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« Il n’est pour l’âme aliment plus suave que la connaissance de la vérité » (Lactance)

Le Pape Nicolas V a-t-il autorisé l’esclavage des Noirs ?

 Dossier complet sur l’Église et l’esclavage : ici

imageSur de nombreux sites de propagande anticatholique, vous trouverez affirmé que le Pape Nicolas V autorisa l’esclavage des Noirs. Il aurait fait cela dans les Bulles Dum Diversas du 18 juin 1452 et Romanus pontifex du 8 janvier 1455, toutes deux adressées au roi du Portugal. Certains vont même jusqu’à dire qu’il s’agit de l’acte fondateur de la traite des Noirs par les européens.

Le texte des Bulles

Dum Diversas fut écrite car Nicolas V avait appris qu’Alphonse V était prêt à attaquer les Sarrasins ennemis du Christ et à les soumettre si le Siège apostolique l’y autorisait. Le Pape écrivit qu’il :

« approuva cette intention, concéda au roi d’une façon très générale l’autorisa­tion [facultas] d’attaquer, de conquérir et de soumettre les Sarrasins païens et autres infidèles ennemis du Christ, de s’emparer de leurs territoires et de leurs biens, de soumettre leur personne en perpé­tuelle servitude et de transmettre territoires et biens à ses successeurs. »

Pontifex Romanus tient des propos similaires mais plus développés:

« Nous avions jadis, par de précédentes lettres, concédé au Roi Alphonse du Portugal, entre autres choses, la faculté pleine et entière d’attaquer, de conquérir, de vaincre, de réduire et de soumettre tous les sarrasins, païens et autres ennemis du Christ où qu’ils soient, avec leurs royaumes, duchés, principautés, domaines, propriétés, meubles et immeubles, tous les biens par eux détenus et possédés, de réduire leurs personnes en servitude perpétuelle, […] de s’attribuer et faire servir à usage et utilité ces dits royaumes, duchés, contrés, principautés, propriétés, possessions et biens de ces infidèles sarrasins et païens…

Beaucoup de Guinéens et d’autres Noirs qui avaient été capturés, certains aussi échangés contre des marchandises non prohibées ou achetées sous quelque autre contrat de vente régulier,  furent envoyés dans les dits Royaumes. »

Un lecteur non averti verra dans ces lignes une immonde légalisation de l’esclavage signée d’un Pape ! Cependant, l’étude de l’affaire nous révèle qu’il n’en est rien.

Le contexte géopolitique

Commençons par faire un rappel historique pour remettre les choses dans leur contexte. Ces deux Bulles (surtout la deuxième) interviennent à une époque où l’Occident Chrétien doit faire face à la menace de plus en plus importante et violente d’un islam conquérant. Cette véhémence se faisait particulièrement sentir à l’Est où les Turcs prirent d’ailleurs Constantinople en 1453. Pour contourner la mainmise ottomane sur les routes du commerce avec l’Orient, le prince portugais Henri le Navigateur finança l’exploration maritime des côtes atlantiques de l’Afrique dès 1422. Il voulait aussi s’allier à l’Éthiopie, royaume du légendaire prêtre Jean, et contenir l’expansion mondiale de l’islam au détriment de la chrétienté (Gomes EANES de ZURARA, Chronique de Guinée, éd. IFAN, Dakar, 1960, chapitre VII, « Dans lequel sont exposées cinq raisons qui poussèrent le seigneur Infant à faire découvrir les terres de Guinée »).

Laissons la parole au Père Alphonse QUÉNUM, jésuite béninois :

« Deux liens rattachent la bulle « Romanus pontifex » à la bulle « Dum diversas » : le but ultime qui, dans les deux cas, reste le même, vaincre l’islam belliqueux et le moyen juridique mis en œuvre est la concession du droit de conquête.

Cependant, apparaissent ici des préoccupations nouvelles que nous appellerions aujourd’hui coloniales, d’ordre à la fois économique et spirituel. Dans l’esprit des solliciteurs portugais de la couverture pon­tificale, ces préoccupations occupent certainement le premier plan. Le Maroc qu’avait en vue la première bulle est discrètement exclu de la seconde et cède la place à la côte atlantique de l’Afrique (15).

En réalité, dès 1444 au moins, l’Infant cherchait à entrer en con­tact direct avec la Guinée, « le pays des Nègres ». Ce ne fut pas facile. Car la chronique de Guinée de G. Eanes de Zurara se termine par le récit de plusieurs expéditions malheureuses au sud du Cap-Vert où les Blancs sont reçus à coup de flèches empoisonnées (16).

Don Henrique devait savoir qu’il se heurtait là à des populations animistes pas encore ou à peine effleurées par la propagande de l’islam. C’est pourquoi la bulle « Romanus pontifex » parle « des peu­ples gentils ou païens nullement infectés par la secte de l’abomina­ble Mahomet » que l’Infant aurait à soumettre avant de leur prêcher l’Évangile (17).

La bulle « Romanus pontifex » fut un instrument efficace entre les mains du prince Henri. Une charte du roi Alphonse lui avait assuré, dès 1443, le monopole de la navigation au-delà du cap Boja­dor, mais encore fallait-il faire respecter ce privilège par les corsaires étrangers.

Cette bulle est avant tout un outil juridique qui devait permet­tre à Henri le Navigateur de procéder avec sécurité et protection contre des intrus et un instrument de droit international.

(15) S.U. Abramova, His­toire générale de l’Afrique, Études et Documents, Unesco, 1979, 1985, p. 432.

(16) Idem, p. 433. Il cite Eanes de Zurara, op. cit., cap. 27, p. 14l : mission de Conçalo de Sintra. cap. 30, p. 153 : mission de Nuno Tristao,

cap. 31, p. 158 : mission de Dinis Dias. La date de 1444 a été fixée par D. Leite, op. cit., p. 429 (Acerca da « Cronica dos feitos de Guinée », Lisbonne, 1941).

(17) Idem, n° 51, p. 433, note 5, cite Charles de la Roncière, « La découverte de l’Afri­que au Moyen Age, tome I, Le Caire 1925 » » (Les Église chrétiennes et la traité Atlantique du XVème au XIXème siècle) »

L’historienne Hélène VIGNAUX écrit :

« Ce texte très important et nécessite son exégèse puisqu’à la première lecture, comme certains l’ont soutenu, il semble avoir conféré au Portugal un droit général de réduction en esclavage de tous les habitants des territoires devant être conquis par les rois du Portugal.

Nous ne pensons pas que ce bref ait voulu constituer une constitution générale de légitimation de l’esclavage. A notre avis, la rédaction de ce texte fut très maladroite comme l’indique la rectification qui y fut apportée l’année suivante par le même Nicolas V, qui excluait formellement que les Noirs puissent être réduits en esclavage. Nous pensons également que le document ainsi rectifié ne prévoyait l’asservissement par les Portugais des Noirs non baptisés que parce que ces derniers étaient eux-mêmes sujets de seigneur mahométans, donc « infidèles ». Les noirs non baptisés n’étaient ainsi exclus du bénéfice de la liberté que parce qu’ils étaient les sujets des ennemis de la foi » (Hélène VIGNAUX, L’Église et les Noirs dans l’audience du Nouveau Royaume de Grenade, Presses universitaires de la Méditerranée, Chapitre premier, La justification de l’esclavage et de la traite, p. 33-83)

Les Portugais étaient donc bien confrontés aux « excès sauvages des sarrasins et autres infidèles », contre lesquels il devaient bien se défendre. Et il fallait aussi qu’ils brisent les royaumes musulmans qui menaçaient de repartir à la conquête de l’Europe. Rien à voir avec l’esclavage, ni même avec les Noirs considérés en tant que Noirs, mais tout au plus en tant qu’ennemis militaires.

Un critère politico-religieux et non racial

Ces conquérants eurent à affronter des ennemis, tant durant le voyage qu’en Guinée. Et ce sont ces ennemis militaires et eux seuls que le Pape autorise à « réduire en servitude perpétuelle ». C’est confirmé par la Bulle qui dit elle-même ailleurs :

« des faveurs et grâces spéciales étant conférées aux princes et rois catholiques, qui […] non seulement restreignent les excès sauvages des sarrasins et autres infidèles […] mais aussi pour la défense et l’augmentation de la foi »

Nous pouvons d’ailleurs remarquer que les individus visés par cette autorisation ne sont pas les Noirs mais « les sarrasins, païens et autres ennemis du Christ » : le critère est politico-religieux et non racial !

Un impossible esclavagisme papal

Il aurait de plus été très difficile de comprendre comment et pourquoi Nicolas V aurait pût autoriser l’esclavage, lorsqu’on sait que tous les autres papes, y compris ceux ayant officié peu de temps avant lui l’avaient interdit, et comment les papes immédiatement ultérieurs ont continuer à le condamner comme si rien n’était ! Nous vous invitons à consulter notre dossier sur le sujet : cliquez ici.

Pour ce qui est du deuxième paragraphe de Pontifex Romanus que nous avons cité, le Pape CONSTATE, tout à fait incidemment d’ailleurs, que les Portugais ont fait prisonnier et parfois acquis des Noirs de Guinée. Que beaucoup d’entre eux se sont convertis à la vraie foi. Ce qui ne veut nullement dire qu’il continuaient à rester esclaves, mais bien au contraire qu’ils étaient libérés du joug que faisait peser sur eux les musulmans. On peut du moins le supposer compte tenu de l’habitude islamique de l’esclavagisme des Noirs et de l’interdiction de l’esclavagisme par la Papauté. Le Pape se félicite même que de nombreux noirs soient devenus catholiques (ceux-ci donc ne pouvaient « juridiquement » être esclaves).

Que signifie « perpétuelle servitude » et « marchandises non-prohibées » ?

Il faut savoir ce que signifie « perpétuelle servitude ». Il me semble que l’article « Remarques sur les esclaves à Gênes dans la seconde moitié du XIIIe siècle », de Michel BALARD, peut aider à comprendre. J’imagine sans peine qu’un certain nombre de captifs musulmans devaient se retrouver sur les galères. Ainsi, ces captifs pour des motifs politico-religieux et non raciaux étaient des prisonniers de guerre comme il y en a toujours eu dans l’Histoire, pas des esclaves. Il se pourrait même d’ailleurs que le mot « servitude » soit une mauvaise traduction du latin, pour désigner le statut de prisonniers de guerre Sarrazins musulmans (et nullement Noirs).

« Naviguant et combattant, les Portugais ont réussi à capturer des Noirs ou les ont achetés (non prohibitarum rerum permutatione su alio légitime contracta emptiones) et les ont ramenés au Portugal où grand nombre d’entre eux ont embrassé la foi catholique ; d’où l’espoir de conversion des populations entières ou au moins d’un grand nombre d’individus » (Svétlana U. ABRAMOVA, His­toire générale de l’Afrique, Études et Documents, Unesco, 1979, 1985, page 429).

Les « marchandises non prohibées » désignent les marchandises non stratégiques que les chrétiens étaient autorisés à échanger avec les musulmans. Il s’agit donc d’affranchissement et non de mise en esclavage ! Exactement l’inverse de ce qui est prétendu sur les sites anti-catholiques ! Car sur au moins deux sites Internet, j’ai lu « schiavitù » et « esclavage », comme si le pape Nicolas V avait encouragé l’esclavage ! Alors que « ad dictum » signifie « aux ordres » et seuls « servitus » et « servitudo » signifient « esclavage » (« servitus » signifiant « condition d’esclave »). Ces deux termes sont absents du texte latin et pourtant se retrouvent dans les traductions françaises et italiennes que j’ai pu consulter. C’est comme si l’on disait qu’un sujet d’un roi devenait l’esclave de son roi. De plus ce passage de la bulle est évidemment descriptif et non normatif, il s’agit de l’exposé des motifs : comme je l’ai déjà souligner, le Pape ne fait que constater l’échange contre des marchandises de plusieurs Guinéens, il n’autorise pas cette pratique, il ne fait que constater qu’elle existe.

Des documents jamais utilisés pour justifier l’esclavage

Nous pouvons enfin noter que de fait, aucune de ces deux Bulles n’ont jamais été employées par les marchands d’esclaves, ni par aucun maître esclavagiste pour justifier leurs pratiques. Étonnant pour certains qui étaient catholiques et qui ont ainsi laisser passer l’argument en or pour se justifier !

Une conclusion indirectement confirmée par l’ONU maçonnique et anticatholique

D’ailleurs, aucun de ces deux documents ne figurent dans aucun des ces deux importants ouvrages sur l’esclavage :

– Sibille (Cl.) dir., Guide des sources de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, La Documentation Française, Paris, 2007 (un énorme et remarquable ouvrage – d’étude, en aucun cas de vulgarisation – recensant à peu près tout ce que l’on peut trouver comme sources à ce sujet, et pas seulement en France. Des sources, des références, très peu de commentaires, 6 centimètres d’épaisseur…)

– Salmoral (M.-L.), Les Codes noirs hispaniques, UNESCO, Paris, 2005.

Nous rappelons encore l’étude de Svétlana U. ABRAMOVA, His­toire générale de l’Afrique, Études et Documents, Unesco, 1979, 1985, page 429, également émané de l’ONU (l’UNESCO en est une des branches), qui va jusqu’à innocenter le Pape Nicolas V !

12 commentaires sur “Le Pape Nicolas V a-t-il autorisé l’esclavage des Noirs ?

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  2. Daniel PIGNARD
    11 avril 2016

    Rien de grave, l’apôtre Paul accepte aussi l’esclavage et pourtant il est apôtre.

    • Ressources Catholiques
      26 avril 2016

      Ah bon, où avez-vous lu ça ?

  3. Pingback: Réponses aux objections historiques contre la primauté et l’infaillibilité du Pape (2) | +†+Yesus Kristus azu+†+

  4. Louison
    23 octobre 2016

    Vous savez lorsque j’ai appris ce qui se disait sur le Pape Nicolas V et l’esclavage des Noirs. Je n’ai pas tout de suite bêtement penser que c’était vrai surtout quand je voyais qu’on mettait entre parenthèses « noirs » pour sarasins qui je le savais avec mon peu de connaissances d’histoires qu’il s’agissait des musulmans et non des Noirs en tant que tel, étant moi-même musulman. C’est ce qui m’a poussé à chercher pour en savoir plus et j’ai vu votre site qui confirmait ce que je pensais mais je regrette presque lorsque je vois que vous citez : « C’est pourquoi la bulle « Romanus pontifex » parle « des peu­ples gentils ou païens *nullement infectés par la secte de l’abomina­ble Mahomet* » ». Vous pouvez avoir du respect pour vos visiteurs musulmans bienveillants et bien intentionnés au lieu de lâcher de tels blasphèmes. Surtout que votre doctrine dit : « aimez vos ennemis ». C’est tout le contraire là ! Si vous considérez le Prophète Mohammed comme votre ennemi, aimez-le !

    • Ressources Catholiques
      23 octobre 2016

      Bonsoir Louison,

      Merci de votre commentaire.

      Nous ne parlons nulle part dans notre article de « la secte de l’abomina­ble Mahomet ». En revanche, cette formulation existe dans une texte pontifical, oui. Mais il faut savoir qu’à l’époque c’était la guerre entre l’Occident chrétien et l’islam. De plus, à l’époque, le mot « secte » n’avait pas la même connotation qu’aujourd’hui. Enfin, à l’époque toujours, les esprits étaient beaucoup plus « francs » qu’aujourd’hui et n’étaient pas « effrayés » par ce genre de formulation…

      Bonne soirée.

  5. Ndomo Ndomo
    28 décembre 2016

    Joli essai pour se sauver de cette accusation, mais ce n´est pas aussi facile que ça, sinon pourquoi les occidentaux ne sont pas aller en orient faire des esclaves ? c´est bien de ce côté que se trouvait l´origine de leur malheur.

    Vous oubliez juste qu´a cette période les sarrasins, ici évoqués étaient des Maures(noirs) convertis à l´islam et habitant l´Afrique du nord. Preuve en est que la présence Maures dans la Péninsule Ibérique est prouvés, d´ou viennent ils comment y sont ils arrivés si ce n´est pas une victoire militaire ???

    Les sarrasins venus de la péninsule arabique ont plutôt pris la Turquie, donc venaient de l´orient. En plus, tout ce qui n´étaient chrétien, ne passe t´il pas dans l´appellation de païen dans votre univers ???

    • Ressources Catholiques
      28 décembre 2016

      « pourquoi les occidentaux ne sont pas aller en orient faire des esclaves ? » Pour deux raisons: la première c’est que les occidentaux n’ont fait aucun esclave sur la base de ces documents pontificaux, comme indiqué dans l’article, il s’agissait de prisonniers de guerres réduits en servitude, ce qui est tout à fait différents. La seconde c’est que l’Occident catholique n’était pas en lutte avec les musulmans d’Orient. En effet, les Croisades ont ris fin en 1270 et lors du règne du Pape Nicolas V, en Orient ceux qui se battaient contre les musulmans n’étaient pas des catholiques mais les schismatiques orthodoxes sur lesquels le Pape n’avait aucune autorité.

      Puis, vous donnez vous-même la réponse à votre objection en disant: « a cette période les sarrasins, ici évoqués étaient des Maures(noirs) convertis à l´islam et habitant l´Afrique du nord. Preuve en est que la présence Maures dans la Péninsule Ibérique est prouvés, d´ou viennent ils comment y sont ils arrivés si ce n´est pas une victoire militaire ??? »: le Pape a autorisé DE FAIT et non pas DE DROIT la réduction en servitude d’ennemis noirs. Il a autorisé ça car c’était des ennemis militaires, pas parce qu’ils étaient noirs. Si ça avait été des blancs, ça aurait été pareil. À ce moment là, le rois de Portugal était aux prises avec des maures, c’était une circonstance et rien de plus.

      Il aurait de plus été très difficile de comprendre comment et pourquoi Nicolas V aurait pût autoriser l’esclavage, lorsqu’on sait que juste deux décennies plus tôt, le Pape Eugène IV l’interdisait dans la Bulle Sicut Dudum (13 janvier 1435) où il déclara entre autre: « Sous peine d’excommunication, tout maître d’esclave a quinze jours à compter de la réception de la bulle pour rendre leur liberté antérieure à toutes et chacune des personnes de l’un ou l’autre sexe qui étaient jusque-là résidentes desdites îles Canaries […] Ces personnes devaient être totalement et à jamais libres et devaient être relâchées sans exaction ni perception d’aucune somme d’argent. ». Par ailleurs, les Papes lui ayant de peu succéder ont de même condamné l’esclavage sans que jamais personne ne crut voir de contradiction avec Nicolas V leur prédécesseur. Nous pouvons citer parmi eux le Pape Pie II qui déclara en 1462 que l’esclavage était un « grand crime » (magnum scelus) ou le Pape Paul III qui le condamna en 1537 dans Sublimus Dei. Plus tardivement, en 1639 Urbain VIII l’interdit ; en 1741 Benoît XIV également ; en 1815 Pie VII demanda au Congrès de Vienne la suppression de la traite d’esclaves ; dans la bulle de canonisation du jésuite Pierre Claver, un des plus illustres adversaires de l’esclavage, Pie XI dénonça la « suprême horreur » (summum nefas) des traiteurs d’esclaves ; en 1839 Grégoire XVI condamna l’esclavage dans In Supremo Apostolatus ; et en 1888 Léon XIII dans In Plurimis.

  6. Marc Hubert
    23 juin 2017

    Merci pour toutes ces précisions . je cherchais des renseignements pour mon fils qui va passer son bac de français et il étudie Monstesquieu et un texte sur l’esclavage des nègres. Je savais que l’Eglise catholique avait condamné l’esclavage mais vos recherches viennent à point .

  7. Damn
    25 décembre 2017

    le Pape Eugène IV l’interdisait dans la Bulle Sicut Dudum (13 janvier 1435) où il déclara entre autre: « Sous peine d’excommunication, tout maître d’esclave a quinze jours à compter de la réception de la bulle pour rendre leur liberté antérieure à toutes et chacune des personnes de l’un ou l’autre sexe qui étaient jusque-là résidentes desdites îles Canaries […] Ces personnes devaient être totalement et à jamais libres et devaient être relâchées sans exaction ni perception d’aucune somme d’argent.Faudrais t’il encore qu’ils étaient considéré comme des être humains.
    « Théoricienne et organisatrice de la Traite négrière, l’église allait s’activer pour en être un bénéficiaire direct et temporel, ne s’oubliant pas au festin des prédateurs. En effet lorsque le premier acte négrier fut posé par le rapt de dix Africains, perpétré par une expédition militaire portugaise menée par Nuno Tristan et Antam Gonsalves, les «meilleurs esclaves» furent offerts à Gabriele Condulmer dit Eugène IV, 205ème pape de l’église catholique, apostolique et romaine.

    A cela s’ajoutent les esclaves qui travaillaient dans les abbayes, monastères et autres lieux de résidence des religieux, soumis à toutes les servitudes liées à leur double de statut de bien meuble et d’esclave par nature, convertible à souhait au christianisme.

    Il ne faut pas oublier, en sus, le Code noir qui régissait dans les colonies françaises l’ensemble des soumissions et tortures légales des esclavisés, tous les instants de leur quasi-existence étant par décret orientés vers l’économie de plantation. Ce Code fait expressément référence à l’église catholique seule religion autorisée dans les colonies, monopole sur le marché de dieu… »

    • Ressources Catholiques
      25 décembre 2017

      Bonjour,

      Les propos que vous relayez dont purs calomnies. Je ne vous accusé pas vous personnellement car vous ne faure sans doute rien d’autre que relayer des mensonges sans savoir qu’ils sont faux. Et comme le disait Joseph de MAISTRE : « Les fausses opinions ressemblent à la fausse monnaie qui est frappée d’abord par de grands coupables, et dépensée ensuite par d’honnêtes gens qui perpétuent le crime sans savoir ce qu’ils font ». (Les soirées de Saint-Pétersbourg, 1821)

      Passons au fond de l’affaire.

      L’Église a toujours considéré les noyés comme des êtres humains, la preuve en est qu’elle les a toujours évangélisé et baptisés. Elle ne fut nullement « Théoricienne et organisatrice de la Traite négrière », c’est là de la pure calomnie qui ne repose en plus sur aucune source. C’est l’inverse qui est vrai. Voyez ceci : https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/05/22/la-verite-sur-leglise-et-lesclavage/

      Il est vrai que Nuno Tristan et Antam Gonsalves ont offert des esclaves à Eugène IV, mais me pape n’est pas responsable qu’on lui ait fait un tel cadeau. Il faudrait d’ailleurs recherché ce qu’il en a fait.

      L’affirmation « les esclaves qui travaillaient dans les abbayes, monastères et autres lieux de résidence des religieux » est elle aussi pure calomnie en l’absence de preuve.

      Ce qui est sûr c’est qu’ils n’étaient pas convertis de force au christianisme, l’Église l’ayant toujours condamné. Pour preuve, nous pouvons citer ces papes :

      Pie II dans sa Bulle Pastor bonus :

      « A chacun des pirates et tous les autres fidèles qui ont réduit à l’esclavage, par moyen de fraudes, les indigènes de ces îles et ceux déjà convertis ; et ceux qu’ils retinrent contre leur volonté en esclavage, les vendraient à autrui, [nous exhortons], sous peine d’excommunication […] qu’ils libèrent de leur service les esclaves, et restituent leur liberté primitive. […] Nous vous accordons en outre […] avec notre consentement […] le pouvoir d’aider les indigènes habitants ces îles, même ceux qui aujourd’hui ne se sont pas converti, leur fournissant nourriture, vêtements, charrues, houes, aiguille et autres ustensiles nécessaire. »

      Il saute aux yeux que les esclaves n’étaient pas convertis de force, sinon il ne ferait pas la différence entre les convertis et les non convertis.

      Paul III tint des propos qui imposent les mêmes conclusions : « [Satan] a poussé certains de ses suppôts, avides de satisfaire leur cupidité, à déclarer publiquement que les habitants des Indes occidentales et méridionales [les Amériques], et d’autres peuples encore qui sont parvenus à notre connaissance ces temps-ci, devaient être utilisés pour notre service, comme des bêtes brutes, sous prétexte qu’ils ne connaissent pas la foi catholique. Ils les réduisent en esclavage en leur imposant des corvées telles qu’ils oseraient à peine en infliger à leurs propres animaux domestiques. » (Lettre Veritas ispa, 2 juin 1537)

      Les codes noirs étaient l’oeuvre exclusives des gouvernements européens, qui n’en a avait plus rien à faire des exigences de l’Église depuis belle lurette. La monarchie française par exemple a commencé à chuter à partir de Philippe le Bel au début du XIIIè siècle. Aussi la mention spéciale de la religion catholique était purement politique : d’une part il fallait empêcher les juifs et les protestants de s’enrichir et d’autre part cela permettait de faure taire les contestations de plusieurs catholiques les plus tièdes.

      Soyez béni, allez en paix !

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