+†+Yesus Kristus azu+†+

« Il n’est pour l’âme aliment plus suave que la connaissance de la vérité » (Lactance)

La Trinité : Les témoins de Jéhovah et les Auteurs anténicéens

trinitéDoit-on croire à la Trinité ? est une brochure publiée en 1989. Radicalement opposée à la Sainte Trinité, les tenants de cette brochure – aux allures d’une argumentation implacable – combattent avec force, le Dogme adoptée par la plupart des « Eglises chrétiennes », mais qui, au fond, n’est rien de plus qu’une doctrine dont les sources sont païennes. Ainsi, raisonnent-ils. On ne les présente plus : ce sont les témoins de Jéhovah, réputés pour être de farouches combattants de la « fausse doctrine », non « fondée » bibliquement. Il s’agit donc pour eux de présenter des arguments irréfutables qui démantèlement le mythe de la Trinité, toujours pour le triomphe de la vérité. De fait, donc, tout bon témoin de Jéhovah a certainement déjà étudié cette brochure d’une trentaine de pages, afin de se confronter aux chrétiens prétendant rendre un culte à un Dieu unique, mais qui, de fait, rendent un culte à trois dieux [sic] et qui, par conséquent, ne sont point monothéiste, mais de simples polythéistes. Nous avons donc estimé qu’il est nécessaire de répondre aux témoins de Jéhovah, en réfutant systématiquement, point par point, leurs « arguments », du moins ce qu’ils considèrent comme tels – ayant pour prétention de réduire à néant des siècles de développement et de murissement dogmatiques. Pour ce faire, et pour cet exposé-ci, nous allons être très tranchants : il ne s’agit pas d’argumenter ou encore de spéculer fortement sur le Dogme, mais de défendre les Auteurs chrétiens anténicéens (c’est-à-dire, Auteurs d’avant le Concile de Nicée) contre les falsifications flagrantes opérées par les « jéhovistes » qui, comme nous allons le montrer, tronquent et falsifient les paroles des Auteurs, afin de montrer que ceux-ci ne croyaient pas à la Trinité, ou plus simplement, à la Divinité – la co-éternité, la toute-Puissance… – du Seigneur Jésus-Christ.

Mais, avant de nous entretenir sur ce sujet-là, voyons ce que les témoins de Jéhovah entendent par Trinité. Pour ce faire, relevons très rapidement que selon nos interlocuteurs, le Christ est une créature (!), et n’est donc, par conséquent pas l’égal du Père, en aucun moment. Nos interlocuteurs vont plus loin encore, car soutiennent-ils avec force, le Seigneur Jésus-Christ serait en fait l’Archange Michel. Nous avons déjà répondu à cette affabulation et avons déjà examiné les « arguments » (il n’y en a pas des milliers, rassurons-nous) qui prétendent justifier une telle thèse. Commentant la traduction catholique Jérusalem, en Jean I, 1, ils avancent : « La Bible de Jérusalem, elle-même, dit que ‘le Verbe était avec Dieu’. Celui qui est ‘avec’ quelqu’un ne peut pas être ce quelqu’un » (Doit-on croire à la Trinité, p. 27). Par cette phrase, nous pouvons aisément constater que les « jéhovistes » sont dans la confusion. Ils n’ont pas, en effet, compris ce qu’est la Trinité. Puisque celle-ci stipule bel et bien que le Fils n’est pas le Père, et inversement ; de même en ce qui concerne l’Esprit. Ainsi, que le Fils soit « avec » Dieu (entendu ici Père), ne prouve pas qu’il n’est pas Dieu. Les Personnes divines partageant la même Nature. Nous pouvons donc dire qu’il y a mauvaise compréhension du Dogme même de la Trinité. Mais, revenons au sujet qui nous intéresse : les Auteurs anténicéens. C’est à la page 7 de la brochure que se retrouve ce qu’on pourrait appeler la position officielle (du moins, selon eux) des Auteurs cités.

[L’article va être long. Pour cause, nous citons énormément de textes ; c’est bénéfique pour réfuter jusqu’au dernier point les prétentions de la brochure]

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La Vérité […] Elle sait qu’elle vit dans ce monde en étrangère ; que parmi des étrangers elle trouve facilement des ennemis, que d’ailleurs c’est dans les Cieux qu’elle a sa famille […] son crédit et sa gloire. En attendant, elle n’a qu’un désir, c’est de ne pas être condamnée sans être entendue (Tertullien, Apologétique, I, 2)

Sept Pères anté-nicéens sont appelés à la rescousse. Nous lisons : « On reconnaît dans les Pères anténicéens des chefs religieux dont l’influence, au cours des premiers siècles qui ont suivi la naissance du Christ, a été considérable. Leur enseignement ne manque donc pas d’intérêt » (Doit-on croire à la Trinité, p. 7 : c’est nous qui soulignons). Justin est le premier à être invoqué. Selon la brochure :

« Justin (mort vers 165 de notre ère) a admis qu’avant de venir sur terre, Jésus était un ange, qu’il avait été créé, et qu’il était ‘différent du Dieu qui a fait toutes choses’. Il a dit que Jésus est inférieur à Dieu et qu’‘il n’a jamais rien fait que ce que le Créateur (…) voulait qu’il dise et fasse’ » (p.7)

C’est ainsi donc qu’est rendue la pensée de S. Justin. Mais relevons également comme nous l’avons déjà dit, que la distinction du Fils et du Père ne signifie pas que le premier soit inférieur. Relevons encore que les témoins de Jéhovah ne citent pas explicitement le texte sur lequel ils se sont basés pour attribuer ces paroles à leurs auteurs respectifs. Cette « tactique » est volontaire, nous verrons pour quelles raisons. Mais, confrontons, quelques extraits de textes provenant du saint Martyr.

« Son Fils, le seul qui soit appelé proprement Fils, le Verbe existant avec lui et engendré avant la création, lorsque au commencement, il fit et ordonna par lui toutes choses, est appelé Christ, parce qu’il est oint et que Dieu a tout ordonné par lui » (Justin, Deuxième Apologie, VI :3, trad., L. Pautigny).

« Ainsi donc, ni Abraham, ni Isaac, ni Jacob, ni aucun homme n’a vu le souverain arbitre dont le nom est inénarrable, le Père de toutes choses et du Christ lui-même; mais ils ont vu celui qui, selon la volonté du Père, est son fils et Dieu lui-même, et son ange, parce qu’il exécute ses ordres; c’est lui qui s’est fait homme et a voulu naître d’une vierge, et qui autrefois s’était entretenu du milieu d’un buisson avec Moïse, sous la forme du feu » (Justin, Dialogue avec le juif Tryphon, CXXVII, 4, trad., M. de Genoude).

« Il est bien démontré, par toutes les preuves que vous ai apportées, que le Christ est véritablement Seigneur, Dieu et fils de Dieu ; et que, par l’effet de sa puissance, il s’est montré autrefois sous la forme d’un homme et sous celle d’un ange, et avec l’éclat du feu, comme dans le buisson et dans le jugement de Sodome […] » (Justin, Dialogue avec le juif Tryphon, CXXVIII, 1, trad., M. de Genoude)

Nous voyons donc, sans ambiguïtés que, lorsque Saint Justin parle du Christ comme Ange, c’est pour l’identifier à Celui qui parla au Buisson Ardent, c’est-à-dire, Dieu ! Les témoins de Jéhovah tronquent donc les textes de Justin. Et la falsification, ici, est pleinement volontaire.

Le second auteur (p. 7) qui est invoqué par nos interlocuteurs est Irénée de Lyon. A son sujet, il est dit :

« Irénée (mort vers 200 de notre ère) a dit qu’avant d’être un humain, Jésus menait une existence distincte de celle de Dieu et qu’il lui était inférieur. Il a montré que Jésus n’est pas égal au ‘seul vrai Dieu’, qui est ‘au-dessus de tous, et auprès de qui il n’y a point d’autre’ » (p. 7)

C’est donc ainsi que la brochure « jéhoviste » rend la croyance de S. Irénée de Lyon. La grande œuvre de cet auteur est sans doute son Adversus hæreses. C’est dans cette grande œuvre que nous pouvons lire, et de ce fait, contraster avec les inventions des témoins de Jéhovah. Ecoutons le véritable Irénée, qui réfute les sophistes (c’est nous qui soulignons) :

« Notre Seigneur, le Saint-Esprit et les apôtres, ont toujours donné définitivement, et dans un sens absolu, le nom de Dieu au Dieu unique et véritable ; et quand ils ont distingué les personnes de la Trinité, ils ont parlé ou de Dieu le père, maître souverain de toutes choses, ou de son Fils, qui a reçu du Père la puissance sur toutes les choses créées, suivant les paroles de l’Écriture : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite, jusqu’à ce que je réduise vos ennemis à vous servir de marche-pied. » On voit que c’est le Père qui parle au Fils, auquel il a soumis tous ses ennemis et qui a reçu toutes les nations pour héritage ; et puisque le Père est le Seigneur, et que le Fils aussi est le Seigneur, il est évident que le Saint-Esprit, par le mot Seigneur, a désigné également et le Père et le Fils. Il dit encore au sujet de la ruine de Sodome et de Gomorrhe : « Le Seigneur fit donc pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe le soufre et le feu du ciel. » L’Écriture, par le mot Seigneur, désigne ici le Fils, qui parla à Abraham, et qui avait reçu du Père le pouvoir de juger Sodome et Gomorrhe et de les punir à raison de leurs crimes. De même encore dans le passage qui suit : « Votre trône, ô mon Dieu, est un trône éternel ; le sceptre de l’équité est le sceptre de votre empire. Vous aimez la justice et vous haïssez l’iniquité ; c’est pourquoi, ô Dieu, votre Dieu vous a sacré d’une onction de joie. » Ici le Saint-Esprit a désigné le Père et le Fils par la même appellation : celui qui doit être oint, c’est le Fils ; et celui qui doit donner l’onction, c’est le Père. Et plus loin : « Dieu a pris sa séance dans l’assemblée des dieux, et assis au milieu d’eux, il juge les dieux. » Le Saint-Esprit parle ici du Père et du Fils, et de tous ceux qui ont embrassé la foi, ce qui comprend toute l’Église ; c’est là cette assemblée divine que le Fils a reçu du Père le pouvoir de fonder. C’est dans le même sens qu’il dit encore : « L’Éternel, le Dieu des dieux, a parlé, et il a appelé la terre depuis l’orient jusqu’au couchant. » Or, quel est ce Dieu ? c’est celui dont il est dit : « Il viendra, notre Dieu, dans sa gloire, il sortira de son silence. » Il s’agit ici du Fils qui est venu et s’est manifesté aux hommes, et dont le prophète a dit : « Des peuples qui ne me cherchaient pas m’ont trouvé. » Et ailleurs, il est parlé de plusieurs dieux ; lorsque David s’écrie : « Je l’ai dit : vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut, » il parle à tous ceux qui ont reçu l’esprit d’adoption, « par lequel nous crions : Mon père, mon Père ! »

Il s’agit donc toujours, dans les saintes Écritures, de ce même Dieu, de ce même Seigneur, le Dieu et le souverain de toutes choses, de celui qui a dit à Moïse : « Je suis celui qui suis ; voici ce que tu diras aux enfants d’Israël : Celui qui est, m’a envoyé vers vous. » Son fils est notre Seigneur Jésus-Christ, dont la grâce procure le bienfait de la foi aux enfants de Dieu, et qui a dit en parlant à Moïse : « Et sachant sa douleur, je suis descendu pour délivrer mon peuple. » En effet, c’est bien le Fils qui est descendu du ciel et qui y est remonté pour sauver les hommes. C’est aussi par le Fils, qui ne fait qu’un avec le Père, que Dieu le père a été manifesté dans toute sa puissance ; le Père a rendu témoignage au Fils, et le Fils a annoncé le Père. C’est dans ce sens qu’Isaïe a dit : « C’est vous, dit le Seigneur, qui êtes mon témoin et le serviteur que j’ai choisi ; sachez donc, croyez et comprenez que je suis moi-même. » » (Irénée de Lyon, Contre les hérésies, III, 26 : « Un seul Dieu, créateur de toutes choses »)

Inutile d’épiloguer durant des heures !

Venons-en à Clément d’Alexandrie. Selon les rédacteurs de la brochure qui est en train de s’effondrer point par point, voici ce qu’aurait enseigné Clément :

« Clément d’Alexandrie (mort vers 215 de notre ère) a parlé de Jésus avant son existence terrestre comme une ‘créature’, alors que Dieu est ‘le seul vrai Dieu, incréé et impérissable’. Il a dit que le Fils vient ‘de suite après le Père, seul omnipotent’, mais qu’il ne lui est pas égal » (p. 7)

C’est ainsi, donc, qu’est rendue la croyance de Clément – selon nos interlocuteurs. Comme précédemment, il convient de citer les vrais dires du saint, afin de mettre en évidence, une fois de plus, les trucages. Ecoutons :

Ô homme, crois à l’Homme-Dieu ! ô homme, crois au Dieu vivant, qui a souffert et qui est adoré ! Esclaves, croyez à celui qui est mort. Hommes, qui que vous soyez, croyez à celui qui seul est le Dieu de tous les hommes. Croyez, et vous recevrez le salut pour récompense de votre foi. « Cherchez Dieu, et votre âme vivra, » Quiconque cherche Dieu, s’occupe de son salut. Avez-vous trouvé Dieu ? vous possédez la vie. (Clément d’Alexandrie, Contre les Gentils, X, 106, trad., M. Genoude)

« Homme-Dieu », Dieu vivant qui a souffert et qui est adoré ! L’on se demande bien de qui il est question, dans ce passage ! En ce qui concerne l’égalité entre et le Père et le Fils, nous pouvons lire, dans le même texte (nous soulignons) :

Au reste, la puissance divine, en brillant sur l’univers avec une incroyable rapidité et une bienveillance qui ouvre à tous un libre accès, a rempli le monde de la semence du salut. Non, ce n’est pas sans le concours d’une éternelle Providence qu’a été accomplie par le Seigneur, dans un si court intervalle de temps, une si prodigieuse révolution ; par le Seigneur, méprisé en apparence, mais adoré de fait, expiateur, sauveur, miséricordieux, Verbe divin, Dieu véritable sans aucun doute, égal au maître de l’univers, parce qu’il était son fils et que « le Verbe était en Dieu. » (Clément d’Alexandrie, Contre les Gentils, X, 110, trad., M. Genoude)

Son œuvre, Le Divin Maître, au chapitre V, se clôt de la manière suivante (nous soulignons) :

Et, en effet, l’Église qui donne le doux nom d’agneau aux petits enfants, donne également au Verbe qui est Dieu, qui s’est fait homme à cause de nous, et qui a voulu nous ressembler en tout, le nom d’agneau de Dieu, de fils de Dieu, d’enfant du Père (Clément d’Alexandrie, Livre I, V)

Nous pensons que les textes se passent de tout commentaire, et, une fois de plus, il ressort ici que la société des témoins de Jéhovah est purement mensongère. Les croyances des auteurs chrétiens sont tronquées et falsifiées. Mais, ce n’est pas encore fini. Venons-en à Tertullien. A propos de cet auteur, ils affirment dans la brochure :

« Tertullien (mort vers 230 de notre ère) a enseigné la suprématie de Dieu. Il déclara : ‘Le Père est différent du Fils (il est autre) en ce qu’il est plus grand ; en ce que celui qui engendre est différent de celui qui est engendré ; celui qui envoie, différent de celui qui est envoyé.’ Il dit également : ‘Il fut un temps où le Fils n’était pas. (…) Avant toute chose, Dieu était seul. » (p. 7)

Assez troublant ! Quelle grandiose falsification de la pensée de Tertullien qui, il faut le rappeler, a forgé le vocabulaire trinitaire, du moins chez les Latins. En lisant les témoins de Jéhovah, on apprend qu’il fut un temps où le Fils n’était pas. A côté de cela, il y a, ici, une véritable méprise de la part de nos interlocuteurs, en ce sens où ces derniers accusent d’une insuffisance de compréhension flagrante de ce qu’est la Trinité. En effet, celle-ci stipule que le Fils est alius (autre) que le Père… et chaque Personne est différente de l’Autre. Donc, aucun problème sérieux ici ne serait posé par les paroles de Tertullien, si ce n’est la dernière phrase. D’où est extrait ce « résumé » de la pensée de Tertullien ? Evidemment, il s’agit du Adversus Praxean. En fait, dans cette œuvre, véritable traité de Trinité, Tertullien réfute Praxéas, un monarchianiste. Le monarchianisme ne fait pas de distinction entre le Père et le Fils, par exemple…Une des variantes sera, plus tard, dans l’histoire de l’Eglise, le sabellianisme, ou encore le modalisme : doctrines selon lesquelles il n’y a pas de distinction entre les Personnes divines. C’est contre cette manière de concevoir Dieu que Tertullien se soulève. Pour ce faire, il pose des termes (Personne, Substance…) pour expliquer quelle la position orthodoxe sur Dieu ; car, en admettant la position de Praxéas, il faudrait alors conclure que c’est le Père qui fut crucifié : c’est pour cette raison que Tertullien nommera ceux qui adhèrent à cette vision, les adeptes du patripassianisme. Donc, en réalité, notre auteur n’a point nié la Trinité, encore moins la Divinité du Fils, au contraire, il a posé les termes qui permettront plus tard, aux Conciles d’expliciter la doctrine de Dieu Trinité. D’ailleurs, il nous suffit de lire quelques extraits pour nous en rendre compte. Voici de quelle manière Tertullien résume la pensée de Praxéas, dès les premières lignes de sa réfutation :

« Il soutient, par exemple, que c’est le Père qui est descendu dans le sein d’une Vierge, lui qui est né d’elle, lui qui a souffert, en un mot, lui qui est Jésus-Christ » (Contre Praxéas, I, trad., M. Genoude)

Tertullien continue et montre quelle est l’erreur de Praxéas ; après avoir montré celle-ci, il explicite de quelle manière il faut comprendre la vraie Nature de Dieu (nous soulignons) :

« C’est donc le Père qui naquit dans le temps, le Père qui souffrit. Jésus-Christ, que l’on prêche, n’est pas autre chose que Dieu lui-même, que le Seigneur tout-puissant. Ainsi le veut Praxéas (…) en s’imaginant que la seule manière légitime de croire à l’unité de Dieu, c’est de confondre dans une seule et même personne et le Père et le Fils et l’Esprit Saint ; comme si un seul n’était pas tout, quand tout dérive d’un seul, en gardant néanmoins le sacrement de l’économie qui divise l’Unité en Trinité, où nous distinguons trois personnes, le Père, le Fils et l’Esprit saint. Ils sont trois, non pas en essence, mais en degré ; non pas en substance, mais en forme ; non pas en puissance, mais en espèce ; tous trois ayant une seule et même substance, une seule et même nature, une seule et même puissance, parce qu’il n’y a qu’un seul Dieu duquel procèdent ces degrés, ces formes et ces espèces, sous le nom de Père, de Fils et de Saint-Esprit (…) » (Contre Praxéas, II, trad., M. Genoude)

Il n’y a donc pas une Personne en Dieu, mais Trois Personnes, mais une seule Nature ! C’est la Trinité ! Le texte est d’une limpidité consternante. Les lecteurs témoins de Jéhovah trompent donc, et se trompent (ou, peut-être pas si certain ; car il se pourrait que la chose soit volontaire). L’accusation des trois dieux est très vite balayée par Tertullien : « Vous prêchez deux et même trois Dieux, nous crient-ils ; quant à eux, ils se disent les adorateurs d’un seul Dieu, comme si l’Unité, réduite à elle-même hors de toute raison, ne constituait pas l’hérésie, de même que la Trinité, raisonnablement comprise, constitue la vérité » (III).

Enfin, sur ce texte, nous relevons encore (nous soulignons) :

« Au reste, on ne peut même pas dire qu’il fût seul. Il avait avec lui la personne qu’il avait en lui-même, c’est-à-dire sa Raison, puisque Dieu est raisonnable ; la Raison était donc en lui auparavant, et ainsi tout émane de lui. Cette RAISON n’est pas autre chose que sa Sagesse. Les Grecs l’appellent du nom de Λόγος, qui chez nous équivaut à VERBE. De là vient que, parmi les nôtres, il est en usage de dire par une interprétation simple et abrégée ; « Au commencement le Verbe était en Dieu » quoiqu’il soit plus convenable d’attribuer l’antériorité à la Raison, puisque Dieu non-seulement produisit le Verbe dès le commencement, mais posséda la raison avant le commencement, et que le Verbe lui-même étant formé de la Raison, ne doit venir qu’après la Raison, sa substance. Toutefois, peu importe. Car, quoique Dieu n’eût pas encore engendré son Verbe, il ne laissait pas de l’avoir au fond de lui-même, avec et dans sa Raison, en méditant secrètement et en disposant avec lui-même ce qu’il allait dire par son Verbe » (Contre Praxéas, V, trad., M. Genoude).

La suite du texte est lisible sur le site indiqué, mais pour clore le chapitre sur Tertullien, lisons cette longue tirade qui clôt une fois pour toutes le débat et prouve une fois de plus que les témoins de Jéhovah trompent leurs lecteurs :

Nous avons déjà dit que Dieu a créé cet univers que nous voyons, par sa parole, par sa raison et par sa puissance. Vos philosophes sont aussi d’accord pour dire que c’est le logos, c’est-à-dire « la parole et la raison », qui est l’auteur de l’univers. Zénon le désigne comme l’artisan qui a tout formé et tout disposé ; il dit qu’on l’appelle aussi « destin, dieu, âme de Jupiter, nécessité de toutes choses », Cléanthe réunit tout cela pour l’attribuer à l’« esprit », qui circule, dit-il, à travers tout l’univers. – 11. Or, nous aussi, nous regardons la parole et la raison et la puissance, par lesquelles Dieu a tout créé, ainsi que nous l’avons dit, comme une substance propre que nous appelons « esprit » : la parole est dans cet esprit quand il commande, la raison l’assiste quand il dispose, la puissance y préside quand il réalise. Nous avons appris que Dieu a proféré cet esprit et qu’en le proférant il l’a engendré, et que pour cette raison il est appelé Fils de Dieu et Dieu même à cause de l’unité de la substance ; car Dieu aussi est esprit. – 12. Quand un rayon est lancé hors du soleil, c’est une partie qui part du tout ; mais le soleil est dans le rayon, parce que c’est un rayon du soleil, et que la substance n’est pas divisée, mais étendue. Ainsi l’esprit vient de l’esprit et Dieu de Dieu, comme la lumière qui s’allume à la lumière. Le foyer de la lumière demeure entier et ne perd rien, même s’il communique sa nature par plusieurs canaux. – 13. Ainsi, ce qui est sorti de Dieu est Dieu, Fils de Dieu, et les deux ne font qu’un ; ainsi l’esprit vient de l’esprit et Dieu de Dieu ; il est le second quant à la forme, le second quant au degré, non quant à la nature, et il est sorti de sa source sans s’en être détaché » (Tertullien, Apologétique, XXI, 10-13, trad., J. P. Waltzing)

Vous aurez reconnu là les thèmes du Credo : il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Sur cette note, nous laissons de côté ce grand auteur qu’est Tertullien.

Nous nous penchons à présent sur Hyppolite : C’est la prochaine autorité, « chef religieux », invoquée par la brochure. Selon les témoins de Jéhovah :

« Hyppolite (mort vers 235 de notre ère) a dit que Dieu est ‘le Dieu unique, le premier et le Seul, Créateur et Seigneur de tout’, de qui ‘rien n’était contemporain [du même âge] (…). Mais il était Un et seul ; qui, parce qu’il le voulait, appela à l’existence ce qui auparavant n’était pas’, comme Jésus qui fut créé avant de venir sur terre » (p. 7)

On peut d’emblée remarquer que certaines phrases sont entre guillemets, alors que les auteurs du texte ci-dessus « ajoutent » Jésus parmi les choses créées, alors que la citation qu’ils reprennent n’en parlent pas. Une fois de plus : la source directe n’est pas citée, afin qu’on n’aille pas soi-même vérifier. Mais, penchons-nous sur les écrits d’Hyppolite. Pour ce faire, il faut rappeler que notre auteur lutte contre Noët, qui semble comme Praxéas combattu par Tertullien, embrasser le monarchianisme. Hyppolite, dès les premières lignes clame : « Cet homme s’enflant en vint à l’orgueil ; enorgueilli d’opinions de l’esprit étranger, il dit que le Christ est lui-même le Père et que c’est le Père qui est né, qui a souffert et qui est mort ». La preuve que le Seigneur Jésus est bel et bien Dieu – et non une créature comme le prétendent nos interlocuteurs – est confirmé plus loin dans le texte d’Hyppolite, dans lequel nous pouvons lire :

Il y a beaucoup d’autres textes — ou plutôt tous — qui rendent témoignage à la vérité. Noët est donc forcé, même contre son gré, de confesser le Père Dieu Tout-Puissant, — le Christ Jésus, Fils de Dieu, Dieu fait homme, à qui le Père a tout soumis sauf lui-même, — et l’Esprit Saint, et qu’ils sont bien trois (Hyppolite, Contre Noët, II, 8)

Tout comme Tertullien, Hyppolite réfute l’accusation de polythéisme qui, en fait, découle de ceux qui n’ont pas compris la Trinité. N’ayant donc pas aisément saisi, ils parlent de plusieurs dieux :

Et ainsi il eut un autre. Mais en disant un autre je ne dis pas deux dieux, mais à la manière dont la lumière vient de la lumière, l’eau d’une source, le rayon du soleil. Car il y a une seule Puissance, celle issue du Tout : or le Tout c’est le Père, et la Puissance issue du Tout, le Verbe ; celui-ci est Intelligence de Dieu, et entrant dans le monde il se montra son Serviteur. Toutes choses sont donc par son moyen, mais lui seul est issu du Père (Contre Noët, III, 11)

Les témoins de Jéhovah qui ont écrit ces inventions relevées dans le Doit-on croire à la Trinité ont bel et bien lu le Contre Noët de Hyppolite. Car, ils – les témoins – parlent du fait que Dieu était seul, et que rien ne lui était contemporain. En effet, c’est ce que nous lisons dans Contre Noët sous ces termes (nous soulignons) :

Dieu qui était seul et qui n’avait rien de contemporain a lui-même voulu créer le monde. Par son Intelligence, sa Volonté et sa Parole il fit le monde, et il eut aussitôt les êtres qu’il voulut, quand il voulut, comme il voulut : il nous suffit de savoir seulement qu’il n’y avait rien de contemporain à Dieu que lui-même (Contre Noët, III, 10, §1)

Or, après cela, Hyppolite pose une précision au paragraphe suivant, et ce, de manière immédiate. Admirons (nous soulignons) :

Mais tout en étant seul, il était multiple, car il n’était pas sans Raison (Verbe) ni Sagesse, sans Puissance ni Décision, mais tout était en lui et il était le Tout. Et quand il voulut, il engendra sa Parole (Verbe), par le moyen de qui il fit tout aux temps fixés par lui-même. Lorsqu’il veut il fait, et lorsqu’il désire il réalise ; lorsqu’il use de sa Parole (Verbe) il produit, et lorsqu’il forme il use de sa Sagesse, car il fabrique tout avec sa Parole (Verbe) et sa Sagesse, créant avec sa Parole (Verbe) et ornant avec sa Sagesse : il a donc fait ce qu’il a voulu ; Dieu, en effet, est un, mais comme chef des êtres, conseiller et ouvrier il engendra sa Parole (Verbe) (Contre Noët, III, 10, §2)

Tout commentaire serait inutile, puisque la conclusion est sans ambages, le Fils est Dieu : « Il ne refuse donc pas de montrer aussi son humanité tout en étant Dieu, quand il a faim, qu’il est las, et que fatigué il a soif (…) » (III, 18).

Le dernier auteur cité par la brochure est Origène d’Alexandrie, ici – peut-être – on pourra leur accorder crédit. Mais, pas de suite. Selon nos interlocuteurs :

« Origène (mort vers 250 de notre ère) a dit que ‘le Père et le Fils sont deux substances (…), deux choses pour ce qui est de leur essence’, et que ‘comparé au Père, [le Fils] est une très petite lumière » (p. 7).

Ici, on peut éventuellement concéder une chose. Concernant Origène, il est vrai que sa position sur la question de la Divinité du Fils et de la Trinité est douteuse, pour la simple et bonne raison que notre auteur adopte ce qu’on appelle le subordinatianisme. Il ne s’agit pas encore de penser que les témoins de Jéhovah ont réussi à dire le vrai (au moins une fois), mais de montrer que la position « origéniste » est très ambigüe. De fait, il faut retenir qu’il est au moins deux sortes de subordinatianisme : un subordinatianisme orthodoxe et un subordinatianisme hétérodoxe [considéré comme hérésie]. Mais alors, où se situe Origène ? Si c’est dans le second, alors il a une position douteuse, fausse ; si c’est la première, il a une position licite. En fait, il n’est ni dans l’un, ni dans l’autre. On peut considérer que sa position était un juste milieu entre les deux subordinatianismes. Cela a évidemment de fortes conséquences : on pourra donc avoir, d’une part un Origène professant la Divinité du Fils, et, d’autre part, un Origène professant l’inégalité du Fils et du Père ; le Fils n’étant rien d’autre que subordonné au Père. Les deux versions du subordinatianisme relevées ci-haut sont, de fait, deux versions, deux interprétations qu’on donnera aux paroles d’Origène. Des uns vont interpréter vers l’orthodoxie, d’autres vers l’arianisme, à savoir la négation de l’éternité, de la Génération éternelle du Fils. Néanmoins, nous laissons quelques lignes de l’auteur, allant dans le sens de l’orthodoxie et parfaitement en faveur du Fils de Dieu qui est Dieu :

« Nous sommes persuadés qu’il y a trois hypostases : le Père, le Fils et le Saint-Esprit » (Commentaire sur Jean, II, 75 [Jn 1, 3] ; Sources Chrétiennes 120, p. 254-255).

« Celui qui attribue un commencement au Verbe de Dieu et à la Sagesse de Dieu, ne bafoue-t-il pas davantage encore de façon impie le Père inengendré, en lui refusant d’avoir toujours été Père, d’avoir engendré un Verbe et une Sagesse dans les temps et les siècles antérieurs, de quelque façon qu’on puisse les nommer’ » (Traité des principes, I, 2, 2.3 ; Sources Chrétiennes, p. 112-117).

Ainsi, nous pouvons clore cette démonstration qui anéantit les affabulations et les falsifications opérées par la Watchtower ayant pour simple but de tromper. Nous avons remarqué en début d’article que les auteurs de la brochure célèbre ne citent pas les références des textes ou des auteurs qu’ils reprennent. Cela est fortement volontaire. En ne citant pas la source exacte, il est très difficile de trouver l’endroit exact où chercher, pour vérifier. En effet, si vous n’avez pas encore lu Contre Praxéas de Tertullien, comment auriez-vous pu deviner que la référence des témoins de Jéhovah concernait ce texte-là ? Donc, il s’agit d’une manœuvre volontaire, à notre avis, ayant pour but de dissimuler les textes de base pour quiconque aurait la curiosité d’aller vérifier. Cette même « tactique » est utilisée dans toute la brochure. Un auteur est cité, mais jamais la source directe qui l’accompagne et, bien souvent les citations sont coupées de suspensions – trahissant un extrait de texte qui viendrait compromettre ce que les auteurs voudraient « démontrer ».  Enfin, soit. Ce n’est que la première partie de la réfutation de cette brochure. Nous mettrons en évidence, dans les jours suivants, les insuffisances et les trucages ahurissants (comme ceux que vous venez de lire) de la part d’une société qui se dit « inspirée ». Comment donc réagirait les adeptes de cette organisation s’ils apprenaient que leur manuel d’argumentation de base contre la Sainte Trinité est pléthorique en falsifications ? Seront-ils prêts à admettre la manipulation vilaine des auteurs de cette brochure ? Enfin, puisqu’il s’agissait ici pour les interlocuteurs de parler de Pères anténicéens, et que ceux-ci, « leur enseignement ne manque pas d’intérêt » comme le disent si bien le témoins de Jéhovah, nous laisserons volontiers la parole à Tertullien (Contre Praxéas, I) et concluons en affirmant que : « Le démon s’y prend de plusieurs manières pour contrefaire la vérité. Il affecte quelquefois de la défendre pour mieux l’ébranler ».

Quelques témoignages supplémentaires de la croyance en la divinité de Jésus-Christ avant le concile de Nicée :

Saint Clément de Rome, disciple des saints Apôtres Pierre, Paul et Jean, écrit vers 95 sa Lettre aux Corinthiens dans laquelle il dit :

« Dieu vit et le Seigneur Jésus-Christ, et le Saint-Esprit aussi. » (c. LVIII)

Commentaire du Dictionnaire de théologie catholique :

« Ainsi, dans l’unité numérique de la nature divine, Clément reconnaît très nettement trois personnes. A côté de Dieu, il place Jésus-Christ et le Saint-Esprit. C’est par cet esprit qu’ont parlé les écrivains sacrés, c. VIII, 1 ; XLV, 2 ; c’est par cet esprit que Clément lui-même écrit, c. LXIII, 2. Nous n’avons dit-il, c. XLVI, 6, » qu’un Dieu, un Christ, un seul Esprit de grâce répandu sur nous. » Dans une formule de serment, il invoque comme garants de sa parole, […], c. LVIII, 2. Sans insister sur les relations intimes des trois personnes, saint Clément ne laisse pas d’énoncer, c. XXXVI, 2, 5, en citant l’Epître aux Hébreux, I, 3-13, le dogme de la génération du Fils, et l’on peut dire qu’en plaçant toujours le Saint-Esprit après le Père et le Fils, non au-dessus d’eux, et en saluant le Saint-Esprit comme l’organe de Jésus-Christ dans l’Ecriture, c. XXII, LIII, il insinue la procession du Saint Esprit ex utroque. Toute imprégnée de la doctrine et parfois même du langage de saint Paul, la lettre aux Corinthiens proclame implicitement comme explicitement la divinité de Jésus-Christ, c. II, XXXVI, XL, XLII, XLIV. Ainsi en Jésus-Christ deux natures, l’une divine, puisqu’il est le Fils de Dieu, c. XXXV, 4, l’autre humaine, qu’il a prise, corps et âme, dans le temps, puisqu’il vient d’Abraham, […], c. XXXII, 2, et qu’il s’est inséparablement unie, c. XVI, XXXI, XLIX. Avec l’intégrité des deux natures, saint Clément visiblement présuppose l’unité de la personne, c. XLVI. » (Abbé P. GODET, Dictionnaire de Théologie Catholique, article « CLÉMENT Ier DE ROME (Saint) »)

Saint Ignace d’Antioche (vers 35-107) disciple des saints Apôtres Pierre et Jean :

« Ignace, dit aussi Théophore, à celle qui est bénie en grandeur dans la plénitude de Dieu le Père, prédestinée avant les siècles à être en tout temps, pour une gloire qui ne passe pas, inébranlablement unie et élue dans la passion véritable du Christ, par la volonté du Père et de Jésus-Christ notre Dieu, –à l’Église digne d’être appelée bienheureuse, qui est à Éphèse d’Asie, salut en Jésus-Christ et dans une joie irréprochable » (Lettre aux Ephésiens, incipit)

« Mon esprit est la victime de la croix, qui est scandale pour les incroyants, mais pour nous salut et vie éternelle (cf . 1 Co 1, 23, 25) :  » Où est le sage ? où le disputeur ?  » (1 Co 1,20) où la vanité de ceux qu’on appelle savants ? 2. Car notre Dieu, Jésus-Christ, a été porté dans le sein de Marie, selon l’économie divine, né  » de la race de David  » (Jn 7,42 ; Rm 1,3 ; 2 Tm 2,8) et de l’Esprit-Saint. Il est né, et a été baptisé pour purifier l’eau par sa passion. » (Lettre aux Ephésiens, chapitre 18)

« Ignace, dit aussi Théophore, à l’Eglise [l’Eglise de Rome] qui a reçu miséricorde par la magnificence du Père très haut et de Jésus Christ son Fils unique, l’Eglise bien-aimée et illuminée par la volonté de celui qui a voulu tout ce qui existe, selon la foi et l’amour pour Jésus Christ notre Dieu ; l’Eglise qui préside dans la région des Romains, digne de Dieu, digne d’honneur, digne d’être appelée bienheureuse, digne de louange, digne de succès, digne de pureté, qui préside à l’universelle assemblée de la charité, qui porte la loi du Christ, qui est ornée du nom du Père ; je la salue au nom de Jésus Christ, le Fils du Père; aux frères qui, de chair et d’esprit, sont unis à tous ses commandements, remplis inébranlablement de la grâce de Dieu, purifiés de toute coloration étrangère, je leur souhaite en Jésus Christ notre Dieu toute joie irréprochable. » (Lettre aux Romains, incipit)

Saint Polycarpe de Smyrne (vers 69-155), disciple de l’apôtre saint Jean :

« Que Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et lui-même, le grand prêtre éternel, le fils de Dieu, Jésus- Christ, vous fassent grandir dans la foi et dans la vérité, en toute douceur et sans colère, en patience et longanimité, endurance et chasteté ; qu’il vous donne part à l’héritage de ses saints, et à nous-mêmes avec vous, et à tous ceux qui sont sous le ciel, qui croient en notre Seigneur Jésus-Christ et en son Père qui l’a ressuscité d’entre les morts. » (Lettre aux Philippiens, XII)

Saint Aristide d’Athènes (mort vers 134) :

« Les chrétiens descendent du Seigneur Jésus-Christ. On le reconnaît comme Fils du Dieu Très-Haut descendu du ciel avec le Saint-Esprit, pour le salut des hommes. Né d’une vierge sainte, il s’est incarné sans sperme et sans souillure et est apparu aux hommes afin de les faire sortir de l’erreur du polythéisme. Et ayant achevé son admirable mission, il mourut volontairement sur la croix, suivant un plan supérieur. Trois jours après, il ressuscita et monta aux cieux. » (Apologie)

Titien le Syrien vers 170 :

« Car nous ne délirons pas, ô Grecs, et ce ne sont pas des sottises que nous prêchons, quand nous annonçons que Dieu a pris la forme humaine. Vous qui nous insultez, comparez vos fables à nos récits. Athéné, dit-on, se métamorphosa à cause d’Hector en la personne de Déiphobe à cause d’Admète, Phébos à la longue chevelure, fit, paître les bœufs; l’épouse de Zeus alla trouver Sémélé, sous la forme d’une vieille femme. Quand vous répétez de tels contes, comment pouvez-vous nous railler ? » (Discours aux Grecs, chapitre 21)

Nous pouvons ajouter le témoignage que rend un païen de la foi des chrétiens, Pline le Jeune (61 ou 62 – entre fin 113 et 115) :

« Ils [les chrétiens] affirment, cependant, que leur seule culpabilité, ou leur seule erreur, c’est qu’ils avaient l’habitude de se réunir un certain jour fixe, avant le lever du jour, pour chanter en alternance un hymne à Christ, comme à un dieu, et pour se lier par des serments solennels, de ne pas commettre de mauvaises œuvres, de ne pas user de fraude, de ne pas voler, ni de commettre d’adultère, de ne jamais falsifier leur parole, de ne jamais manquer à la confiance qu’on leur accorde quand il faut s’en acquitter. » (Lettres, X, 96)

À propos de Le Saker D'Ahala

Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu (Hugues de saint Victor).

12 commentaires sur “La Trinité : Les témoins de Jéhovah et les Auteurs anténicéens

  1. God alone
    29 novembre 2015

    les temoins de jéhovah sont la pire secte de toute l’histoire de la chrétienté. avec une bible truquée et taillée à leurs mesures, une doctrine meurtrière relevant une interprétation saugrenue des écritures, sans oublier un replis sur soi et un lavage de cerveau qui ne dit pas son nom. bref…. que Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit nous bénisse et nous prenne en grace….

  2. Pingback: POUR UNE FOI CATHOLIQUE BÂTIE SUR LE ROC (Mt.7, 25) | documentation.erlande

  3. francois
    3 novembre 2016

    Les Tj font comme l’église romaine, ils croient à l’Ecriture avec la lecture de leur propre magistère. (sauf qu’eux pensent abusivement être sola scriptura alors que ne tenant pas compte de la tradition historique ils s’abusent eux même)

    Ils ne sont pas des protestants puisqu’ils ne croient pas dans le symbole inaltéré du concile de Nicé-Constantinople. (qui est pourtant selon les Ecritures dans le texte)

    La trinité n’est pas un mot biblique mais il reflète le concept qui y est décrit si on accepte l’intégralité de l’Ecriture et qu’elle ne peut se contredire.
    Esaie 9:5 est la référence en ce qui concerne la divinité de Christ.

    • Ressources Catholiques
      3 novembre 2016

      Le Symbole de Nicée-Constantinople ressort comme son nom l’indique des conciles de Nicée et de celui de Constantinople. C’est-à-dire deux concile 100% catholiques. Il faudrait savoir ce que vous voulez.

    • +++Yesus Kristus azu+++
      3 novembre 2016

      Commentaire que je trouve inutile.
      Les témoins de Jéhovah sont protestants ! Ils ne font que suivre la « logique » engagée par la prétendue « réforme » de M. Luther. Qui annonçait, dès le départ, toutes sortes de dérives !

      • francois
        4 novembre 2016

        Ils sont aucunement protestant. Certes avant la réforme il n’existait aucune autre religion que le catholicisme en occident (ou du moins il y en a eu quelques unes qui furent rapidement exterminés)
        Par conséquent les Tj n’ont pu émerger qu’après la réforme.
        Ca ne fait pas d’eux des protestants pusque Luther adhérait au concile de Nicé constantinople et tout les protestants à sa suite.
        Il ne suffit pas de se dire chrétien mais pas orthodoxe ni catholique pour être protestant pour autant.
        Le culte du Christ interplanétaire n’est pas protestant non plus, pour autant, ils n’aurait pas existé sans la réforme et la liberté de culte.

      • Ressources Catholiques
        5 novembre 2016

        Les TJ sont nés sur la branche du protestantisme. Ils ne sont que la conséquence logique de la suppression du principe d’autorité (hiérarchie, magistère) et de l’autorité de la Tradition. En effet, les arguments des TJ sont les mêmes que ceux des ariens et ils sont longs d’être bêtes. Seule une autorité enseignante assez instruite (et infaillible) peut les réfuter.

  4. +++Yesus Kristus azu+++
    8 novembre 2016

    Encore une fois, François… vous pouvez bien essayer de dire que les TJ ne sont pas protestants. – Mais la réponse est oui ! Ce n’est qu’une conséquence logique de la « réforme »…. rien de plus. A vrai dire, la réforme a ouvert tellement de brèches qu’elle a permis tout ce qui a suivi,. En ce sens,oui… ils sont protestants.
    Dire qu’ils ne sont pas protestants parce que Luther (c’est donc un argument d’autorité !) addhérait au Concile de Nicée, n’est pas valable. Puisque certaines positions de Luther étaient déjà rejetées par certains « réformateurs ». D’autre part, Luther reconnaissait Marie comme « mère de Dieu », ce que, aujourd’hui, la plupart ne reconnaissent plus. Certains mouvements issus de la réforme disent même que Luther n’a pas mené sa réforme jusqu’au bout puisqu’il était toujours tributaire de certains « a priori » de sa foi catholique. Ainsi, on le traite souvent de « vénérateur de Marie »…
    Soyons honnêtes. Plusieurs thèses de Luther ont été délaissées par des milieux protestants. A tel point que si Luther revenait, il trouverait tout cela hérétique !

    • francois
      8 novembre 2016

      Mon argument ne concerne pas Luther, excusez moi d’avoir fait un raccourci malheureux.
      Mon argument est que les protestants adhèrent au symbole de Nicée-Constantinople dans lequel il est écrit qu’il est « selon les Ecriture » et correspond au dépôt de la foi transmise (tradition) une fois pour toute par les apôtres à l’église.

      D’ailleurs il existe une organisation; Eglise protestante unie de France qui contient la majorité des église protestante et pas les témoins de Jéhovah, eux même ne souhaitant pas être identifié comme protestants.
      Cf le lien que je joins.
      https://www.jw.org/fr/temoins-de-jehovah/faq/temoins-de-jehovah-protestants/

      • +++Yesus Kristus azu+++
        8 novembre 2016

        Bonjour,
        Merci d’avoir rectifié le tir.
        Vous nous renvoyez à un site des témoins de Jéhovah pour confirmer qu’ils ne sont pas protestants, car ils le disent eux-mêmes.
        Voici la définition qu’ils donnent du protestantisme : « On définit le protestantisme comme « l’ensemble des Églises opposées à l’institution de l’Église catholique romaine ».

        Si vous nous y renvoyez, je suppose que vous êtes d’accord avec cette définition. Si oui… Eh bien ! qu’est-ce que c’est malheureux d’être protestant ! Si pour s’affirmer le protestantisme a besoin de « s’opposer » à l’intitution de l’Eglise catholique, cela montre bien qu’il ne vaut pas cher ! Parce qu’ils ne vivent que parce que l’Eglise catholique vit ! Celle-ci par contre, n’a nullement besoin du protestantisme pour s’affirmer. En somme, pour rire, le prostestantisme ne vit que parce que l’Eglise catholique est ?

        Vous n’avez pas vu de problème à cette définition que, personnellement, en tant que Catholique, je trouve éminnemment réductrice. Même si cela ne me semble pas totalement erroné. Plusieurs sont plutôt dans cette optique là. Mais je doute fort que le protestant lui-même se définirait seulement par le fait qu’il est opposé à l’Eglise catholique. Mais… si vous y tenez !

        Deuxième chose. Ils disent qu’ils ne protestent pas contre l’Eglise catholique ! Pour avoir longtemps étudié avec eux, je peux certifier que c’est faux ! Ils parlent sans cesse de l’Eglise catholique qui aurait été « pervertie » par la philosophie grecque, païenne… etc. Le deuxième critère qu’ils donnent me semble donc parfaitement faux ! D’ailleurs la brochure que nous réfutons ci-haut, s’en prend sans cesse à l’Eglise catholique pour faire dire que c’est elle qui a « inventé » la Trinité de toutes pièces. Mais comme relevé, leur tactique est mensongère. Et surtout comme l’a relevé ci-haut mon ami Ressources Catholiques, ils sont loin d’être idiots ; leurs arguments sont les mêmes que les Ariens : l’arianisme, notamment, dans sa variante anoméenne fut un véritable défi pour la Foi de l’Eglise ; car c’était très difficile à réfuter, même sur le plan de la seule Logique, c’était limpide. Et personnellement, j’avais failli y succomber !

        Enfin, vous ne comprenez pas. Les « réformateurs » avec leur réforme, ont ouvert toutes sortes de pistes qui ne pouvaient conduire que là (même au départ, il faut déjà constater qu’ils se tapent sur les doigts les uns les autres). La négation de la Trinité… il y a même, de nos jours, certains qui nient le canon biblique (de plus en plus nombreux !), stipulant que la Rome papiste et idolâtre aurait choisi des livres à lire pour eux…

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