+†+Yesus Kristus azu+†+

« Il n’est pour l’âme aliment plus suave que la connaissance de la vérité » (Lactance)

L’Église primitive témoigne de la venue de saint Pierre à Rome

Toutes les preuves de la Papauté : ici

Notre-Seigneur Jésus-Christ nous avait prévenu: le diable est le père du mensonge (Jean VIII, 44) ! Aussi, les puissances infernales et leurs suppôts terrestres se sont toujours attaqués à la Papauté; et l’une des meilleurs manières de s’y prendre est de faire croire que saint Pierre n’alla jamais à Rome ! C’est ainsi que d’invétérés menteurs anticléricaux, francs-maçons, protestants et autres se sont déchaînés en ahurissantes assertions pour faire croire en cette fable ! Je me dois de préciser qu’il y a un grand nombre de ceux que j’ai cité qui sont honnêtes, surtout chez les protestants (car ces derniers gardent en partie la morale chrétienne) mais d’une part nous nous devons de dénoncer et de démonter les fumisteries de certains de leurs éminents membres et d’autre part, nous nous devons de rassurer ceux qui y croiraient sur leur propre compte car comme le disait Joseph de MAISTRE :

« Les fausses opinions ressemblent à la fausse monnaie qui est frappée d’abord par de grands coupables, et dépensée ensuite par d’honnêtes gens qui perpétuent le crime sans savoir ce qu’ils font ». (Les soirées de Saint-Pétersbourg, 1821)

Nous lisons donc sous des plumes ayant tous les dehors de la sériosité et de la respectabilité telle celle de l’Encyclopédie moderne, des énormités comme la suivante: « Aucun écrivain ecclésiastique, pendant les trois premiers siècles du christianisme, n’a parlé du voyage de saint Pierre à Rome. » Cette affirmation hallucinante se trouve pareillement dans l’Encyclopédie des gens du monde à l’article « S. Pierre », nous la trouvons reproduite par les académiciens Jean-Pons-Guillaume VIENNET (Dictionnaire de la conversation) et François GUIZOT, par ailleurs protestant (Histoire de la civilisation en France, livre III), par les pasteurs Ami BOST, François PUAUX, Félix BUNGENER (Histoire du concile de Trente), CHASTEL (Conférences) et GUOGUEL (Les princip. diff.), nous pourrions encore citer le protestant républicain Edgard QUINET et encore de nombreux écrivains, historiens et philosophes, unis dans le même délire mensonger, parmi lesquels Joseph-Juste SCALIGER qui a l’outrecuidance invraisemblable de taxer la venue de saint Pierre à Rome de « légende ridicule » ; certains d’entre eux disent même que le plus ancien historien de l’Église dont nous ayons les œuvres, Eusèbe de Césarée (vers 260-vers 339) n’en parlerait pas non plus.

À ce torrent de boue mensongère sortie des fosses infernales, nous répondrons par la simplicité de la colombe en confondant ces bobards en montrant les faits: les chrétiens des trois premiers siècles, ainsi qu’Eusèbe de Césarée ont tous parlé de la venue de saint Pierre à Rome !

Saint Clément de Rome (mort vers 98)

Disciples des saints Apôtres Pierre, Paul et Jean, quatrième évêque de Rome, écrivit en 95 ou 96 sa célèbre Lettre aux Corinthiens (qui prouve d’ailleurs la primauté romaine), il dit:

« Oui, regardons les saints Apôtres : Pierre, victime d’une injuste jalousie subit non pas une ou deux, mais de nombreuses épreuves, et après avoir ainsi rendu son témoignage, il s’en est allé au séjour de la gloire, où l’avait conduit son mérite. C’est par suite de la jalousie et de la discorde que Paul a montré quel est le prix de la patience : chargé sept fois de chaînes, exilé, lapidé, il devint héraut du Seigneur au levant et au couchant, et reçut pour prix de sa foi une gloire éclatante. Après avoir enseigné la justice au monde entier, jusqu’aux bornes du couchant, il a rendu son témoignage devant les autorités et c’est ainsi qu’il a quitté ce monde pour gagner le lieu saint, demeurant pour tous un illustre modèle de patience. À ces héros dont la vie a été sainte vient s’adjoindre une grande foule d’élus qui ont souffert, par suite de la jalousie, toutes sortes d’outrages et de tortures, et sont devenus, à leur tour, les plus excellent modèles parmi nous. » (Lettre aux Corinthiens, V, 3-7 et VI, 1).

Nous pouvons lire qu’il décrit les martyres de Pierre et Paul et d’aucun autre alors que tous les Apôtres sont morts martyrs (sauf Jean), preuve que ces deux Apôtres sont venus à Rome. De plus, il parle des élus qui sont venus s’adjoindre à ces deux Apôtres dans le martyre et sont ainsi devenus « les plus excellent modèles parmi nous », lorsque Clément dit parmi nous, cela signifie parmi les romains, autre preuve que les deux Apôtres sont venus à Rome.

Saint Ignace d’Antioche (vers 35-vers 112)

Disciple des saint Apôtre Pierre et Jean, fut condamné aux bêtes et avait été envoyé à Rome pour y subir le dernier supplice. Ayant appris que la communauté chrétienne de Rome avait entrepris des démarches pour le sauver, il lui écrivit de n’en rien faire, l’adjurant en ces termes :

« Ce n’est pas comme Pierre et Paul que je vous commande ; eux, ils étaient apôtres et moi je ne suis plus qu’un condamné. » (Lettre aux Romains, X).

Ces paroles prouvent que ces deux Apôtres ont un lien avec Rome que les autres n’ont pas. Ces paroles ne sont pas l’équivalent littéral de la proposition : saint Pierre est venu à Rome. Mais supposé qu’il y soit venu, saint Ignace n’aurait pas parlé autrement ; supposé qu’il n’y soit pas venu, la phrase manque de sens.

Papias d’Hiérapolis (première moitié du IIème siècle)

Disciple de saint Jean, rapporte la rédaction de l’Evangile selon saint Marc, compagnon de Pierre (I Pierre V, 13) à Rome à la demande des chrétiens de la ville. Nous ne disposons pas du texte original, mais Eusèbe de Césarée nous rapporte le fait dans son Histoire ecclésiastique, II, 15 :

« Marc, étant l’interprète de Pierre, écrivit exactement, mais sans ordre, tout ce qu’il se rappelait des paroles ou des actions du Christ; car il n’a ni entendu ni accompagné le Sauveur. Plus tard, ainsi que je l’ai rappelé, il a suivi Pierre. Or celui-ci donnait son enseignement selon les besoins et sans nul souci d’établir une liaison entre les sentences du Seigneur. Marc ne se trompe donc pas en écrivant selon qu’il se souvient ; il n’a eu qu’un souci, ne rien laisser de ce qu’il avait entendu et ne rien dire de mensonger. »

Saint Denys de Corinthe écrivant aux Romains en 166

« Dans un tel avertissement, vous aussi avez uni Rome et Corinthe, ces deux arbres que nous devons à Pierre et à Paul. Car, de même l’un et l’autre ont planté dans notre Corinthe et nous ont instruits ; de même, après avoir enseigné ensemble en Italie, ils ont souffert le martyre au même temps. » (Rapporté par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, II, 25) Ainsi que: « Venus tous deux à Corinthe, les deux apôtres Pierre et Paul nous ont élevés dans la doctrine évangélique ; partis ensuite ensemble pour l’Italie, ils nous ont transmis les mêmes enseignements, puis ont subi en même temps le martyre. » (Cité par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, IV, 23)

Le Fragment de Muratori (vers 170)

« Quant aux Actes de tous les apôtres, ils ont été écrits en un seul livre. Luc, pour l’excellent Théophile, (y) rassemble tous les faits qui s’étaient passés en sa présence, ainsi qu’il le montre aussi de manière évidente en laissant de côté le martyre de Pierre, et aussi le départ de Paul quittant la Ville [Rome] pour l’Espagne. » (Fragment de Muratori, Préface)

Saint Irénée de Lyon (vers 125-vers 202)

Disciple de saint Polycarpe de Smyrne, lui-même disciple de l’Apôtre saint Jean, écrit en 185 :

« Ainsi Mathieu confiait à l’écriture le dépôt de l’Évangile, dans la langue hébraïque, qui était celle des apôtres, tandis que Pierre et Paul prêchaient ce même Évangile à Rome, où ils posaient les premiers fondements de l’Église. Après qu’ils eurent quitté cette ville, Marc, disciple et fidèle interprète de Pierre, nous transmit par l’écriture les choses que Pierre lui avait annoncées ; et Luc, disciple de Paul, écrivit dans un livre l’Évangile tel qu’il était prêché par son maître. Ensuite Jean, le disciple bien-aimé, celui qui reposait sur le sein de notre Seigneur, écrivit un récit de l’Évangile pendant son séjour à Éphèse, en Asie. » (Contre les hérésies, III, 1)

« Mais, comme il serait trop long de rappeler ici les noms de tous ceux qui ont successivement dirigé chacune des Églises, il suffira de rappeler les noms de ceux qui se sont succédé dans la direction de celle de ces Églises qui est la plus ancienne, la plus célèbre, celle qui fut fondée à Rome par les glorieux apôtres saint Pierre et saint Paul, qui a reçu d’eux-mêmes le précieux dépôt de la tradition et de la foi prêchée chez toutes les nations ; et nous laisserons en dehors de la communion des fidèles tous ceux qui, soit pour satisfaire leurs passions ou une vaine gloire, soit par aveuglement, soit par perversité, ont quitté les sentiers de la vérité. Car c’est à cette Église de Rome, à cause de sa primauté [ou « de son origine plus excellente », selon certaines traductions], que doivent se rattacher toutes les autres Églises et tous les fidèles répandus sur la terre, la considérant comme le principal dépôt de la tradition transmise par les apôtres. » (Contre les hérésies, III, 3, 2)

Nous suggérons de lire au sujet de cette citation :

La Papauté au IIè siècle : le témoignage de saint Irénée de Lyon (vers 125-vers 202)

 Caïus (vers 200)

Les propos de ce prêtre romain sur le martyre de saint Pierre son rapportés par Eusèbe de Césarée (vers 260-vers 340) dans sa célébrissime Histoire ecclésiastique :

« L’histoire raconte que, sous son règne, Paul fut décapité et Pierre crucifié à Rome, et l’appellation de Pierre et de Paul attribuée jusqu’à ce temps aux cimetières de cette ville confirme ce récit. Ce fait, du reste, nous est encore garanti par Gaïus, homme ecclésiastique, qui vivait sous Zéphyrin, évêque de Rome [199-217]. Dans un écrit où il argumente contre Proclus, le chef de la secte des Cataphrygiens, il parle des lieux où furent déposés les saintes dépouilles des deux apôtres; il dit : » Je puis montrer les trophées des apôtres. Va au Vaticanum ou sur la voie d’Ostie ; tu trouveras les trophées des fondateurs de cette église. » » (Cité par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, II, 25)

Tertullien (vers 155- vers 230)

« Car c’est ainsi que les Églises apostoliques présentent leurs fastes. Par exemple, l’Église de Smyrne rapporte que Polycarpe fut installé par Jean ; l’Église de Rome montre que Clément a été ordonné par Pierre. De même encore, d’une façon générale, les autres Églises exhibent les noms de ceux qui, établis par les apôtres dans l’épiscopat, possèdent la bouture de la semence apostolique. » (De la prescription contre les hérétiques, chapitre XXXII, 2-3)

« si vous êtes sur les confins de l’Italie, vous avez Rome, dont l’autorité nous apporte aussi son appui. Heureuse Église ! les apôtres lui ont versé toute leur doctrine avec leur sang. Pierre y subit un supplice semblable à celui du Seigneur. Paul y est couronné d’une mort pareille à celle de Jean [Baptiste]. L’apôtre Jean y est plongé dans l’huile bouillante : il en sort indemne et se voit relégué dans une île. » (De la prescription contre les hérétiques, chapitre XXXVI, 2-3)

« Est-ce qu’il n’y a aucune différence entre ceux que Jean [Baptiste] a lavés [baptisés] dans les eaux du Jourdain et ceux que Pierre a teints dans les eaux du Tibre [fleuve passant à Rome] » (Traité du Baptême)

« Néron, le premier, ensanglante à Rome le berceau de la foi. C’est alors que Pierre, attaché au gibet, est ceint par une main étrangère; alors que Paul obtient le titre de citoyen romain en renaissant à une nouvelle vie par la noblesse de son martyre. » (Scorpiace, XV, 3)

« la foi des Romains auxquels Pierre et Paul ont légué un Evangile scellé de leur sang. » (Contre Marcion, IV, 5)

Pseudo-Tertullien (vers 250 ou 270)

« Pseudo-Tertullien » est le nom donné à l’auteur anonyme du Poème contre Marcion, autrefois attribué à tort à Tertullien, mais en réalité d’un auteur ayant écrit 30 à 50 ans après sa mort :

« Pseudo-Tertullien, (peut-être Commodien. Voir H. Waitz, « Ps. Tert. Gedicht ad M. », Darmstadt, 1901) a écrit un long poème contre Marcion en hexamètres doggerel, qui est aujourd’hui précieux. » (Catholic encyclopedia, article « Marcionites »)

Cette oeuvre affirme la venue et l’épiscopat de saint Pierre à Rome, en disant ce qui suit, après avoir parlé des apôtres, premiers prédicateurs de l’Evangile :

« Leurs disciples, qui se sont succédés dans l’univers, ces hommes vertueux qui ont été nos maîtres, nous ont fait à notre tour l’honneur de nous associer à leurs travaux. Le premier de tous a été Lin, cet homme distingué entre tous et chéri du peuple, que la grande Rome a fait asseoir sur le trône où Pierre avait siégé lui-même. Après Lin, ce fut Clet qui prit la garde du troupeau ; puis Anaclet, puis Clément, connu par ses Constitutions apostoliques [ndlr : attribution ancienne et fausse]. Après Clément, Evariste remplit sans reproche les fonctions d’interprète souverain des lois divines. Puis vint Alexandre, qui, à son tour, légua à Sixte le soin du troupeau. Sixte, après un lustre accompli, laissa son siège à Télesphore, cet excellent pontife, ce témoin fidèle. Après Télesphore, la clef de la doctrine fut confiée à celui sous le pontificat duquel Cerdon, le précurseur et l’auteur de votre impiété (des marcionites) vint à Rome infliger à l’Eglise de nouvelles blessures. Mais il fut découvert, malgré le soin qu’il prenait de ne répandre qu’en secret le venin de ses erreurs ; en conséquence il fut mis hors du bercail, ce qui ne l’empêcha pas d’enfanter cette race sacrilège qui a pour père le dragon qui l’inspirait lui-même. L’Eglise de Rome, créée par Pierre, et alors gouvernée par Hygin, son neuvième successeur, se distinguait par la piété de début ses fidèles. A Hygin succéda Pie, dont le frère Hermas a composé le Pasteur, cet ouvrage qu’on dirait être celui des anges. Pie à son tour fut remplacé par Anicet, sous lequel parut Marcion, cette peste nouvelle sortie du Pont-Euxin. Il sut d’abord renfermer en lui-même son impiété, puis la répandre en secret avec un art perfide ; mais quand on le vit lancer à découvert ses flèches mortelles, on se hâta d’expulser, comme il le méritait, l’auteur de ces doctrines funestes, on le retrancha de la société des saints, et ce monstre d’impiété se montra au monde dans toute sa laideur. » (Poème contre Marcion, Livre III, Chapitre 9)

Clément d’Alexandrie (vers 150-vers 215)

« Pierre prêchait publiquement à Rome la parole de Dieu, et exposait l’évangile sous l’action de l’Esprit; ceux qui avaient assisté à ses prédications (ils étaient nombreux) exhortèrent Marc qui avait accompagné Pierre depuis longtemps et qui se souvenait des choses dites par lui, à les consigner par écrit. Il le lit et il donna l’Évangile à ceux qui le lui avaient demandé. » (Cité par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, VI, 14, 6)

Origène (vers 185-vers 254)

« Pierre paraît avoir prêché dans le Pont, en Galatie, en Bithynie, en Cappadoce et en Asie aux juifs de la dispersion. Venu lui aussi à Rome en dernier lieu, il y fut crucifié la tête en bas, ayant demandé de souffrir ainsi. » (Troisième Commentaire de la Genèse écrit en 232, cité par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 1)

Le petit labyrinthe (vers 211)

« Victor, le treizième évêque de Rome à partir de Pierre » (Cité par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, V,  28, 3)

Saint Cyprien (vers 200-258)

Au sujet d’hérétiques :

« Après tout cela, ils se sont encore fait sacrer un pseudo-évêque par des hérétiques, et c’est dans ces conditions qu’ils osent passer la mer [méditerranée], pour venir au siège de Pierre et l’Église principale [Rome], d’où l’unité épiscopale est sortie, et y apporter des lettres de schismatiques et de profanes [preuve de la reconnaissance de la juridiction universelle de l’Église de Rome]. Ils ne réfléchissent donc pas que ce sont là les mêmes Romains dont l’Apôtre a loue la foi [Romains I, 8] et auprès de qui la perfidie [au sens latin: per fide: perdre la foi] ne saurait avoir accès [preuve que tant pour l’auteur que pour les hérétiques en question, l’Eglise de Rome ne peut pas perdre la foi et est donc infaillible]. » (Lettre LIX, 14)

« Le schisme et l’hérésie n’ont pas de source plus commune que le refus d’obéir à l’évêque institué de Dieu, et l’oubli trop fréquent de cette vérité qu’il n’y a dans l’Eglise qu’un pasteur, vicaire de Jésus-Christ, investi temporairement du sacerdoce et de la judicature. Si, docile aux enseignements divins, la grande famille chrétienne lui était soumise, dès lors plus de rébellion contre le collège épiscopal. Une fois que la sentence divine aurait été prononcée, que le peuple aurait donné son suffrage et les autres évêques leur assentiment, on ne verrait pas l’audace se constituer juge non plus seulement de l’évêque, mais de Dieu lui-même, l’unité de l’Eglise mise en lambeaux, et d’orgueilleux sectaires, pleins de complaisance dans leurs pensées, fonder hors de l’enceinte sacrée des hérésies nouvelles… L’ennemi du Christ ne s’acharne obstinément contre le pilote, que pour mieux consommer le naufrage de l’Eglise, quand la main qui dirige ne tiendra plus le gouvernail… L’hérésie consommé, ils lui donnent un prétendu chef ; puis les voilà qui traversent les mers, afin d’aller porter les lettres des schismatiques et des profanes au siège de Pierre, à l’Eglise principale, d’où émane l’unité sacerdotale, sans songer qu’ils s’adressent à ces mêmes Romains à la foi desquels l’apôtre a rendu un glorieux témoignage, et auprès de qui le parjure ne peut avoir d’accès. » (Lettre 55 alias 84 à Corneille, évêque de Rome)

Saint Firmilien de Césarée (mort en 256)

Le cas de saint Firmilien, ensemble avec celui de saint Cyprien sont souvent pris en exemple par les adversaires de la Papauté au motif de l’opposition au Pape qui fut la leur, et particulièrement les injures de saint Firmilien contre le Pape saint Étienne. Mais en réalité cet épisode n’est pas utilisable par les négateurs de la Papauté, comme nous le démontrons dans l’annexe de notre article Saint Cyprien témoigne de la Papauté dans l’affaire des lapsi dans lequel nous prouvons d’ailleurs, comme son titre l’indique, que l’attitude de saint Cyprien prouve au contraire que ses contemporains et lui croyaient en la Papauté. Mais au delà de cela, la lettre dans laquelle saint Firmilien injurie le Pape, laisse transpirer malgré elle la foi de l’Église en la Papauté. Laissons-lui la parole :

« Et ici une juste indignation s’empare de moi devant l’évidente et manifeste folie d’Étienne. Ne le voit-on pas, lui, si fier du rang de son siège épiscopal, lui qui revendique l’honneur d’être le successeur de Pierre, sur qui ont été établis les fondements de l’Église, introduire beaucoup d’autres pierres, et beaucoup de nouvelles Églises, en prêtant au baptême qui se donne chez les hérétiques l’appui de son autorité ? Ce sont les baptisés, incontestablement qui remplissent les cadres de l’Église. Celui donc qui approuve leur baptême, admet aussi qu’il y a là une Église composée de ces baptisés. Et il ne s’aperçoit pas qu’on obscurcit, qu’on anéantit en quelque sorte la vérité de la pierre chrétienne, en trahissant ainsi et en abandonnant l’unité. Les Juifs, bien qu’aveuglés, et chargés du plus grand des forfaits, ont cependant, au témoignage de l’apôtre, le zèle de la gloire de Dieu. Étienne, qui se vante de succéder à Pierre et d’occuper sa chaire, n’est animé d’aucun zèle contre les hérétiques, puisqu’il leur accorde au point de vue de la grâce, non un petit, mais un grand pouvoir. Il dit en effet, il soutient que, par le sacrement de baptême, ils effacent les souillures du vieil homme, relèvent des anciens péchés et de la mort, donnent par une nouvelle et divine régénération des enfants à Dieu, et par la sanctification du bain céleste rendent apte à la vie éternelle. » (Lettre à Cyprien, conservée par saint Cyprien : Lettre 75 (74), 16)

Ce document est intéressant car il prouve que saint Firmilien croit  non seulement que l’Église est fondée sur Pierre et que l’évêque de Rome est son successeur, mais encore que cette succession implique un privilège particulier pour ce qui est de la foi. En effet, il parle de :

« l’évidente et manifeste folie d’Étienne […] lui, si fier du rang de son siège épiscopal, lui qui revendique l’honneur d’être le successeur de Pierre, sur qui ont été établis les fondements de l’Église, introduire beaucoup d’autres pierres, et beaucoup de nouvelles Églises, en prêtant au baptême qui se donne chez les hérétiques l’appui de son autorité ? […] Étienne, qui se vante de succéder à Pierre et d’occuper sa chaire, n’est animé d’aucun zèle contre les hérétiques, puisqu’il leur accorde au point de vue de la grâce, non un petit, mais un grand pouvoir. »

Si l’évêque de Rome occupe la « chaire de Pierre », il ne s’agit pas sa chaire physique, mais de sa fonction. Aussi, Firmilien témoigne qu’Étienne occupe la chaire de Pierre  « sur qui ont été établis les fondements de l’Église« , ce que Firmilien ne conteste pas, et que, selon lui à tort, il « appui de son autorité » les baptêmes des hérétiques et ainsi d’accorder à ceux-ci un « au point de vue de la grâce, non un petit, mais un grand pouvoir ». Qu’est-ce que tout cela pourrait-il bien faire si l’évêque de Rome n’avait pas de prérogative sur l’Eglise universelle en matière de foi ? De quelle autorité pourrait-il bien couvrir quoi que ce soit ? Et quel motif pousserait à mentionner qu’il succède à saint Pierre ? Il est d’ailleurs stupéfiant de constater que malgré son grave désaccord avec le Pape, il ne remet pas la Papauté en cause, indice que cette dernière était un article de foi indiscutable :

« Il fallait qu’il fût bien impossible de nier le double fait du séjour de saint Pierre à Rome et de la transmission de son autorité aux évêques de cette ville, pour que Firmilien, si irrité, ne le niât pas, et qu’il raillât seulement Étienne de ses soins à faire valoir un titre qu’il ne soutenait guère, disait-il, par son enseignement. L’Église a justifié Étienne de sa folie et pardonné à Firmilien les emportements de son zèle en les rangeant tous deux au nombre des saints. La papauté n’a pas été rancunière » (Abbé Jean-Marie-Sauveur GORINI, Défense de l’Eglise contre les erreurs historiques, troisième édition, Lyon 1864, tome 4, page 160-161)

Cette lettre prend place dans le contexte de la querelle des rebaptisants qui vu s’affronter les saints. Il s’agissait de savoir si les baptêmes administrés par des hérétiques pouvaient être valides. La réponse est oui. Mais ce fut alors un conflit atroce qui vit entre autres le Pape saint Étienne soutenir la validité de ces baptêmes et saint Cyprien ainsi que saint Firmilien la nier.

« Saint Denys d’Alexandrie, dans une lettre au pape Étienne. ibid. [Eusèbe, Histoire ecclésiatique]., VII, nomme Firmilien au premier rang des évêques d’Asie Mineure qui réprouvaient le novatianisme. Mais la part active que Firmilien a prise à querelle baptismale du siècle forme le côté le plus saillant et le plus important de son épiscopat. Entre 230 et 235, on voit l’évêque de Césarée siéger dans les conciles d’Iconium et de Synuada, tenus l’un et l’autre en Phrygie, qui rejettent tout baptême administré hors de l’Église, établissant ainsi dans l’Asie Mineure la même règle que le concile de Carthage, vers 220, avait formulée en Afrique. De là, vers la fin de 253, la mésintelligence du pape Étienne et de Firmilien, soutenu par tes évêques de Cappadoce, de Cilicie et des provinces voisines. Peu s’en fallut que le pape, Eusèbe, H. E., VII, 5, P. G., t. XX, col. 645, ne fulminât l’excommunication contre tous ces évêques, qui persistaient à renouveler, contrairement à l’usage de Rome, le baptême conféré par hérétiques. Seule l’intervention de saint Denys d’Alexandrie, ibid., VII, 3, P. XX, col. 641, détourna le coup de leur tête. Mais le conflit s’envenima, lorsque le pape Étienne, dans le courant 256, enjoignit aux évêques d’Afrique comme à ceux d’Orient de se conformer sur la question du baptême, à l’usage de Rome et les menaça de rompre au besoin rapport avec eux. Un peu avant ou aussitôt après le concile de Carthage du 1er septembre, saint Cyprien envoya la diacre Rogatien à l’évêque de Césarée, pour nouer des relations avec lui et s’encourager à la résistance par son exemple. La lettre de saint Cyprien est perdue ; mais nous avons encore la longue lettre dans laquelle Firmilien approuve sans réserve les principes et l’attitude de son collègue, et qui, traduite du grec en latin par saint Cyprien lui-même, selon toute apparence, forme le n. 75 du recueil des lettres de ce dernier, P. L., t. III, col. 1101 Sq. Lettre virulente et irrévérencieuse envers le pape Étienne, à ce point que l’authenticité en a été autrefois contestée. Molkenbuhr, Binae dissertationes de S. Firmiliano, Münster, 1790, P.L., t. III, col. 1357-1418. Elle ne l’est plus aujourd’hui : locutions et manuscrits, tout attesté la main de l’évêque de Césarée. Acta sanctorum, Bruxelles, 1867, t. XII, octobris, p. 480-493. » (P. GODET, Dictionnaire de théologie catholique, article « FIRMILIEN »)

Lactance (vers 250-vers 325)

« Avant que de monter au ciel il [le Christ] leur prédit tout ce qui devait arriver ; et Pierre et Paul le publièrent [l’Evangile] à Rome, et ce qu’ils publièrent a été conservé par écrit. Parmi les autres merveilles qu’ils découvrirent aux Romains, ils leur déclarèrent que Dieu enverrait bientôt un de leurs empereurs qui entrerait à main armée sur les terres des Juifs, qui raserait leur ville et assiégerait la capitale » (Les Institutions divines, IV, 21)

« Néron était déjà sur le trône lorsque saint Pierre vint à Rome. Ce grand apôtre, par la vertu des miracles que Dieu lui donnait la force d’opérer, gagna plusieurs païens, et bâtit au Seigneur un temple fidèle et de durée. Néron, ayant été informé que tous les jours à Rome et dans les provinces on abandonnait en foule le culte des dieux et l’ancienne religion pour la nouvelle, ce tyran exécrable résolut de ruiner cet édifice céleste. Ce fut donc le premier qui déclara la guerre aux serviteurs du vrai Dieu. Il fit crucifier saint Pierre et tuer saint Paul; mais ce ne fut pas impunément, car le Seigneur jeta les yeux sur la désolation de son peuple. » (De la mort des persécuteurs de l’Église, II)

Arnobe l’Ancien (vers 240-327)

Il fait le même témoignage dans son ouvrage Contre les Gentils, tome II.

Saint Pierre d’Alexandrie (mort en 311)

« Ainsi Pierre, le premier des Apôtre, avait souvent été appréhendé, jeté en prison et traité avec ignominie, fut finalement crucifié à Rome. » (La lettre canonique, Canon 9, écrite en 306 ; PG, tome t. XVIII, p. 48)

 Eusèbe de Césarée

Pour ce qui est enfin de notre historien en personne, voici les endroits où il parle de lui-même de cette venue de Pierre à Rome, sans se limiter  à rapporter les propos d’auteurs plus anciens :

« L’apôtre saint Pierre […] ayant commencé par fonder une église à Antioche, partit ensuite pour Rome. Il prêcha l’Évangile et demeura évêque dans cette ville pendant vingt-cinq ans. » (Chronique, Livre 2 dans PG 19/739-740)

« Pierre paraît avoir prêché dans le Pont, en Galatie, en Bithynie, en Cappadoce et en Asie aux juifs de la dispersion. Venu lui aussi à Rome en dernier lieu, il y fut crucifié la tête en bas, ayant demandé de souffrir ainsi. Que dire de Paul ? Depuis Jérusalem jusqu’à l’Illyricum, il acheva la prédication de l’évangile du Christ et fut enfin martyrisé à Rome sous Néron. Voilà ce qui est dit textuellement par Origène, dans son troisième livre de ses Expositions sur la Genèse. Après le martyre de Paul et de Pierre, Lin le premier obtint la charge épiscopale de l’église des Romains. Paul fait mention de lui, lorsqu’il écrit de Rome à Timothée, dans la salutation à la fin de l’épitre. » (Histoire ecclésiastique, III, 1 et 2)

« A Rome, Pierre est crucifié, la tête en bas ; Paul est décapité, et Jean est envoyé en exil à Pathmos. » (Démonstration évangélique, III, 5)

7 commentaires sur “L’Église primitive témoigne de la venue de saint Pierre à Rome

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  6. Caro
    17 Mai 2019

    Bonjour, en vérifiant la citation de Saint Irénée de Lyon, je me suis rendue compte que l’expression « prince des apôtres » n’apparait pas dans le texte d’où cette citation est tirée, vérifiez par vous-même ici : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_P%C3%A8res_de_l%E2%80%99%C3%89glise/Tome_3/Livre_III/Chapitre_III

    La citation de votre site dit : « la Tradition qu’elle tient des apôtres et la foi qu’elle annonce aux hommes sont parvenues jusqu’à nous par des successions de pontifes légitimes qui la rattache au Prince des Apôtres,  »

    Et sur Wikisource c’est encore différent :
    « il suffira de rappeler les noms de ceux qui se sont succédé dans la direction de celle de ces Églises qui est la plus ancienne, la plus célèbre, celle qui fut fondée à Rome par les glorieux apôtres saint Pierre et saint Paul, qui a reçu d’eux-mêmes le précieux dépôt de la tradition et de la foi prêchée chez toutes les nations « 

    • Ressources Catholiques
      17 Mai 2019

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