ils ont pour effet, et c’est ce qui les rend plus dangereux, de faire glisser lentement vers le modernisme. » (Pascendi, n° 68)

Pie XI

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Chirographe Ci si è domandato, 30 mai 1929, au Cardinal Pietro GASPARRI à propos des Conventions entre le Saint-Siège et le Royaume d’Italie

« Cultes « tolérés, permis, admis » : ce n’est pas Nous qui soulèverons des questions de mots. La question est d’ailleurs résolue, non sans élégance, par une distinction entre le texte statutaire et le texte purement législatif, le premier, en soi, plus théorique et doctrinal, où le mot « tolérés » est mieux à sa place ; le second qui vise à la pratique et où l’on peut laisser « permis ou admis », pourvu qu’on s’entende loyalement là-dessus ; pourvu qu’il soit et reste clairement et loyalement entendu que la religion catholique est et qu’elle est seule, suivant la constitution et les traités, la religion de l’État, avec les conséquences logiques et juridiques d’une telle situation de droit constitutionnel, particulièrement par rapport à la propagande ; pourvu qu’il reste non moins clairement et loyalement entendu que le culte catholique n’est pas purement et simplement un culte permis et admis, mais qu’il est tel que la lettre et l’esprit du traité et du Concordat le veulent.

Une question plus délicate se présente quand, avec tant d’insistance, on parle de la liberté de conscience non violée et de la pleine liberté de discussion.

Il n’est pas admissible que l’on ait eu en vue une liberté absolue de discussion, y compris ces formes de discussion qui peuvent facilement tromper la bonne foi des auditeurs peu éclairés et qui deviennent facilement des formes dissimulées de propagande, non moins facilement dommageable à la religion de l’État, et, par le fait, à l’État lui-même, et justement en ce qu’a de plus sacré la tradition du peuple italien, et de plus essentiel son unité.

Il nous semble moins admissible encore que l’on ait entendu assurer complète, intacte, l’absolue liberté de conscience. Autant vaudrait dire que la créature n’est pas dépendante du Créateur, autant vaudrait légitimer toute formation ou plutôt toute déformation des consciences, même les plus criminelles et les plus désastreuses socialement. Si l’on veut dire que la conscience échappe aux pouvoirs de l’État, si l’on entend reconnaître, comme on le reconnaît, qu’en fait de conscience c’est l’Église qui est compétente, qu’elle l’est seule en vertu de sa mission divine, on reconnaît du même coup que dans un État catholique liberté de conscience et liberté de discussion doivent s’entendre et se pratiquer selon la doctrine et selon la loi catholique. Il faut reconnaître aussi – la logique l’exige – que les responsabilités, en matière d’éducation, incombent dans toute leur plénitude à l’Église, non à l’État ; que l’État ne peut empêcher l’Église de remplir une pareille mission, qu’il ne peut l’entraver d’aucune façon, ni non plus la réduire à l’enseignement exclusif des vérités religieuses.

Aucun dommage n’en peut résulter pour les droits véritables et spécifiques de l’État ou, pour mieux dire, pour les devoirs de l’État par rapport à l’éducation des citoyens, – les droits de la famille, bien entendu, restant saufs.

L’État n’a rien à craindre de l’éducation donnée par l’Église, et sous les directives de l’Église ; c’est cette éducation qui a préparé la civilisation moderne en tout ce qu’elle a de vraiment bon, en ce qu’elle a de meilleur et de plus élevé.

La famille s’est tout de suite aperçue qu’il en est ainsi, et dès les premiers jours du christianisme jusqu’à nos jours, pères et mères, fussent-ils peu croyants ou même totalement incroyants, n’ont cessé d’envoyer et de conduire par millions leurs fils aux instituts d’éducation fondés et dirigés par l’Église. » (Chirographe Ci si è domandato,  30 mai 1929, au Cardinal Pietro GASPARRI à propos des Conventions entre le Saint-Siège et le Royaume d’Italie ; Actes de S. S. Pie XI, Maison de la Bonne Presse, tome Tome 5 (Année 1929 — 1er semestre) , pages 128 à 130)

Encyclique Divini Redemptoris du 19 mars 1937 – Sur la condamnation du communisme athée

Pour répondre à l’attitude qui consiste à regarder avant tout ce que les fausses religions contiennent de vrai, Pie XI répond :

« LA DIFFUSION

Promesses éblouissantes.

15. Mais comment se fait-il qu’un tel système, depuis longtemps dépassé scientifiquement, et démenti par la réalité des faits, puisse se répandre aussi rapidement dans toutes les parties du monde ? C’est que bien peu de personnes ont su pénétrer la vraie nature du communisme; le plus souvent on cède à la tentation habilement présentée sous les plus éblouissantes promesses. Sous prétexte de ne vouloir que l’amélioration du sort des classes laborieuses, de supprimer les abus réels provoqués par l’économie libérale et d’obtenir une réparation plus équitable des richesses (objectifs parfaitement légitimes, sans aucun doute), en profitant de la crise économique mondiale, le communisme réussit à faire pénétrer son influence même dans les milieux sociaux où par principe on rejette le matérialisme et le terrorisme. Et comme toute erreur contient une part de vrai, cet aspect de la vérité, auquel Nous avons fait allusion, a été mis habilement en relief suivant les temps et les lieux pour cacher au besoin la brutalité repoussante et inhumaine des principes et des méthodes du communisme ; on séduit ainsi des esprits distingués au point d’en faire à leur tour des apôtres auprès des jeunes intelligences trop peu averties pour découvrir les erreurs intrinsèques au système. Les fauteurs de communisme ne manquent pas non plus de mettre à profit les antagonismes de race, les divisions et les oppositions qui proviennent des différents systèmes politiques, enfin le désarroi qui règne dans le camp de la science séparée de Dieu, pour s’insinuer dans les Universités et appuyer les principes de leur doctrine sur des arguments pseudo-scientifiques. » (Encyclique Divini Redemptoris du 19 mars 1937 – Sur la condamnation du communisme athée, n°15)

2 commentaires sur “Prenez garde aux erreurs qui prennent le masque de la vérité !

  1. Samuel
    16 février 2021

    Merci pour ce post

  2. Carlito
    17 février 2021

    Merci pour ce travail, hélas je vois que le modernisme est toujours en bonne odeur de « sainteté » dans notre Eglise d’aujourd’hui et qu’elle en a même pénétré jusqu’au haute instance de toute la hiérarchie du Pape jusqu’au plus simple laïc !

    Mais apparemment, cela ne date pas d’aujourd’hui. En faite, c’est l’esprit mondain contre le Saint-Esprit ! La chair contre la divinité etc ….. c’est un manque de soumission à la Sagesse Eternelle qui est la source et le moteur de tous ces dérèglements …. et bien sûr le diable est là pour y insufflé tout cela !

    Mais la Sainte Vierge Marie est là pour lui écrasé son orgueil démesuré !

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Cette entrée a été publiée le 16 février 2021 par dans Foi Catholique.