+†+Yesus Kristus azu+†+

« Il n’est pour l’âme aliment plus suave que la connaissance de la vérité » (Lactance)

L’extrême onction est biblique !

Voir aussi, la réfutation de toutes erreurs doctrinales des protestants et apparentés : ici

Article « Extrême-onction » dans le Dictionnaire de théologie catholique (tome 5, volume 2, colonnes 1898 à 2022): ici

Dans Jacques V, on voit une référence à la confession des péchés, aux prêtres, et à la rémission des péchés.
onction des malades
« Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les anciens de l’Eglise, et que les anciens prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur ; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace. » (Jacques V, 14-16)

Ce passage est une preuve classique pour le sacrement catholique de l’extrême-onction. L’Extrême onction, c’est le sacrement catholique reçu au moment de la mort ; c’est une onction sacerdotale et un rite qui, s’ils sont correctement reçus, renforce un homme dans sa dernière maladie de vie et pardonne ses péchés. Dans ce passage de Jacques 5, on lit que vous devriez : ‘confessez donc vos péchés les uns aux autres’. Cette instruction vient directement après avoir fait référence à l’appel pour les anciens/prêtres de l’Eglise. Ça nous montre, encore une fois, la nécessité de la confession et des prêtres, de même que le lien entre les deux.

Il existe un autre verset prouvant l’extrême onction :

« Ils [les apôtres] chassaient beaucoup de démons, et ils oignaient d’huile beaucoup de malades et les guérissaient » (Marc VI, 13).

L’extrême onction cher les Pères de l’Eglise

Article « Extrême-onction » chez les Pères de l’Eglise dans le Dictionnaire de théologie catholique (tome 5, volume 2, colonnes 1927 à 1985): ici

Saint Irénée de Lyon (vers 125vers 202), lui-même disciple de saint Polycarpe de Smyrne (vers 69-155) ayant connu l’apôtre saint Jean, décrit une cérémonie hérétique ainsi :

« D’autres gnostiques [marcosiens], pour racheter les fidèles prêts à quitter la vie, versaient sur leurs têtes de l’huile mélangée à de l’eau et prononçaient en même temps les invocations mentionnées plus haut. Ce qu’ils font afin que les morts ne puissent être saisis et retenus par les principautés et puissances supérieures et afin que leur homme intérieur monte plus haut d’une manière invisible. » (Contre les hérésies, I, 21, 5, P. G., t. VII, col. 666)

Le Dictionnaire de théologie catholique commente comme suit :

« Est-il vrai que, comme l’affirme Kattenbusch, Realencyclopâdie, t. XIV, art. Œlund, p. 306, « seul le préjugé théologique a pu, avec Bellarmin, Binterim, Probst, etc., » voir aussi Schmitz, De effectibus sacramenti extremœae uncttonis, Fribourg-en-Brisgau, 1893, p. 8-9, « conclure que dans l’Église catholique, il y avait alors une onction. des mourants qui aurait été imitée et déformée par les hérétiques ? » Évidemment, le texte cité ne suffit pas à démontrer l’existence de cette institution. Néanmoins, il est certain, saint Irénée lui-même l’affirme, que les gnostiques ont, dans leur culte, juxtaposé à des pratiques grossières et superstitieuses à des cérémonies dérivées des mystères du paganisme, des rites chrétiens plus ou moins défigures. Cf. Tixeront, Histoire des dogmes, t. I, p. 198. Puisque nous ne connaissons pas d’équivalent païen de l’extrême onction, on peut donc à bon droit se demander si la cérémonie marcosienne n’est pas une transposition du rite catholique destiné à sauver l’âme des péchés et du diable, a supprimer les obstacles qui l’empêcheraient d’accéder au paradis. Ailleurs, Cont. haer., l. II, c. XXXII, n. 4, ibid., col. 829, Irénée parle du charisme des guérisons. Les vrais disciples du Christ opèrent en son nom des miracles, « selon le don que chacun a reçu. » Les uns chassent les démons, d’autres prophétisent. « D’autres soignent par l’imposition des mains et rendent à la santé ceux qui souffrent de quelque maladie. » Ce texte qui ne parle pas de l’extrême onction vaut la peine d’être relevé avec soin. Il s’agit ici, manifestement, du pouvoir miraculeux que signale saint Paul : les expressions employées (quemadmodum unusquisque accepit donum ab eo) et l’énumération l’établissent d’une manière péremptoire. Or, c’est par l’imposition des mains et non par une onction que la faveur s’obtient, l’intervention des prêtres n’est pas requise, l’effet produit est extraordinaire. Impossible donc de confondre le charisme ainsi présenté avec le rite recommandé par saint Jacques. » (L. GODEFROY, Dictionnaire de théologie catholique, article « EXTREME ONCTION »)

Saint Hyppolite de Rome (vers 165-235), disciple de saint Irénée de Lyon (vers 125vers 202),

« Dans son Commentaire sur Daniel (paru entre 200- 204), saint Hippolyte écrit, l. I, c. XXXIII, édit. Bonwetsch et Achelis, Hippolytus Werke, Leipzig, 1897, t. I, p. 44-45 : « C’est pourquoi, le cœur en éveil et menant une vie sage, imitez Susanne et usez des délices du paradis et profitez de l’eau perpétuelle et faites disparaître toute souillure et sanctifiez-vous par l’huile céleste, afin que vous offriez à Dieu un corps pur et que vous allumiez vos lampes et que vous attendiez l’époux pour que, s’il frappe, vous le receviez et que vous Ioulez Dieu par le Christ. » Il faut reconnaître qu’il peut être question ici du baptême, de la rémission des péchés qu’il produit et des onctions qui le suivent. Pourtant, le commentaire ne s’adresse pas à des catéchumènes, mais à des chrétiens, ils sont invités à imiter Susanne, à mener une vie sage : d’autre part, les fidèles sont sanctifiés par l’huile céleste afin d’être prêts, si l’époux frappe, à le recevoir. L’onction ici célébrée ne serait-elle pas celle des malades qui attendent leur Dieu ? Saint Hippolyte mentionnerait le baptême, la pureté de vie, la pénitence et le rite qui permet d’entrer en contact avec le Christ. Mais peut-être faut-il entendre d’une manière métaphorique l’huile de sanctification : il s’agirait seulement des grâces de l’Esprit-Saint. L’épisode de Susanne est, en effet, commenté par saint Hippolyte d’une manière allégorique. Cf. d’Alès, La théologie de S. Hippolyte, Paris, 1906, p. 125. » (L. GODEFROY, op. cit.) Un autre témoigne de saint Hippolyte laisse penser à l’extrême onction car il parle de d’une huile qui procure la sante (Tradition apostolique, V, 2), de même le sacrement de l’extrême onction procure, selon la doctrine catholique, la santé de l’âme et même à un niveau moindre la santé du corps.

Tertullien (vers 155-vers 230) :

« C’est encore un texte peu explicite, un indice, que Kern, op. cit. [De sacramento extremae unctionis, Ratisbonne, 1907], p. 54, relève dans Tertullien [vers 155-vers 230], De praescriptionibus, c. XLI, P. L., t. II, col. 56. L’adversaire des hérétiques leur reproche de supprimer toute barrière entre hommes et femmes, fidèles et catéchumènes, païens et chrétiens. « Les femmes hérétiques elles-mêmes comme elles sont effrontées Elles qui osent enseigner, disputer, faire les exorcismes, promettre des guérisons et peut-être baptiser ! » Puis Tertullien reproche aux sectes de « confier à des laïques des fonctions sacerdotales. » Ainsi, d’après lui et d’après l’Église, car la violation de cette règle lui parait une audace dont ses lecteurs comprendront la gravite, il y a des promesses de guérison qui ne doivent pas être données par des femmes. Or, il ne s’agit pas ici de soins médicaux, Tertullien parle d’opérations strictement religieuses. Il n’est pas question non plus, semble-t-il du charisme de guérison, car, d’après Tertullien, ce don extraordinaire n’est pas réservé à la hiérarchie dans sa lettre à Scapula c. IV, t. I, col. 703, il affirme que le chrétien Proculus, surnomme Torpacion, avait autrefois guéri par une onction l’empereur Sévère ; il croyait donc que le charisme des cures miraculeuses pouvait être conféré à tout chrétien et profiter même à un païen. Mais il y a, semble-t-il, pour Tertullien, d’autres promesses de guérison que les femmes ne peuvent pas taire, et qui, comme la prédication, la controverse, l’exorcisme, le baptême, exigent l’intervention des membres de la hiérarchie. Ne serait-ce pas l’onction qui, d’après saint Jacques, doit être faites sur les malades par les presbytres ? » (L. GODEFROY, op. cit.)

Origène (vers 185-vers 254) :

« Vous avez vu combien il y avait dans la loi de sacrifices prescrits pour les péchés ; voyez maintenant combien il y a dans l’Evangile de moyens destiné à les remettre. Le premier, c’est le baptême. Le second, c’est le martyre. . . . . Il en est un septième, quoique laborieux et pénible, qui est la pénitence, et qui consiste en ce que le pécheur lave son lit de ses larmes, et qu’il s’en nourrit nuit et jour, et qu’enfin il ne rougit pas de déclarer son péché au prêtre du Seigneur, et de lui en demander le remède à l’exemple de celui qui a dit : Je l’ai juré, je confesserai contre moi-même mon iniquité au Seigneur, et vous m’avez pardonné l’impiété dont mon cœur s’était rendu coupable. Par là s’accomplit ce que dit l’Apôtre : Si quelqu’un est malade, qu’il appelle près de lui les prêtres de l’Eglise, etc. » (Homélies sur le Lévitique, II, 4).

Saint Jean Chrysostome (vers 344-407) :

« Nos parents nous engendrent à la première, les prêtres à la seconde. Ceux-là ne sauraient préserver de la mort corporelle, ni éloigner la maladie qui’ survient; ceux-ci guérissent souvent l’âme malade et qui va périr; tantôt ils adoucissent la peine due au péché, tantôt ils préviennent même la chute, par l’instruction et l’exhortation comme par le secours de leurs prières. Ils ont le pouvoir de remettre les péchés lorsqu’ils nous régénèrent par le baptême, et ils l’ont encore après. Quelqu’un, dit l’apôtre saint Jacques, est-il malade parmi vous, qu’il appelle les prêtres de l’Eglise; qu’ils prient sur lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur: et la prière de la foi sauvera le malade, et Dieu le soulagera; et s’il a commis des péchés, ils lui seront remis. » (Traité du sacerdoce, III, 6)

Saint Augustin (354-430) :

 » Toutes les fois qu’on se trouve malade, on doit recevoir le corps et le sang de Jésus-Christ, et se fortifier par l’onction sainte, pour se conformer à cette prescription de l’Apôtre : Quelqu’un, de vous est-il malade qu’il appelle près de lui les prêtres de l’Eglise, etc. Considérez, mes frères, que celui qui recourra à l’Eglise dans la maladie, méritera de recouvrer la santé du corps et d’obtenir la rémission de ses péchés.  » (Sermon CCXV, de tempore)

« Toutes les fois que quelqu’un tombera malade, qu’il ne s’adresse pas aux magiciens, aux sorciers, aux devins ; qu’il ne consulte ni les fontaines, ni les arbres, ni les chiffres ; mais qu’il mette sa confiance uniquement dans la miséricorde de Dieu, qu’il reçoive l’eucharistie avec foi et piété, qu’il demande dévotement à l’Eglise l’onction de l’huile sainte, et comme l’a dit l’Apôtre, la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur lui accordera du soulagement. Il recouvrera non-seulement la santé du corps, mais aussi celle de l’âme, et on verra s’accomplir dans sa personne cette promesse de Notre-Seigneur : Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom par une prière faite avec foi, vous le recevrez. » (Tractatu de rectitudine catholicæ conversationis)

 » On ne doit pas négliger d’observer ce précepte de l’apôtre saint Jacques : Quelqu’un de vous est-il malade, qu’il fasse venir les prêtres de l’Eglise, afin que ceux-ci fassent sur lui des prières et qu’ils l’oignent de l’huile sainte au nom de Jésus, et la prière de la foi sauvera le malade. Demandez qu’on fasse ainsi à votre sujet, et pour le bien de votre âme, ce qu’a prescrit saint Jacques, ou pour mieux dire, Notre-Seigneur par l’organe de son apôtre. Car cette onction de l’huile consacrée est le signe de l’onction de l’Esprit-Saint lui-même. Ne refusez pas non plus, ô mon fils, de recevoir pour votre renfort la chair vivifiante de notre Dieu ; ce sera pour vous un viatique salutaire.  » (Tractatus de visitatione infirmorum, II, 4)

 » Qui ne sait que dans l’Ecriture sainte, je veux dire les Ecritures canoniques, telles que les prophéties, les évangiles, les écrits des apôtres, il se trouve des choses écrites simplement pour qu’on les sache et qu’on les croie, etc. ; d’autres aussi qui le sont pour qu’on les observe et les mette en pratique, si elles sont ordonnées, ou pour qu’on se garde de les faire, si elles y sont marquées comme défendues ? Ensuite, parmi les choses soit prescrites soit défendues, les unes consistent en des signes ou en des sacrements qui servent comme d’enveloppe à des mystères, et qui pouvaient être obligatoires pour le peuple de l’ancienne alliance, mais qu’aujourd’hui le peuple chrétien n’a point à observer : il suffit qu’il en garde la mémoire et qu’il en ait l’intelligence. D’autres sont des préceptes à observer encore aujourd’hui, tant pour ce qui est à faire, que pour ce qui est à éviter. Or, c’est pour traiter des choses de cette dernière espèce, c’est-à-dire, qui restent commandées, ou défendues, ou simplement permises encore aujourd’hui, comme elles l’étaient dans l’ancienne loi, que j’ai entrepris cet ouvrage, où mon dessein est de montrer comme dans un miroir, autant que Dieu m’en donnera la faculté, toutes les choses de cette nature que je pourrai recueillir dans les livres canoniques, et qui peuvent servir à régler les mœurs et édifier la piété du peuple chrétien.  » Puis, dans le cours de l’ouvrage, saint Augustin fait valoir l’autorité de l’apôtre saint Jacques, et en particulier les paroles de cet apôtre déjà si souvent rapportées, Quelqu’un de vous est-il malade, qu’il fasse venir les prêtres de l’Eglise, et que ceux-ci fassent sur lui des prières en l’oignant d’huile au nom du Seigneur, etc. » (in Speculo, préface)

Saint Innocent Ier (mort en 417), pape :

« Puisqu’il a plu à votre fraternité de me consulter sur ce point comme sur le reste, mon cher fils Célestin diacre a ajouté dans sa lettre que vous me demandiez l’explication de ce passage de l’épître de l’apôtre saint Jacques : Si quelqu’un parmi vous est malade, qu’il appelle les prêtres auprès de lui, et que ceux-ci prononcent sur lui des prières en lui faisant en même temps des onctions avec de l’huile au nom, du Seigneur, et la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le rétablira, et s’il a des péchés ils lui seront remis. Il n’est pas douteux que ces paroles ne doivent s’entendre des fidèles malades, qui peuvent recevoir l’onction du saint chrême*, consacré par l’évêque, et auquel non-seulement les prêtres, mais aussi tous les autres chrétiens peuvent recourir pour leur propre besoin ou pour celui de leurs proches**. Du reste, il me paraît superflu d’ajouter qu’il n’y avait point à élever sur le droit des évêques en cette matière un doute, qui ne serait pas admissible par rapport à celui des prêtres. Car si les prêtres sont seuls nommés dans le passage en question, c’est parce que les évêques, embarrassés d’autres soins, ne peuvent pas aller à tous les malades. Si cependant l’évêque le pouvait, ou qu’il jugeât plus convenable de visiter en personne quelque malade, de le bénir et de lui faire les onctions, nul doute qu’il n’en ait le droit, puisque c’est à lui qu’il appartient de consacrer le chrême lui-même. Quant à ceux qui sont encore en pénitence, ils ne peuvent recevoir cette onction, qui est une espèce de sacrement. Car comment ceux à qui les autres sacrements sont refusés pourraient-ils avoir droit à recevoir celui-ci ? » (Lettre I, à Décentius de Gubbio, VIII)

* Sancto oleo chrismatis. De ce que l’huile mêlée de baume pour la confirmation, etc., est appelée plus particulièrement saint chrême, quelques-uns croient pouvoir inférer que le même nom ne convient pas à l’huile des infirmes. C’est une erreur. Ce nom de chrême, à en considérer l’étymologie, ne signifie pas autre chose qu’onction, quelle que soit d’ailleurs la bénédiction qui puisse y être ajoutée.

** « Tout ce qui peut faire quelque embarras là-dessus (sur la question du ministre de l’extrême-onction), ce sont ces paroles de la même décrétale (du pape Innocent Ier à l’évêque de Gobio) : Quod non est dubium de fidelibus ægrotis accipi, vet intelligibi debere, qui sancto oleo chrismatis perungi possunt, quod ab episcopo confectum, non solùm sacerdotibus, sed et omnibus uti christianis licet, in suâ aut in suorum necessitate ungendum (Au lieu de quod ab episcopo confectum. . . ungendum, saint Pierre Canisius (1521-1597) dans son Grand catéchisme lisait : quo ab episcopos confecto. . . ungendo, ce qui semble quelque peu plus correct, sans satisfaire encore absolument. La collection des conciles de Labbe porte : quo ab episcopo confecto. . . inungendo, et en marge, pour variante à ce dernier mot : ad ungendum, qui pourrait satisfaire mieux que tout le reste, si l’on ne devait pas lire plutôt inungendis, leçon, il est vrai, que je n’ai lue nulle part, mais que semble exiger tout le contexte. Il serait bon de consulter sur ces leçons les anciens manuscrits. V. Conc. LABBE, t. II, col. 1247-1248]. Je dis que ces paroles peuvent faire quelque embarras, parce qu’elles semblent faire entendre qu’il était permis aux fidèles de s’oindre de celle huile faite et consacrée par l’évêque, et d’en oindre les autres dans leurs maladies. M. de Tillemont (t. X, p. 665) ne voyait point d’autre sens donner à ces paroles ; mais il semble qu’étant par elles-mêmes assez équivoques, il vaut mieux les entendre conformément à la tradition et à la pratique constante de l’Eglise, qui a toujours confié ce ministère aux prêtres et aux évêques. Ainsi je rendrais ce texte en cette sorte :

 » Il ne faut pas douter que (ce passage de saint Jacques) ne doive s’entendre des fidèles malades, lesquels peuvent être oints de cette huile sainte, qui a été consacrée par l’évêque, et qui doit être employée, non-seulement pour les prêtres, mais pour tous les chrétiens, tant dans leurs maladies que dans celles de leurs proches.  » (CHARDON, Histoire des sacrements, Extrême-Onction, ch. V, col. 768, t. XX ; Theologiæ curs. compl., édit. Migne)

Saint Bède le Vénérable (673-735) :

 » C’est ce que l’Evangile nous dit qu’ont fait les apôtres, et c’est la coutume qu’observe toujours l’Eglise, en prescrivant aux prêtres d’oindre les malades d’huile bénie à cet effet, et de leur procurer leur guérison en faisant sur eux des prières. Et ce n’est pas seulement aux prêtres, mais c’est aussi à tous les autres chrétiens qu’il est permis de recourir à cette onction pour leur propre besoin ou pour celui de leurs proches. Il n’y a néanmoins que l’évêque qui ait le droit de consacrer l’huile employée à cet usage. Car ces paroles, au nom du Seigneur, signifient que l’huile dont il est question a dû être consacrée au nom du Seigneur, A moins qu’on n’aime mieux les entendre en cet autre sens, que les prêtres en faisant cette onction aux malades doivent invoquer sur eux le nom du Seigneur. Et s’il a des péchés, ils lui seront remis. Bien des gens sont frappés de maladie ou même de mort à cause des péchés qu’ils gardent dans leur âme. De là vient que l’Apôtre écrivait aux Corinthiens, dont plusieurs ne se faisaient pas scrupule de recevoir le corps du Seigneur en mauvais état : C’est à cause de cela qu’il y a parmi vous beaucoup de malades et de languissants, et que plusieurs dorment du sommeil de la mort (I Cor., XI, 30). Si donc un malade est en état de péché, et qu’il en fasse la confession aux prêtres de l’Eglise, ses péchés lui seront remis, pourvu qu’il y renonce de tout son cœur et qu’il prenne soin de s’en corriger. Car les péchés ne peuvent être remis qu’autant qu’on les confesse et qu’on s’en corrige.  » (Commentaire sur les Épîtres catholiques, sur Jaques V, 14-16)

« L’apôtre saint Jacques dit ces paroles : Quelqu’un parmi vous est-il malade, qu’il fasse venir les prêtres de l’Eglise, et que ceux-ci prononcent sur lui des prières en l’oignant d’huile en même temps au nom du Seigneur, et s’il a des péchés ils lui seront pardonnés. Il est évident d’après ce passage que c’est de tradition apostolique que vient la coutume observée dans l’Eglise de faire certaines onctions sur les énergumènes et les autres infirmes, avec de l’huile consacrée par la bénédiction épiscopale. » (Commentaire sur Marc, sur Marc VI, 13)

« Il m’a été rapporté par un prêtre voisin de notre monastère, qu’il avait voulu délivrer du démon une femme consacrée à Dieu, mais qu’il n’avait pu y réussir, tant que la chose était demeurée secrète ; qu’aussitôt, au contraire, que cette femme eut confessé les imaginations dont sa tête était travaillée, il avait dissipé les illusions de l’esprit malin au moyen des prières et des autres cérémonies prescrites en pareil cas, en même temps qu’il avait guéri cette femme des ulcères incorporels qu’elle avait contracté par son commerce avec le démon en employant divers remèdes accompagnés de sel bénit. Mais comme il ne pouvait réussir [Il faut ici se reporter aux mœurs de ces temps-là. On sait qu’aujourd’hui le Rituel romain interdit strictement de faire l’onction des reins aux personnes du sexe] à fermer un de ces ulcères, plus profond que les autres, qu’elle avait au côté sans qu’il se rouvrît aussitôt, il avait appris de celle-là même dont il cherchait la guérison le moyen de l’en guérir. Si vous mêlez, lui dit-elle, de l’huile consacrée pour les infirmes au médicament que vous employez, je serai aussitôt rendue à la santé ; car j’ai contemplé une fois en esprit, dans une ville lointaine que je n’ai d’ailleurs jamais vue des yeux du corps, une jeune fille affligée de la même manière que moi, qui avait été guérie de cette façon par un prêtre. Le prêtre dont je parle lui fit ce qu’elle lui avait demandé, et sur-le-champ l’ulcère obéit au remède auquel il avait résisté jusque-là.  » (Commentaire sur Luc, VIII)

Le concile de Meaux, canon 4, cité par Burchard, lib. IV, c. 78, et par Ives de Chartres, part. 1, c. 269 :

« Chaque prêtre le jour du jeudi-saint, doit prendre avec lui trois petits vases, l’un pour le chrême un autre pour l’huile qui servira à oindre les catéchumènes et le troisième pour l’huile des malades, conformément ces paroles de l’Apôtre : Quelqu’un est-il malade, qu’il fasse venir les prêtres de l’Eglise, etc. » (ce canon ne se trouve pas dans les collections ordinaires. Peut-être appartient-il à un autre concile de Meaux que celui qui a été tenu l’an 845, le seul dont il nous reste aujourd’hui les actes)

Le concile de Worms, au canon 72, après avoir rapporté les paroles de saint Jacques, ajoute :

« Ces paroles doivent s’entendre sans aucun doute des fidèles malades, etc. Quant aux pénitents on ne doit pas leur accorder l’extrême-onction, parce que c’est une sorte de sacrements. Car comment serait-il permis d’accorder celui-là seul à ceux à qui tous les autres sont refusés ? » (Cf. LABBE, Conc., t. VIII, col. 958, ad annum 868. Au reste ce canon, et il en est de même de tous les autres à partir du 46e, ne se trouve pas dans toutes les éditions). Il est aisé de voir que ces dernières paroles sont empruntée la lettre de saint Innocent Ier cité plus haut.

Théophylacte d’Ohrid (mort vers 1108 ou 1126) :

« De tous les évangélistes, saint Marc est le seul qui raconte que les apôtres faisaient des onctions, usage que recommande d’ailleurs l’apôtre saint Jacques dans l’épître qu’il nous a laissée, et dans laquelle il s’exprime ainsi : Quelqu’un parmi vous est-il malade, qu’il appelle près de lui les prêtres de l’Eglise, et que ceux-ci prononcent sur lui des prières en lui faisant en même temps certaines onctions avec de l’huile. Or l’huile, comme on le sait, fortifie nos membres pour le travail, en même temps qu’elle sert pour nous éclairer, et qu’elle dissipe la tristesse lorsque nous la mêlons à nos aliments ; elle est donc propre à signifier les effets de la miséricorde de Dieu, et la grâce de l’Esprit-Saint, qui nous rend le travail léger, éclaire nos esprits et répand une joie spirituelle dans nos cœurs.  » (commentaire de Marc VI).

Cet auteur n’était pas catholique mais orthodoxe. Cependant, le fait qu’ils soient très souvent cité par saint Thomas d’Aquin (vers 1225-1274), le plus grand des Docteurs de l’Eglise, dans sa Chaîne d’or, ainsi que par saint Pierre Canisius (1521-1597), lui aussi docteur de l’Eglise, donne l’assurance au lecteur catholique de la sûreté de ces citations (et non pas de toute son œuvre).

3 commentaires sur “L’extrême onction est biblique !

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  2. Lilly
    10 août 2015

    Une chose que je ne comprends dans ce passage de Jacques. Il est dit « confessez vos péchés les uns aux autres », mais ça ne se pratique plus actuellement?

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